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BOISBRIAND -Rafaël Harvey-Pinard a profité de son premier camp d'entraînement avec les Canadiens pour laisser sa carte de visite. Une carte bien garnie qui aurait pu, selon plusieurs, lui permettre d'aspirer à un poste avec le club-école du Rocket de Laval.

Mais les Canadiens avaient un plan en tête après avoir sélectionné l'attaquant québécois en septième ronde au dernier repêchage, et ils n'y ont pas dérogé : le Jonquiérois avait besoin d'une dernière année dans la LHJMQ pour parfaire son développement.
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Six mois plus tard, Harvey-Pinard est en mesure de constater les bénéfices de sa quatrième saison complète dans le circuit junior québécois - une campagne qu'il dispute dans l'uniforme de son équipe de jeunesse, les Saguenéens de Chicoutimi.
« La LHJMQ, c'est une belle ligue pour se développer, a fait valoir celui qui totalise 74 points, dont 32 buts, en 59 matchs. J'ai été repêché à 19 ans, donc c'est sûr que j'avais encore beaucoup de choses à améliorer, dont mon coup de patin. Ça m'a permis de peaufiner certains aspects de mon jeu.
« Tu peux toujours prouver des choses dans le junior. Moi j'ai gagné l'année passée et je veux prouver que je suis capable de le faire pour une deuxième année de suite. »
Le jeune homme savait que l'opportunité était là, et l'organisation montréalaise aussi. Près de trois semaines avant d'apprendre à la télévision qu'il venait d'être repêché par le CH, celui que l'on surnomme RHP avait été nommé capitaine des Saguenéens, une équipe envers laquelle les attentes étaient très élevées.
Moins d'un an après avoir guidé les Huskies de Rouyn-Noranda jusqu'à la Coupe du Président et à la Coupe Memorial, le patineur de 21 ans est de retour à peu près au même stade. Les Saguenéens sont au troisième rang du classement général grâce à une fiche de 41-12-6 et aspirent aux grands honneurs.
Et ces succès sont loin d'être étrangers à sa présence chez les Bleus.
« Rafaël a transformé le vestiaire, a vanté le directeur général et entraîneur-chef de l'équipe Yanick Jean. Il a pris ce qu'on essaie d'inculquer depuis des années, il a poussé tout le monde dans cette direction et les joueurs ont tous embarqué. Son impact n'est pas mesurable.
« Tout le positif qu'un joueur de hockey peut amener dans une équipe, tout le leadership… Rafaël, c'est ça et encore plus que ce qu'on ose imaginer. Le leadership, c'est tellement naturel pour lui qu'il serait capable de faire ça avec n'importe quelle équipe. »
On connaissait déjà la solide réputation qu'il s'était bâtie à Rouyn, mais voilà que ça vient confirmer le tout. Le Québécois n'est pas le joueur qui va remplir le filet ou qui va battre des records de production, mais c'est celui qui va travailler sans compter les heures et qui peut être le ciment d'une équipe.
C'est pour cette raison que Marc Bergevin et son groupe ont tenté leur chance avec lui en le réclamant au 201e échelon au dernier encan de la LNH. Avec une saison de plus au compteur - et peut-être un titre de plus à son palmarès - on peut s'attendre à le voir faire le saut avec le Rocket à l'automne prochain.
« Il va être encore plus fort, a argué Jean. Il va avoir encore plus de millage et il va être encore plus prêt physiquement quand il va se présenter au prochain niveau. Le fait d'avoir passé une année de plus au niveau junior va l'avoir rendu encore meilleur. »
Leader instinctif
Harvey-Pinard ne peut pas expliquer exactement comment il parvient à avoir cet effet d'entraînement partout où il passe. Difficile quand même d'expliquer quelque chose d'inné.
« Je pense que c'est instinctif, a-t-il avancé. Yanik m'avait dit qu'il voulait apporter un gros sentiment d'appartenance à l'équipe cette année. Le fait que je viens de la région m'a aussi aidé à le partager et ensuite c'est mon identité en tant que joueur qui fait le reste. »
Félix Bibeau est bien placé pour le savoir.
L'attaquant a évolué avec Harvey-Pinard pendant trois saisons à Rouyn et l'a épaulé en tant qu'adjoint au capitaine, l'an dernier, lors des conquêtes des Huskies. Le duo a de nouveau été réuni à Chicoutimi quand les Saguenéens ont acquis Bibeau des Remparts de Québec, en décembre.
« C'est son attitude sur la glace tous les soirs, à tous les entraînements, il a toujours la pédale au plancher », a expliqué l'espoir des Islanders de New York, qui a lui aussi été repêché en juin dernier à l'âge de 19 ans.
« Ce n'est pas le gars qui va parler énormément, mais la manière dont il travaille et dont il se donne chaque jour est contagieuse. On se complète bien parce que je prends plus la parole dans le vestiaire, et lui fait ce qu'il a à faire sur la patinoire. Ça se fait naturellement, on n'a même pas besoin de se parler. »
Personne ne remettra ça en question; la recette a déjà fait ses preuves.

