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MINNEAPOLIS – Dans les gradins du 3M Arena at Mariucci, Saku Koivu a l’air de n’importe quel parent de joueur. Assis avec sa femme Hanna et sa fille Ilona, il a son café dans les mains, son manteau sur le dos et il regarde son fils Aatos s’échauffer avant un match du Championnat mondial junior.

Il y a 33 ans, c’est lui qui vivait sa première expérience à ce prestigieux tournoi – le point de départ de sa brillante carrière de 18 saisons dans la LNH, dont 10 comme capitaine des Canadiens de Montréal.

« Mon rôle ici, c’est d’être un parent, rigole-t-il, après avoir gentiment accepté de s’entretenir avec LNH.com. J’essaie de rester loin des projecteurs et de le laisser vivre ses propres expériences. Je veux qu’il crée sa propre histoire et qu’il forge son propre avenir. »

Le contexte rend les choses un peu plus compliquées. Koivu a marqué l’histoire du club montréalais et les souvenirs pas si lointains des amateurs sont remontés à la surface quand le Tricolore a sélectionné son fils au troisième tour au repêchage de 2024.

Le simple lien familial entre Saku et son fils place la barre assez haut pour ce dernier, qui poursuit son développement dans la Liiga avec le TPS Turku – où le paternel est d’ailleurs conseiller spécial.

« Je reconnais que mon histoire avec les Canadiens a une grande signification et que la connexion est spéciale entre notre famille et la ville, a-t-il souligné. Mais on parle de sa carrière et de sa vie à lui. Nous réalisons tous ce que ça veut dire, c’est gros pour nous aussi, mais il faut le laisser être lui-même et faire son chemin. »

Aatos, qui n’avait que trois ans quand Saku a disputé sa dernière saison à Montréal, a pu prendre conscience de la marque laissée par son père dans la métropole en participant au camp de développement de l’équipe, cet été. Il a vu de ses propres yeux la murale consacrée à Saku sur un mur extérieur du Centre Bell.

Les deux hommes ont passé de beaux moments ensemble, retraçant au passage l’histoire familiale aux quatre coins de la ville. Tout ça, bien évidemment, à travers les entraînements d’Aatos.

« C’était vraiment une semaine spéciale, s’est souvenu le père. C’était toute une expérience pour lui aussi. Ça m’a rappelé de beaux souvenirs et j’ai pu revoir des visages familiers. Ç’a été bénéfique pour lui. Il a vu sur quoi il devait travailler et ce qu’il devait faire pour parvenir à son rêve. C’était une première étape. »

Aatos est ensuite rentré à la maison pour amorcer sa deuxième saison complète dans la Liiga. Avant de rejoindre l’équipe nationale, il avait deux buts et sept points au compteur en 30 matchs – une production qu’il a admis vouloir améliorer d’ici la fin de la campagne.

« Pour un jeune joueur, il y a un processus d’apprentissage, a observé Saku. Il joue contre des hommes, des gars qui ont joué chez les professionnels en Amérique du Nord. Le niveau de jeu est élevé et tout est très structuré. C’est une bonne ligue défensive, tu dois absolument accorder de l’importance aux détails.

« Le point positif, c’est qu’il va apprendre à jouer de la bonne façon. Quand il aura gagné en maturité et qu’il aura pris un peu plus d’expérience, on pourra s’attendre à de meilleurs résultats offensivement. Mais il faut être patient. C’est la clé pour n’importe quel jeune joueur qui évolue dans cette ligue. »

Moins grande disparité

L’ancien capitaine du Tricolore avait bien sûr des étoiles dans les yeux en parlant de son garçon qui suit ses traces dans l’uniforme finlandais. Mais ça n’a pas ravivé en lui des souvenirs bien marquants de ses deux participations à ce tournoi, en 1993 et en 1994.

La raison est bien simple : le Mondial junior n’avait pas la même ampleur ni la même importance à cette époque. Et la Finlande n’avait pas terminé le tournoi sur le podium.

« Ça fait tellement longtemps, a-t-il dit avec le sourire. C’était vraiment différent à l’époque. Il n’y avait pas de gros spectacles à la télévision et tout ça. Je me souviens que c’était notre première occasion de se mesurer aux joueurs du Canada et des États-Unis. C’était ça l’aspect le plus impressionnant.

« Maintenant, la marge entre les petites nations et les grands pays est très mince. Les matchs sont tous serrés. Si ton niveau de compétition n’est pas élevé, tu ne gagneras pas, peu importe contre qui tu joues. »

En deux matchs avant d’affronter la Tchéquie, lundi, Aatos et la Finlande étaient toujours invaincus et pouvaient encore aspirer à terminer en première place dans le groupe B.