On le voit déjà graduer dans la LNH à la suite de l'exceptionnelle saison qu'il vient de connaître dans les rangs juniors. Après avoir été choisi le joueur par excellence au Championnat du monde junior, il a aidé les Sea Dogs de Saint-Jean à gagner le championnat de la LHJMQ et à participer au tournoi de la Coupe Memorial.
S'il admet que c'est difficile de ne pas s'enflammer en pensant au potentiel de Chabot, l'entraîneur de l'école-école des Sénateurs Kurt Kleinendorst, qui dirige les espoirs à Toronto, a tenu à rabaisser les attentes à son endroit, samedi.
« La pression est suffisamment forte sur lui que je n'ai pas à me présenter devant vous pour dire que nous avons trouvé le prochain dieu du hockey », a affirmé Kleinendorst qui a abordé le sujet avant même qu'on lui pose une question.
« J'adhère à la philosophie qu'il est préférable de tenir le niveau d'espérance au plus bas. J'ai beaucoup côtoyé Lou Lamoriello (chez les Devils du New Jersey) au cours de ma carrière et il était excellent à ce chapitre. Les choses se passaient pour un joueur quand Lou le décidait. C'est l'approche qu'il faut préconiser dans le cas de Thomas. C'est injuste pour lui de placer la barre très haute.
« Nous savons qu'il va être un bon joueur et qu'il va finir par jouer dans la LNH, a-t-il renchéri. La question est simplement de savoir quand, cette saison ou la prochaine. Quand ça va arriver, il va jouer dans la LNH pendant longtemps.
« Il n'y a aucune raison que nous précipitions les choses. Pierre (Dorion, le directeur général) a fait du bon travail en ce sens en améliorant la profondeur de l'organisation en défense. »
Kleinendorst n'a pas tari d'éloges à l'endroit du professionnalisme de hockeyeur beauceron natif de Sainte-Marie âgé de 20 ans.
« Il comprend la situation et il sait ce qu'il a à faire. Sa conduite est irréprochable. Il est très mature pour un jeune de son âge. »
Les pieds sur terre
Le premier choix des Sénateurs en 2015 (no 18 au total) se dit fin prêt à faire le saut, mais il ne tient absolument rien pour acquis.
« J'ai accompli de grandes choses la saison dernière, mais là je m'attaque au défi de graduer dans le plus fort calibre de jeu au monde, a-t-il commenté. Je dois faire mes preuves. C'est super tout ce que j'ai réalisé dans le passé, mais je porte ma concentration sur le camp à venir. »
Chabot a indiqué que l'expérience qu'il a acquise au camp d'entraînement et en début de saison l'an dernier va lui être fort utile. Il avait disputé un match dans la LNH avant d'être retourné à son équipe junior.
« Je sais plus à quoi m'attendre. Je connais les stratégies de l'entraîneur Guy Boucher. Je sais davantage où je m'en vais. »
Bourré de talent sur le plan offensif, il sait qu'il devra prouver qu'il peut tenir son bout en défense.
« Les Sénateurs savent ce que je peux faire quand je suis en possession de la rondelle. Ils savent que je suis capable de faire de belles passes et de bien jouer à l'attaque, a-t-il énuméré. Ce qu'ils veulent voir, c'est si je suis capable d'être solide dans ma zone et de me mesurer à de gros joueurs devant le filet. C'est là-dessus que je vais me concentrer au camp d'entraînement. »
La blessure du capitaine Erik Karlsson pourrait lui ouvrir une porte en début de saison. Karlsson récupère d'une opération au pied gauche qu'il a subie cet été.
« Une blessure crée toujours une ouverture pour quelqu'un, a réagi Chabot. Je souhaite qu'Erik se rétablisse rapidement parce qu'il est un des meilleurs défenseurs de la LNH, sinon le meilleur. Mon objectif est de prouver aux Sénateurs que j'ai ma place. Je ne veux même pas qu'ils aient la moindre hésitation. »
S'il dit croire que les Sénateurs ont usé de prudence en le cédant dans les rangs juniors l'an dernier, il a précisé qu'il profitera tout autant de la situation advenant qu'on juge préférable qu'il polisse son jeu dans la Ligue américaine de hockey (LAH) à la conclusion du camp.
« J'ai été déçu de retourner dans le junior l'an dernier, mais j'ai acquis un bagage d'expériences que je n'aurais pas obtenu en restant dans la Ligue nationale. Je n'ai aucun regret parce qu'au final ç'a été une de mes plus belles saisons de hockey.
« Je profiterai également de l'expérience si je devais commencer la saison dans la Ligue américaine cette année, a-t-il repris. Ce serait une première pour moi. J'aurais comme objectif d'être rappelé par les Sénateurs pendant la saison. »
Chabot ne serait pas en terrain inconnu à Belleville parce qu'un des adjoints de Kleinendorst est Paul Boutilier, ancien adjoint à l'entraîneur des Sea Dogs la saison dernière.
Peu importe qu'il joue à Ottawa ou à Belleville, Chabot sait qu'il va voir son temps d'utilisation diminuer considérablement, lui qui jouait en moyenne plus de 30 minutes par match la saison dernière.
« Ce sera un nouveau défi. Je devrai gagner mon temps de jeu. Je vais essayer de gagner le plus de minutes possible. »