Germany celebrates wjc badge lepage

OSTRAVA, République tchèque - Steve Yzerman a causé une grande commotion au Rogers Arena de Vancouver quand il a sélectionné l'Allemand Moritz Seider au sixième échelon, en juin dernier.

À LIRE AUSSI: Cinq choses à retenir du CMJ : Jour 2 | ÉCJ: Olivier Rodrigue ne désespère pas | ÉCJ: Tourigny à la recherche de l'équilibre parfait
Même le principal intéressé a dû prendre quelques secondes pour retrouver ses esprits avant de se diriger vers le podium où l'attendait le directeur général des Red Wings. Le défenseur était certes l'un des meilleurs disponible à sa position, mais personne ne s'attendait à ce qu'il soit réclamé aussi rapidement.

Detroit choisit Seider au sixième rang

Avec un peu de recul, il ne s'agissait peut-être que d'un prélude à ce qui se profile à l'horizon.
« Le hockey allemand a procédé à de gros changements dans les dernières années, et de plus en plus de jeunes joueurs évoluent dans la Ligue professionnelle allemande (DEL), a déclaré Seider, le capitaine de la formation au Championnat mondial junior. Ils ont la confiance des entraîneurs, ce qui n'était pas le cas, il y a quelques années.
« Je crois que nous allons dans la bonne direction. Nous avons accompli de grandes choses dans les dernières années avec la médaille d'argent aux Jeux olympiques, la promotion dans le groupe mondial chez les moins de 18 ans et chez les moins de 20 ans. Le hockey allemand est de plus en plus excitant. »
Ce changement de mentalité à l'égard des jeunes a évidemment coïncidé avec ce qu'on a aussi pu observer en Amérique du Nord dans la LNH. Et ça commence justement à attirer l'attention des recruteurs sur la Ligue allemande, puisqu'elle met de plus en plus l'accent sur le développement de ses jeunes talents.
L'impact peut sembler minime d'un point de vue nord-américain bien habitué aux nombreuses ligues de développement, mais il est fort important en Allemagne. Les meilleurs espoirs peuvent maintenant espérer évoluer - et se faire remarquer - dans la DEL plutôt que d'automatiquement devoir traverser l'Atlantique pour poursuivre leur développement.
Parce que même si au moins un Allemand a été repêché dans la LNH chaque année depuis que Leon Draisaitl a été réclamé au troisième échelon en 2014, Seider était le premier à l'être directement de la DEL depuis Tom Kuhnhackl en 2010.
« Les équipes de la DEL doivent compter de plus en plus de jeunes dans leur formation, a expliqué Seider, un produit du club de Mannheim. Ils ne font plus que réchauffer le banc, ils sont des éléments importants de chaque équipe.
« Par exemple, Tim Stützle dirige l'avantage numérique à Mannheim, John-Jason Peterka joue du hockey incroyable à Munich et les deux sont dominants. C'est plaisant de voir ça. »

C'est peut-être la première fois que vous entendez parler de ces deux noms, mais ce n'est assurément pas la dernière. Les deux attaquants ont de très fortes chances d'être repêchés au premier tour lors du prochain repêchage de la LNH. Avec Seider, Dominik Bokk, le 25e choix de l'encan de 2018, et Lukas Reichel, un autre espoir admissible cette année, ils représentent le futur du hockey allemand.
« Je crois que nous avons le potentiel d'être la prochaine génération, mais nous devons continuer de travailler fort chaque jour pour y arriver, a dit Stützle. C'est de cette manière que nous allons nous améliorer tous les jours et c'est pourquoi l'Allemagne se démarque autant présentement. »
Contre les meilleurs
Maintenant que la formation a regagné sa place dans le groupe mondial pour la première fois depuis sa relégation en 2015, elle devra se battre pour y rester.
Et ce sera loin d'être simple puisqu'elle se retrouve dans le groupe B - le groupe de la mort - en compagnie de puissances comme le Canada, les États-Unis et la Russie. Les Allemands ont cependant rapidement démontré qu'ils n'avaient pas l'intention de servir de tapis d'entrée.
Menés par les deux buts de Peterka, ils ont tenu tête aux Américains jusqu'à la fin du deuxième vingt, mais se sont finalement inclinés 6-3 à leur premier match du tournoi. Ils ont tout de même affiché beaucoup plus de cohésion et du jeu plus convaincant que certaines des équipes reléguées ces dernières années.
« Notre objectif est de demeurer dans le groupe mondial, a déclaré l'entraîneur Tobias Abstreiter. Nous voulons progresser tous les jours d'ici la fin du tournoi et démontrer que nous pouvons rivaliser avec les meilleurs pays au monde. »
C'est déjà le temps pour la prochaine génération de montrer la voie, et elle a clairement la cause à cœur.
« Tout le monde rêve de jouer dans ce tournoi, a dit Seider. Nous avons maintenant cette chance et nous avons la responsabilité de faire le travail pour l'équipe allemande. Ce serait une fierté pour nous tous. »