Analyse : Le CH gagne grâce à sa résilience

MONTRÉAL – Les Canadiens de Montréal ont mené une seule fois dans ce match et c’était un peu après la 63e minute. Dans un match digne d’un duel de ping-pong contre les Rangers de New York, Patrik Laine a porté le dernier coup en redirigeant une superbe passe de Kaiden Guhle en prolongation pour offrir une victoire de 5-4.

Laine, un maître en supériorité numérique, a marqué son premier but de la saison à trois contre trois en prolongation.

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Il n’a touché la glace que pour 14 secondes lors de cette période supplémentaire. Mais c’était assez de temps pour rentrer avec la rondelle en territoire ennemi en débordant Filip Chytil pour redonner le disque à Guhle. Laine a ensuite suivi ses instincts de marqueur en fonçant en direction de Jonathan Quick, se faufilant entre Chris Kreider et K’Andre Miller. Du haut de la passerelle de presse, on pouvait deviner la suite. Laine n’avait plus qu’à battre Quick après avoir saisi le relais parfait de Guhle. Il n’a pas raté sa chance.

« Guhle a réalisé tout un jeu, a affirmé Laine. Je n’avais qu’à le suivre. Je ne pouvais pas manquer ça. J’avais un boulot facile en ayant juste à lever la rondelle au-dessus de la jambière de Quick. »

Avant la visite des « Blue Shirts », Nick Suzuki détenait le monopole des buts vainqueurs en prolongation dans le camp du CH avec quatre réussites. Laine a maintenant inscrit son nom dans cette catégorie.

En conférence de presse, Martin St-Louis a parlé d’une décision calculée en l’envoyant sur la patinoire à trois contre trois dans un contexte où le jeu se déroule encore plus rapidement.

« C’est certain que j’avais une intuition où je me disais que Patrik Laine pouvait marquer, a affirmé St-Louis. Tu essayes de le placer dans les bonnes situations. Je voulais l’envoyer à un moment où nous avions le contrôle de la rondelle. Je ne dis pas ça du mauvais sens. C’était calculé comme choix. Je regardais aussi les joueurs sur la glace de l’autre côté. Et nous avons réussi un très bon changement avant ce but. Guhle a également fait un très bon jeu (avec sa passe). Guhle joue du gros hockey pour nous. Il est toujours solide défensivement, mais ses touches offensives deviennent encore plus directes et précises. »

Avant le but de Laine, Jakub Dobes a opéré sa magie avec deux arrêts miraculeux contre Vincent Trocheck et Artemi Panarin.

« Nous avons gagné ce match grâce à Dobes, a dit le capitaine Nick Suzuki. Il nous a sauvés à deux reprises avant le but de Patty (Patrik). Il a beaucoup de confiance. »

Le caractère du CH

Forrest Gump est déjà devenu un champion au ping-pong grâce à son travail acharné. Il n’arrêtait jamais de frapper la petite balle blanche.

Dans ce match contre les Rangers, le CH avait des airs de Forrest Gump. Les locaux ont toujours trouvé une façon de répliquer aux visiteurs. À quatre reprises, ils sont revenus de l’arrière dans cette rencontre.

Le tableau indicateur a montré les pointages suivants : 0-1, 1-1, 1-2, 2-2, 2-3, 3-3, 3-4, 4-4. Et à la toute fin, c’était 5-4.

« Nous nous sommes battus, a noté St-Louis. Il y avait des similarités avec le match de samedi. Nous parvenions à générer plusieurs chances, mais le gardien de l’autre côté réussissait de gros arrêts. Je dirais que nous nous sommes tirés dans le pied tôt dans la rencontre, mais ce n’était pas assez pour nous sortir du match. Nous avons fait des actions simples pour nous permettre d’obtenir le but égalisateur. J’ai vraiment aimé notre troisième période. Nous perdions souvent au tableau, mais je ne trouvais pas qu’ils nous battaient. »

En troisième période, le CH a dominé les Rangers 16-6 dans la colonne des tirs. Juraj Slafkovsky a marqué l’un des plus gros buts de sa saison en bondissant sur un retour de tir de Cole Caufield pour créer l’égalité 4-4 alors qu’il restait un peu moins de huit minutes au match.