Harvey-Pinard Bibeau

Crédit photo : Louvik Archambault/Huskies de Rouyn-Noranda

Dans le calepin

  • Il est vrai que les points amassés sont un élément déterminant quand vient le temps d'octroyer le trophée Calder à la recrue de l'année dans la LNH, mais le défenseur des Rangers Adam Fox commence à s'inviter dans les discussions. De passage à Montréal, la semaine dernière, son entraîneur David Quinn a été élogieux envers celui qui affiche une récolte de 35 points en 65 matchs en plus de maintenir un différentiel de plus-20 à 22 ans.
    « Je n'entends pas assez son nom être mentionné pour le titre de la recrue de l'année, a commenté Quinn. Je me fous des statistiques. C'est difficile de trouver une recrue qui est aussi solide que lui dans la LNH en ce moment. Les joueurs de cette ligue le remarquent, non seulement en raison de sa production, mais à cause des choses qu'il fait bien défensivement. »
    - La reconstru… La mise à jour des Canadiens franchira justement une nouvelle étape avec l'arrivée à Laval de son choix de deuxième tour en 2018, Jesse Ylönen. L'attaquant finlandais a signé un contrat de la Ligue américaine pour le reste de la saison et pourra amorcer son acclimatation au style de jeu nord-américain.
    - À sa troisième saison complète dans la LHJMQ, l'espoir des Oilers d'Emonton Raphaël Lavoie a franchi le cap des 100 buts en carrière, plus tôt cette semaine. L'attaquant des Saguenéens totalise déjà 34 buts en 51 matchs - deux de plus que son sommet en carrière établi en 62 rencontres, l'an dernier avec les Mooseheads.

2020 sous la loupe

  • Les Saguenéens ont eu peur de perdre les services de Dawson Mercer pour une longue période, mais tout indique qu'ils l'ont échappé belle. L'attaquant de 18 ans a semblé se blesser au poignet et son cas sera réévalué dans 10 jours. L'entraîneur de la formation, Yanick Jean, a confirmé que Mercer ne souffrait pas d'une fracture.
  • Si Marco Rossi maintient la cadence et demeure en santé d'ici la fin de l'année, il pourrait devenir le meilleur pointeur de la Ligue de l'Ontario depuis la saison 2016-17, alors qu'Alex DeBrincat avait récolté 127 points en 63 matchs avec les Otters d'Erie. L'attaquant autrichien totalise 110 points en 53 matchs jusqu'ici et a encore neuf rencontres à disputer.
  • À quelques semaines de la fin de la saison, Seth Jarvis s'est approché à huit points du sommet des pointeurs dans la WHL. Si l'attaquant des Winterhawks de Portland réussit à devancer Adam Beckman (MIN) et qu'Alexis Lafrenière et Rossi conservent la tête dans la LHJMQ et la OHL, les meneurs des trois ligues seraient des joueurs admissibles au prochain repêchage.

L'indice Lafrenière

Au neutre :Après avoir été blanchi deux matchs de suite pour la deuxième fois de la saison, le capitaine de l'Océanic a inscrit trois buts en deux matchs pour aider les siens à maintenir une fiche de 1-1 au cours de la dernière semaine.
La LHJMQ a décidé de ne pas sévir à l'endroit du potentiel premier choix du prochain encan a malgré qu'il ait a asséné un solide coup de bâton à l'attaquant des Wildcats Alexander Khovanov au terme du match de dimanche. Le Russe est son plus proche poursuivant dans la course au meilleur pointeur (95 pts c. 104 pts).