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Claude Julien fait le constat depuis son retour à la barre des Canadiens de Montréal, il y a quatre ans, que le défenseur Jeff Petry est meilleur d'une saison à l'autre. Et le vétéran pilote ne s'attribue aucun mérite pour ça!

« Ce que je vois depuis que je suis en poste, et je ne dis pas que c'est parce que je suis en poste, c'est un gars qui ne cesse de s'améliorer. Il est meilleur toutes les années », a affirmé l'entraîneur du CH, lundi.
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« Que ce soit parce qu'on lui confie plus de tâches, l'expérience ou la maturité, qu'elle que soient les raisons, il s'est développé comme un joueur de hockey fort complet, l'a encensé Julien. Au cours des dernières séries éliminatoires, il a indiscutablement été notre meilleur défenseur, offensivement et défensivement. »
Julien n'en était qu'aux premières vocalises de son concert d'éloges.
« En ce moment, il pourrait faire partie du duo principal de défenseurs de plusieurs équipes, a-t-il estimé. Pour être franc, je me demande si on peut dire que Ben Chiarot et Shea Weber forment notre meilleur duo, à voir aller Joel Edmundson et Jeff ensemble. Les deux duos sont nez à nez. Ils sont tous les deux très fiables. »
Julien a raison. Petry connaît possiblement son meilleur début de saison dans la LNH, à l'âge de 33 ans. Lundi, il a été honoré à titre de troisième étoile de la Ligue pour les activités de la dernière semaine.
Ayant atteint le plateau des 40 points et plus au cours des trois dernières saisons, il totalise 14 points (6-8) après 12 matchs jusqu'à maintenant, n'étant devancé que par Quinn Hughes des Canucks de Vancouver chez les défenseurs. Il montre de plus un différentiel de plus-14 en défense, à égalité au sommet avec son partenaire de jeu Edmundson.
« Les Oilers d'Edmonton ne réalisaient pas ce qu'ils avaient entre les mains », a lancé lundi l'ailier Brendan Gallagher, en tournant le fer dans la plaie.
Les Oilers doivent effectivement se mordre les doigts d'avoir échangé Petry aux Canadiens, le 2 mars 2015, afin d'obtenir deux choix de repêchage en 2015 - deuxième et quatrième tours.
Les Oilers ont utilisé le choix de deuxième tour afin d'acquérir le gardien Cam Talbot, qui n'est plus avec eux, et ils ont réclamé le défenseur Caleb Jones, qui est avec l'équipe, à l'aide du choix de quatrième ronde.
Il faut dire, à leur décharge, que Petry est un athlète métamorphosé depuis qu'il porte les couleurs du Tricolore, qui doit se féliciter de lui avoir offert une prolongation de contrat, avant cette saison.
Petry dit avoir surtout appris à ne plus se laisser abattre par les erreurs, à avoir confiance en ses moyens autrement dit.
« Tout le monde de mon entourage vous le dirait. Plus jeune, j'étais mon plus sévère critique, au point où je surmontais difficilement une erreur. Je pouvais en commettre quelques autres avant de passer par-dessus », a-t-il admis.

MTL@OTT: Petry fait mouche de la pointe en A.N.

« C'est un aspect psychologique que j'ai surmonté, a-t-il continué. À mes dernières saisons avec les Oilers, un entraîneur me disait constamment, après ce que j'estimais être un match affreux de ma part, 'qu'on n'est jamais aussi bon ni aussi mauvais qu'on le pense'.
« J'ai fini par accepter que les erreurs soient inévitables. Il faut vite les effacer de notre esprit parce qu'il n'y a rien qu'on puisse faire après. »
Markov, le prof
À son arrivée avec les Canadiens, il s'est mis à épier les faits et gestes d'un coéquipier qui a été un modèle pour lui : Andrei Markov. Le Russe n'était pas le plus loquace des coéquipiers, mais on pouvait certainement apprendre beaucoup de trucs en le regardant s'entraîner ou jouer.
« J'ai eu la chance de jouer pendant quelques saisons avec 'Markie' et de voir comment il faisait, a-t-il soulevé. Il avait des yeux tout autour de la tête. Il pouvait faire des jeux sans regarder. Je remarquais même les mouvements de mains sur son bâton qu'il faisait pour se créer des lignes de passes ou de tirs. »
Son coéquipier Weber est un autre modèle pour lui.
« Nous passons beaucoup de temps ensemble à discuter de hockey, a-t-il confié. J'apprends beaucoup en le côtoyant. »
Le défenseur américain natif d'Ann Arbor, au Michigan, attribue beaucoup de mérite à ses coéquipiers pour ses succès actuels.
« C'est le reflet du talent et de la profondeur que nous avons cette saison. Les quatre trios d'attaquants peuvent apporter une contribution à l'attaque, et tout le monde en profite. »
Le directeur général Marc Bergevin doit en tout cas se frotter les mains de satisfaction de lui avoir fait parapher une prolongation de contrat de 25 millions pour quatre ans, avant le début de la présente campagne. Le CH et Petry sont donc liés jusqu'à la fin de la saison 2024-25.