« Ce n’était pas le plus beau but, mais je le prends, a lancé Slafkovsky avec son grand sourire. Nous avons démontré du caractère avec cette victoire. Nous restons patients lors de nos matchs, peu importe le pointage. Nous avons confiance en nos capacités. Nous venons de signer une victoire vraiment importante, surtout après la déception de la défaite de samedi contre les Maple Leafs (7-3). »

À l’image de l’équipe, Lane Hutson a rapidement oublié le match de la veille contre les Leafs où il avait terminé avec un dossier de -5. Hutson a rebondi avec un très bon match contre les Rangers. Utilisé pour un peu plus de 25 minutes, le numéro 48 se retrouvait encore une fois au cœur de l’action sur le plan offensif. Il a fait quelques gaffes dans son territoire, mais on retiendra surtout son implication, ses passes précises et sa ténacité pour récupérer des rondelles.

Avec ce gain, les Canadiens (23-19-4) ont maintenant 50 points. Dans cette course endiablée pour une place en séries, ils ont aussi gardé les Rangers (48 points) derrière eux au classement dans l’Est. Le CH se retrouve à un point des Blue Jackets de Columbus et à deux points des Sénateurs d'Ottawa, les deux équipes repêchées pour l'instant.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 8

Hutson a amassé au moins un point dans un huitième match de suite – une première pour un défenseur recrue dans l’histoire des Canadiens.

La jeunesse a le dessus sur l’expérience

Quick s’est présenté au Centre Bell en quête de la 400e victoire de sa carrière. À l’autre bout de la patinoire se trouvait Dobes, qui avait remporté ses quatre premiers départs dans la LNH. C’est finalement la jeunesse qui a eu le dessus.

Quick a été fumant à plusieurs occasions, volant notamment Suzuki et Caufield à bout portant à quelques reprises grâce à son style athlétique. Il a eu l’air d’un gardien de 38 ans par moments en se relevant difficilement après avoir fait le grand écart. Ce n’est plus aussi facile qu’à ses jeunes années.

Dobes, qui n’avait jamais donné plus de deux buts, a connu sa sortie la plus difficile. Le portier de 23 ans a été plutôt chancelant pendant le match, mais a réussi deux grands arrêts en prolongation.

« Nous sommes deux gardiens très différents, mais il est incroyable, a vanté Dobes. C’est probablement un futur membre du Temple de la renommée. Si je peux m’inspirer de lui un peu, ce serait bien. Les choses qu’il parvient à faire sont assez impressionnantes. »

Les nommés célèbrent

Nommés sur la deuxième équipe du quart de siècle des Canadiens, Brendan Gallagher et Suzuki ont célébré en touchant la cible lors de ce match. Le no 11 a inscrit son 11e de la saison tandis que le no 14 a marqué son 14e de la campagne. Comme quoi tout est dans tout.

Gallagher a habilement fait dévider le tir de Christian Dvorak au premier vingt pour s’approcher à cinq buts de son total de l’an dernier, en 77 matchs. Suzuki a quant à lui déjouer Quick d’un tir précis en deuxième à ce qui devait être sa cinquième chance de qualité de la soirée.

« Notre trio a été bon tout au long de la soirée, a dit Suzuki. Nous affrontions de très bons joueurs alors nous ne voulions pas forcer les choses. Nous les avons laissées venir à nous. Ç’a payé avec le gros but égalisateur de Slafkovsky. »

Un rappel pour Owen Beck

Rappelé du Rocket de Laval en fin d’après-midi, Owen Beck a endossé l’uniforme du CH pour une première fois cette saison. Il a remplacé Michael Pezzetta à l’aile du quatrième trio avec Jake Evans et Joel Armia. Pour un joueur qui avait joué vendredi et samedi avec le Rocket, Beck s’est bien débrouillé.

Il n’a rien fait de spectaculaire, mais il n’a rien fait de mal également. Il a joué un petit match tranquille avec un temps de jeu légèrement supérieur à 8 minutes (8:13). Beck, un centre naturel, avait aussi comme mandat de patiner à l’aile.

- Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com