MONTRÉAL – Il aurait probablement fallu que les Canadiens de Montréal jouent leur meilleur match de la saison pour venir à bout des coriaces Hurricanes de la Caroline, samedi.
Ça ne s’est pas produit et ils ont encaissé un revers de 3-0 devant leurs partisans – un troisième en autant de duels contre la troupe de Rod Brind’Amour cette saison. Mais Martin St-Louis nous a habitués à voir le verre à moitié plein derrière le banc de sa jeune équipe. Il n’a pas dérogé à sa philosophie malgré le résultat décevant.
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« On n’a pas échoué ce soir, on n’a seulement pas gagné », a-t-il lancé en conférence de presse après le premier revers des siens en quatre rencontres.
Il est vrai que le Tricolore est demeuré dans le coup jusqu’au but d’assurance de Seth Jarvis, inscrit dans un filet désert avec un peu moins de trois minutes à faire au match. Il est aussi vrai que les locaux ont tenu leur bout à forces égales, les deux buts des visiteurs ayant été marqués sur les unités spéciales.
Le premier, l’œuvre de Jordan Staal, lors d’un jeu de puissance des Canadiens. Le deuxième, le 33e de Sebastian Aho, pendant une punition à Jordan Harris.
« J’ai aimé notre match à 5-contre-5, a poursuivi St-Louis. C’est le plus proche qu’on a été de cette équipe cette saison. On a géré leur pression de la meilleure façon. Nous n’avons pas été opportunistes sur nos chances en deuxième période. Quand ils ont fait 2-0, on savait que ce serait difficile de remonter la pente. »
Le pilote parle des chances en deuxième période, majoritairement générées par le trio de Nick Suzuki. Juraj Slafkovsky a été l’attaquant le plus menaçant de la formation montréalaise, décochant pas moins de six tirs au but, le plus haut total parmi les joueurs des deux équipes.
Pour son 20e anniversaire, le grand Slovaque n’a toutefois pas été en mesure d’étirer à 10 sa séquence de matchs avec au moins un point, puisque Pyotr Kochetkov a repoussé les 26 tirs du CH pour signer son quatrième jeu blanc de la campagne.
« Nous devons jouer notre meilleur hockey pour battre cette équipe, a martelé Slafkovsky. Nous étions là, avec eux. Ce n’était évidemment pas le meilleur moment pour se faire surprendre avec un but en infériorité numérique, mais je suis persuadé qu’il y a beaucoup de positif à retirer de ce match. »
Les deux premiers affrontements contre la troupe de Rod Brind’Amour s’étaient soldés par la marque de 4-1, en décembre, et de 5-3, il y a trois semaines. Cette fois, au lieu de se faire embouteiller dans son territoire pendant la majeure partie de la rencontre, le CH a réussi à tirer son épingle du jeu par moments.
Il y a bien sûr eu des séquences plus difficiles en défensive, dont celle qui a mené à la punition d’Harris et au but d’Aho, subséquemment. Mais il y a aussi eu quelques sorties de zone efficaces et de bonnes transitions en zone neutre qui ont mené à quelques surnombres ou à des attaques en relance.
« Ils sont très disciplinés dans leur style de jeu, a analysé St-Louis. Tu sais exactement ce que tu vas avoir comme opposition de leur part. Mais il arrive qu’ils se fassent prendre. On les a surpris quelques fois, mais on n‘a pas profité de nos chances. Quand tu te défais de leur pression agressive, il faut que tu en profites. »
Parce que ces chances ne se présentent pas à outrance contre les Hurricanes. Mike Matheson fera peut-être des cauchemars en repensant à sa tentative de passe qui a dévié sur un patin pour aboutir sur la barre transversale, puis sur le poteau droit de Kochetkov en tout début de rencontre.
Ç’aurait peut-être changé l’allure du match. Ou peut-être pas.
Sans faille
Tous ont donc noté une progression dans le jeu de l’équipe. La formation montréalaise a, une fois de plus, pu se mesurer à une équipe qui sera des séries éliminatoires et qui maîtrise son style de jeu à la perfection. Faut-il rappeler que les Hurricanes ont atteint la finale de l’Est, l’an dernier?
« Ça fait longtemps qu’ils jouent de cette manière, a souligné St-Louis. C’est une équipe de vétérans. Ils sont tous sur la même longueur d’onde et il n’y a pas de trous dans leur jeu collectif. On était très organisés contre leur pression. Ça demande un bel équilibre sur la glace, et plus d’anticipation. »
Les ouailles de St-Louis auront une autre occasion de se comparer aux meilleurs, mardi, alors que les Panthers de la Floride seront de passage dans la métropole.
« On s’améliore, c’est certain, a assuré l’attaquant Brendan Gallagher. On est plus difficiles à affronter qu’on l’était la saison dernière. Mais nous ne sommes pas encore à leur niveau. Il reste du chemin à faire. C’est important de continuer à franchir ces étapes, et ça fait partie de notre défi. »


















