Holtby_Neal

LAS VEGAS - La lame du bâton d'un gardien.
La largeur du poteau d'un but.

Pour le membre du Temple de la renommée Scotty Bowman, qui a soulevé la Coupe Stanley neuf fois en tant qu'entraîneur, un record, et cinq fois comme membre du personnel d'une équipe, ce sont les ingrédients qui ont mené aux deux moments décisifs qui ont permis aux Capitals de Washington de gagner la Coupe en battant les Golden Knights de Vegas en cinq matchs en Finale jeudi.
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Bowman appelle ça l'Histoire des deux filets ouverts.
« Quand tu regardes ces deux jeux, ils auraient pu changer le cours de la série », a expliqué Bowman en entrevue téléphonique vendredi, moins de 24 heures après que les Capitals eurent soulevé la Coupe. « Il s'agit des jeux dont nous continuerons de parler, ce sont les jeux dont nous nous souviendrons. »
À Washington, on les appelle « Le bâton » et « Le poteau ». Et pour une très bonne raison.
« Quand ils parlent du "Bâton", ils font référence à l'arrêt de Braden Holtby contre Alex Tuch dans le match no 2, a dit Bowman. S'il marque à ce moment-là, peut-être que les Golden Knights auraient pris l'avance 2-0 dans la série. »
Ayant remporté le match no 1 6-4, les Golden Knights tiraient de l'arrière 3-2 avec 1 :59 à jouer dans le match no 2, quand Tuch s'est retrouvé fin seul devant une cage pratiquement béante. Alors qu'il tirait la rondelle pour ce qui semblait être le but égalisateur, Holtby s'est déplacé et a réussi l'arrêt avec son bâton.

« Dieu merci, il est notre gardien », avait dit le capitaine des Capitals Alex Ovechkin.
« Pour moi, c'était les dieux du hockey », avait de son côté commenté l'entraîneur de Washington Barry Trotz.
« C'est peut-être l'arrêt d'une vie », avait lancé l'attaquant des Capitals Jay Beagle.
Holtby a simplement haussé les épaules quand on lui a parlé de son arrêt.
« Par chance, la rondelle m'a touché », a dit le gardien de Washington.
Que ce soit une intervention divine ou de la pure chance, Bowman a avancé que ça avait changé le rythme de la série.
« Tu mets la rondelle dans le filet, tu crées l'égalité 3-3, tu sais que tout peut arriver, a dit Bowman. Au lieu, les Capitals retournent à la maison avec l'égalité 1-1 dans la série, et en se sentant bien, car ils ne tirent pas de l'arrière 2-0. »
Les Capitals sont revenus à Washington et ont gagné le match no 3 3-1 pour prendre les devants 2-1 dans la série. Il s'agissait de la première victoire à domicile en Finale de la Coupe Stanley dans l'histoire des Capitals.
Pour tenter de retrouver leur énergie, les Golden Knights sont sortis avec vigueur dans le match no 4 et ils ont eu une occasion en or de prendre l'avance après 4:30 de jeu en première période, quand l'attaquant James Neal a reçu une passe lorsque Holtby était hors position.
Alors qu'il n'y avait rien devant lui, il a trouvé le moyen de toucher le poteau extérieur.
« Honnêtement, j'ai pensé que c'était rentré, a admis Holtby. D'une manière ou d'une autre, ça n'a pas fonctionné. »

Au grand désespoir de Neal.
« À ce moment-là, ça change le cours du match », s'est remémoré Neal par après.
Et, selon Bowman, ç'a changé la série au complet.
« Ç'a été ce qu'ils appellent "Le poteau". Washington a eu la main heureuse à ce moment, a dit Bowman. Si Neal ouvre la marque rapidement, Vegas a l'avantage tôt dans le match. Au lieu, les Capitals ont rebondi d'un lent départ pour l'emporter 6-2 et prendre l'avance 3-1 dans la série. Dans de telles circonstances, c'est difficile pour une équipe de venir de l'arrière. »
Les Golden Knights n'ont pu venir de l'arrière et ils se sont inclinés 4-3 dans le match no 5. Alors que les Capitals soulevaient la Coupe Stanley sur la patinoire du T-Mobile Arena, Tuch, Neal et leurs coéquipiers de Vegas ne pouvaient que s'imaginer ce qui se serait produit s'il n'y avait pas eu un bâton et un poteau.
« C'est très juste d'affirmer que ce sont des moments décisifs dans la série », a noté le directeur général des Capitals Brian MacLellan. « Je pense que cette année, contrairement aux années précédentes, nous avons profité de bonds que nous n'avions pas eus avant. Dans les saisons précédentes, les bonds ne nous étaient pas favorables. Il y avait toujours un poteau, des bonds ou des filets ouverts qui nous faisaient perdre. Mais dans les quatre dernières séries, je ne sais si c'est le karma, mais les choses ont finalement tourné en notre faveur. »
« On va le prendre. »
Le défenseur des Capitals John Carlson a affirmé que Washington a le mérite entier de ce championnat, peu importe qui les bonds ont favorisé.
« Tu dois travailler pour tes occasions, a-t-il dit. Nous avions un sentiment cette année et nous avons profité de l'élan que nous avions. Nous avons travaillé pour tout ce que nous avons obtenu et c'était notre objectif. Nous nous sommes fiés à notre système et, peu importe le score ou la situation, nous allions tout donner. »

Bowman adore discuter des moments décisifs en séries.
« Il y a eu le défenseur des Maple Leafs Bob Baun qui a marqué malgré une jambe fracturée en prolongation du match no 6 de la Finale de 1964 contre Detroit, forçant un match no 7, s'est rappelé Bowman. Toronto a fini par gagner, donc ç'a été un moment clé. »
« Un autre de ces moments est survenu dans le match no 3 de la première ronde en 2002 contre Vancouver, alors que je dirigeais Detroit. Nous avions perdu les deux premiers matchs et étions à égalité dans la dernière minute de jeu en deuxième période, quand Nicklas Lidstrom a marqué du centre de la glace contre Dan Cloutier. Ça nous a donné de l'énergie et nous avons gagné quatre parties de suite. »
« C'est le genre de moments qui changent une série. Et c'est ce qui est arrivé avec ces deux filets ouverts dont Vegas n'a pu tirer avantage. »