Hage n’a laissé aucun doute là-dessus en terminant son premier week-end d’activités avec un but et trois mentions d’aides en deux matchs contre l'Université Minnesota State.
« Ce qui m’a sauté aux yeux dès le départ, c’est son niveau de compétition, répond l’entraîneur. Puis quand il a la rondelle sur son bâton, il a la capacité de créer à partir de rien, un peu comme Lane Hutson. Ce sont des joueurs différents, mais quand il n’y a rien qui se passe, ils sont capables de générer l’étincelle. »
Ramage était sur place pour voir son poulain à l’œuvre à ses débuts dans la NCAA.
« Je ne l’avais vu qu’au camp de développement avant ça, se souvient-il. Après ces matchs, je me suis dit : ‘’OK, on a probablement quelque chose de bon ici.’’ Il a joué avec beaucoup de confiance dès le départ. »
Trois mois plus tard, le jeune Hage n’a rien perdu de cette confiance. Il n’a fait qu’en gagner. Et son entraîneur espère que sa progression atteindra un autre niveau puisque les Wolverines (14-9-1) espèrent toujours se hisser parmi l’élite du pays, eux qui se tiennent en milieu de peloton au classement général.
« Il a plus d’un point par match en jouant contre les meilleurs trios adverses tous les soirs, vante Naurato. Il gère bien ça, et je suis convaincu qu’il peut en prendre plus. En deuxième moitié, il sera marqué encore davantage parce que nous n’avons pas deux ou trois gros trios. C’est lui. Et c’est une bonne chose pour lui.
« Notre équipe ira aussi loin qu’il nous mènera, avec et sans la rondelle. »
Un joueur de « 150 points »
Avec tout ce qu’il a vu de la part de Hage depuis qu’il est débarqué à Ann Arbor, Naurato se gratte encore la tête quand on lui demande s’il a été surpris que le jeune homme ne reçoive même pas d’invitation pour le camp de sélection d’Équipe Canada junior, en décembre.
« Très surpris. Très, très surpris, rétorque-t-il. C’est extrêmement difficile de faire ce qu’il fait en ce moment contre des joueurs de 22, 23 et 24 ans. Je ne veux pas exagérer, mais s’il jouait dans la Ligue canadienne, il amasserait probablement 150 points. Je suis biaisé, certes, mais il aurait dû faire partie de cette équipe.
« Je pense qu’il y a plusieurs bons joueurs qui ont été laissés de côté. »
L’état-major de la formation canadienne a d’ailleurs vivement été critiqué après un tournoi catastrophique, qui s’est conclu par une élimination en quarts de finale. Le principal intéressé, lui, esquisse un petit sourire quand on lui demande s’il pense qu’il aurait eu sa place au sein de cette équipe.
Il reste toutefois diplomate puisqu’il aura une autre occasion d’y participer, l’an prochain.
« Chaque fois que tu as une chance de représenter ton pays, tu espères recevoir l’appel, philosophe-t-il. Ils ont choisi de prendre une autre direction et ils pensaient avoir les gars qui leur donneraient la meilleure chance de gagner. Ce serait cool d’y être l’an prochain, ce serait un privilège.
« Tout ça, c’était hors de mon contrôle. Je croyais avoir eu un assez bon début de saison, alors ç’a été un peu décevant. J’ai réussi à tourner la page rapidement. Ça peut être un facteur de motivation, mais quand j’enfile ce chandail et que je saute sur la patinoire du Yost Arena, je n’en ai pas besoin de plus. »