Barrett-Hayton-champion-badge-Lepage

OSTRAVA, République tchèque - Barrett Hayton ne savait pas s'il allait pouvoir disputer la finale du Championnat mondial junior lorsqu'il est rentré au vestiaire après la période d'échauffement précédent le match face à la Russie.

Blessé à l'épaule la veille en demi-finale contre la Finlande, la douleur était vive. Mais il n'allait rater ce match pour rien au monde. Le capitaine de la formation canadienne a décidé de prendre part à la rencontre, et même s'il souffrira probablement davantage dans quelques heures, il ne le regrettera jamais.
À LIRE AUSSI : CMJ : Le Canada est champion | CMJ: La Suède remporte la médaille de bronze
Hayton a inscrit le but égalisateur d'un puissant tir dans la lucarne en troisième période dans une victoire de 4-3 face aux Russes, qui a permis au Canada de mettre la main sur une deuxième médaille d'or en trois ans.
« Je vous confirme que c'était douloureux », a dit celui qui a disputé 14 matchs avec les Coyotes de l'Arizona, cette saison. « Je n'aurais manqué ce match pour rien au monde. Maintenant que c'est dit, le personnel médical a fait de l'excellent travail pour me permettre de jouer. Ce sont eux qui m'ont offert cette opportunité.
« Quand tu es dans le moment, sur la patinoire, tu ne sens pas vraiment les blessures. »
Il ne l'a clairement pas senti sur le laser qu'il a décoché du haut des cercles en avantage numérique. L'extase qui a suivi ce tir des ligues majeures lui a fait tout oublier. Hayton venait quand même de redonner des ailes aux siens en faisant 3-3, deux minutes après le but de Connor McMichael qui avait réduit l'écart à un but.

« J'avais mal en tirant, mais j'ai tout donné sur celui-là, a-t-il commenté. Nous avons gardé notre calme malgré tout ce qui s'est produit au cours du tournoi. Nous avions beaucoup confiance en nos moyens. Ce n'était évidemment pas notre but de tirer de l'arrière 3-1, mais nous avons inscrit deux gros buts. »
Il a ressenti encore moins de douleur en soulevant le trophée du CMJ, qu'il a reçu des mains du président de la FIHG, René Fasel.
« Ce trophée était aussi léger qu'une plume », a-t-il lancé en riant.
Hayton n'était assurément pas le seul joueur amoché de cette équipe. Alexis Lafrenière a raté deux matchs en raison d'une blessure, Bowen Byram s'est absenté en demi-finale à cause d'un virus et la majorité des 20 joueurs ont probablement eu besoin de sacs de glace tout au long de la dernière quinzaine.
Mais la force de caractère et la résilience dont Hayton a fait preuve, dimanche, illustrent à la perfection l'état d'esprit de cette équipe. Malgré les blessures et les virus, l'humiliante défaite de 6-0 contre les Russes en ronde préliminaire et la controverse entourant les gardiens, la formation a toujours gardé son sang-froid.
« Ce qui résume tout ça c'est qu'on a donné toutes les chances possibles à Hayton de ne pas jouer aujourd'hui, a raconté l'entraîneur adjoint André Tourigny. Il voulait jouer. Il s'est fait mal à nouveau en troisième période et Dale (Hunter) lui a dit qu'il n'était pas obligé de continuer. Encore là, il voulait jouer.
« On le voit dans sa manière de se comporter, rien ne le dérange. C'est exactement ça, notre équipe. On dirait que rien ne nous dérangeait. On a mangé une sincère volée contre la Russie. C'est sûr que nous n'étions pas heureux, mais on ne s'est pas laissé abattre. Ça commence par notre leader. »
Gros ajout
Dire qu'au dernier jour du camp de sélection de l'équipe à Oakville, les dirigeants de Hockey Canada ne savaient même pas s'ils allaient pouvoir compter sur ses services pour le tournoi. Les Coyotes leur ont fait un énorme cadeau qu'ils n'oublieront pas de sitôt.
« C'est un grand travailleur et c'est la raison pour laquelle il est notre capitaine, a fait valoir Hunter. Il a fait quelque chose de spécial sur ce tir. Il a montré la voie et il a bataillé. Ç'a été la principale caractéristique de notre équipe. »
Hayton a conclu la compétition au deuxième rang des pointeurs du tournoi grâce à une récolte de six buts et six aides en sept matchs. Et au-delà de ça, il a probablement été l'inspiration dont avaient besoin ses coéquipiers lors de ce match crucial.
« Il a été un vrai capitaine et je pense qu'il a représenté le Canada d'une bonne façon », a déclaré Alexis Lafrenière, le deuxième pointeur de l'équipe avec 10 points. « D'avoir un gars comme ça dans l'équipe, c'est motivant et il a joué un gros match ce soir. »