L'ancien joueur de centre Ralph Backstrom, qui a joué dans l'ombre des Jean Béliveau et Henri Richard à l'époque glorieuse des Canadiens de Montréal, est décédé dimanche des suites d'une longue maladie à l'âge de 83 ans.
Décès de Ralph Backstrom à l'âge de 83 ans
Évoluant dans l'ombre des Béliveau et Richard, le joueur de centre a savouré six championnats au sein des Canadiens
Backstrom a fait partie de six championnats des Canadiens au cours des 12 saisons et plus qu'il a passées avec l'équipe, entre 1958 et 1970.
En 844 matchs, il a amassé 502 points, incluant 215 buts. Il a ajouté 48 points, dont 22 buts, en 100 matchs en séries éliminatoires. Il a connu cinq saisons de 20 buts ou plus. Il a réalisé un sommet de 27 buts en 1961-1962. Le CH n'a raté les séries qu'une fois avec lui.
Échangé aux Kings de Los Angeles en 1970, avec lesquels il a passé une saison et demie avant de compléter sa carrière dans l'uniforme des Black Hawks de Chicago en 1973. Il a fini avec 1032 matchs au compteur dans la LNH et 639 points, incluant 278 buts.
Il a poursuivi l'aventure en joignant l'Association mondiale de hockey (AMH). Il a porté les couleurs de trois équipes avant d'abdiquer pour de bon après 304 matchs (100 buts, 153 passes), à l'issue de la saison 1976-77.
Vite sur ses patins
Né le 18 septembre 1937 à Kirkland Lake, une ville ontarienne qui a vu naître plusieurs joueurs professionnels, Ralph « Gerald » Backstrom est déjà un gagnant à son arrivée à Montréal en 1958-1959. Avec Scotty Bowman derrière le banc et Sam Pollock à la direction, Backstrom, dans le rôle de capitaine, avait guidé les Canadiens d'Hull-Ottawa à la conquête de la Coupe Memorial quelques mois plus tôt.
Après n'avoir joué que quelques matchs dans la LNH au cours de chacune des deux saisons précédentes, il fait sa place dans l'équipe qui a déjà remporté la Coupe Stanley trois fois de suite. Il impressionne en se forgeant une fiche de 18 buts et de 22 points à sa première année, ce qui lui vaut l'obtention du trophée Calder. Les Canadiens confirment leur dynastie en gagnant la Coupe pour une quatrième année d'affilée.
Béliveau et Richard sont au sommet de leur art, laissant Backstrom aux commandes de l'unité mandatée de contenir les meilleurs attaquants adverses. Aux côtés de Claude Provost, parfait prototype de l'attaquant à caractère défensif, il relève le défi avec brio.
Il est doté d'un des meilleurs coups de patin de la ligue, ce qui lui permet de s'aventurer profondément en zone offensive et d'effectuer des replis ultras rapides.
Mécontent de son utilisation vers la fin des années 1960, il exige de partir. Il brandit même le spectre de la retraite. Le directeur général Sam Pollock réalise alors un coup de génie en l'échangeant aux Kings au cours de la saison 1970-71.
C'est que Pollock craint que les Kings se fassent coiffer au dernier rang par les pitoyables Golden Seals de la Californie, dont il a obtenu le premier choix au repêchage pour 1971 avant la saison. Il leur refile Backstrom, qui connaît un regain de vie. Son brio permet aux Kings de coiffer les Golden Seals, qui terminent finalement bons derniers. Avec le premier choix des Golden Seals, les Canadiens repêchent un dénommé Guy Lafleur.
Backstrom atteint le plateau des 20 buts à sa deuxième campagne à Los Angeles en 1972-73, avant d'être échangé aux Black Hawks avec lesquels il donne ses derniers coups de patin dans la LNH.
Dans l'AMH, il prend part à la Série du siècle de 1974, une reprise de la Série de 1972 organisée par les LNH, opposant les meilleurs joueurs de la ligue aux étoiles de l'Union soviétique. Il s'illustre aux côtés de Gordie Howe et de son fils Mark, amassant huit points en autant de rencontres.
Après sa carrière, Backstrom tâte du coaching. Il est d'abord adjoint à l'entraîneur chez les Kings en 1980-81. Il n'y reste que le temps d'une saison avant de prendre ensuite les rênes des Pioneers de l'Université de Denver, dans la NCAA.
Après huit saisons, il se retrouve à la barre en 1990 des Roadrunners de Phoenix, de la défunte Ligue internationale, pendant deux ans. Il crée en 2003 l'équipe professionnelle des Eagles du Colorado, qui fait partie à ses débuts de la Ligue centrale avant de se greffer à la ECHL. Les Eagles sont depuis 2018-19 l'équipe-école de la Ligue américaine de l'Avalanche du Colorado.
