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Il y a deux questions à poser, et à tenter de répondre, à la suite de l'embauche de Mike Sullivan comme entraîneur-chef des Rangers de New York, vendredi.

Que peut faire Sullivan pour les Rangers, qui n'ont pas répondu aux attentes cette saison, ratant les séries éliminatoires de la Coupe Stanley après avoir remporté le trophée des Présidents et atteint la finale de l'Association de l'Est la saison dernière ?

Que peuvent faire les Rangers pour Sullivan qui, malgré tous ses succès avec les Penguins de Pittsburgh, y compris deux championnats consécutifs de la Coupe Stanley en 2016 et 2017, n'a pas pu leur permettre de participer aux séries éliminatoires au cours de ses trois dernières saisons, ce qui a mené à une séparation mutuelle lundi?

« Un gardien de but, ce sera vraiment important pour lui, et il en a un bon », a expliqué Brian Boyle à LNH.com « Faciliter la vie du gardien, c'est aussi un élément important. Il faut juste que les meilleurs joueurs ne disparaissent pas. C'est un défi. »

Boyle est bien placé pour le savoir. Il a joué pour Sullivan lorsque l'entraîneur était adjoint chez les Rangers de 2009 à 2013, et avec les Penguins en 2021-22. L’ancien attaquant travaille à temps partiel comme analyste des matchs des Rangers sur MSG Networks. Il œuvre aussi sur NHL Network.

Il connaît Sullivan. Il connaît les joueurs vedettes qui ont prospéré sous Sullivan, notamment Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kris Letang avec les Penguins. Il sait que les Rangers n'ont pas connu la saison escomptée cette année. Il sait ce que Sullivan leur apportera.

« Sully est toujours aussi incroyable lorsqu'il s'agit de s'assurer que tout le monde sait exactement ce que l'on attend de lui », a expliqué Boyle. « Si votre rôle change, il sait très bien le communiquer. C'est un entraîneur exigeant. C'est un entraîneur extrêmement juste, très respectueux des joueurs, mais aussi très exigeant. Je pense que c'est ce qui fait le succès d'un entraîneur : comprendre son personnel et élaborer un plan pour que ce groupe réussisse, et c'est ce qu'il fait le mieux. Tous les entraîneurs de la Ligue connaissent très bien ce sport, mais lui connaît très bien ses joueurs et les place dans des situations où ils vont réussir et où l'équipe va réussir. C'est son don. C'est ce qui le distingue. C'est ce qui lui a permis de réussir. »

Voilà qui répond à la première question. Du moins en partie.

Il y a aussi celle-ci :

« Lorsque nous étions sur une séquence de victoires ou de défaites, ou lorsque nous ne jouions pas à notre meilleur niveau, la façon dont il abordait les réunions était la même », a confié Boyle. « ‘’Voici notre objectif aujourd'hui. C'est ce que nous allons faire aujourd'hui. Nous ne parlons pas d'hier. Nous ne parlons pas de demain’’. Il est extraordinairement doué pour rester sur la bonne voie tout en ayant un plan. Ce qui va aussi beaucoup l'aider, c'est si les joueurs sont déjà au travail dans le gymnase afin de s'améliorer, parce qu'il y en a qui, franchement, ne l’ont pas fait. Il va l'exiger parce que ses camps d'entraînement sont très exigeants. »

C'est ce plan que Sullivan devra déployer pour donner aux Rangers une identité, qu'ils ont perdue en cours de route cette saison sous la direction de l'ancien entraîneur Peter Laviolette.

« Je pense qu'il y a beaucoup de gars qui ne jouent pas avec confiance et j'ai l'impression qu'il y a un manque d’imputabilité», a déclaré l'ancien attaquant de la LNH Mike Rupp. « Ce sont des choses assez importantes et je pense qu'il est l'un des hommes les plus appropriés pour le poste à cause de ces facteurs. »

Rupp, comme Boyle, a joué pour les Rangers lorsque Sullivan était adjoint à New York. Il a lui aussi occupé le poste d'analyste des matchs des Rangers ainsi que ceux des Penguins, en plus de travailler pour NHL Network.

« Quand vous revenez à la saison 2015-16, quand il a été embauché à Pittsburgh, un extrait vidéo le montrant en train d'engueuler Malkin sur le banc avait fait surface. Il lui criait : '' Ferme ta [censuré] de gueule, ferme-toi là [censuré]", en plein visage », a rappelé Rupp. « 'Geno' est l'un de mes coéquipiers préférés. Il est têtu, il a la tête dure et c'est ce que j'aime chez lui. 'Sully' a dû faire ça une fois. Il l'a peut-être aussi fait dans le vestiaire et nous n'en avons pas été témoins, mais ç’a marché avec ce groupe et les joueurs d'impact l'aimaient. S'il est prêt à faire ça à Evgeni Malkin, il n'hésitera pas à le faire avec moi. »

Et maintenant, que peuvent faire les joueurs des Rangers pour Sullivan ?

Selon Boyle, il faut d'abord qu'ils soient prêts, disposés et capables de faire ce qu'on leur demande. C'est ce qui a manqué cette saison sous Laviolette.

Les Rangers ont commencé la saison avec une fiche de 12-4-1. Puis ils ont maintenu un dossier de 4-15-0 lors de leurs 19 matchs suivants, et ils ont finalement compilé un bilan de 5-8-1 alors qu'ils étaient en pleine course aux séries entre le 15 mars et le 12 avril, date à laquelle ils ont été éliminés.

Leur jeu de puissance a planté du nez. Les attaquants Artemi Panarin, Mika Zibanejad, Chris Kreider, Vincent Trocheck et Alexis Lafrenière ont tous connu une baisse de régime par rapport à 2023-24. Il en va de même pour les défenseurs Adam Fox et K'Andre Miller. Les chiffres du gardien Igor Shesterkin ont également chuté.

Jacob Trouba, Kaapo Kakko et Ryan Lindgren ont tous été échangés afin de restructurer le noyau des Rangers. J.T. Miller a été acquis, mais n'a pas pu sauver le navire du naufrage malgré ses 35 points (13 buts, 22 passes) en 32 rencontres après avoir été acquis le 31 janvier.

« “Lavi” est vraiment loyal, et malheureusement pour lui, cette année, ses meilleurs éléments ont cessé de jouer », a expliqué Boyle.

Laviolette a encaissé le coup. D'autres joueurs pourraient en faire autant. Sullivan aura son mot à dire sur qui part et qui reste, et en qui il veut avoir confiance. Il a suffisamment affronté les Rangers dans la section Métropolitaine pour connaître cette équipe autant que c'est possible pour un entraîneur adverse.

N'oublions pas non plus qu'il a dirigé Kreider, Miller, Trocheck et Fox comme entraîneur-chef des États-Unis lors de la Confrontation des 4 nations en février. Il sera l'entraîneur de l’équipe américaine aux Jeux olympiques de Milano Cortina en 2026. Les quatre aimeraient jouer pour lui lors des JO.

Mais il faudra que tous les joueurs qui se présenteront au camp d'entraînement croient en Sullivan et adhèrent à sa vision, comme l'ont fait ceux des Penguins pendant des années.

C'est ce que les Rangers peuvent faire pour Sullivan.

Il ne fait aucun doute qu'il tentera de faire tout ce qui a été mentionné ci-dessus pour eux.

« Pendant trop d'années, les Rangers se résumaient à un jeu de puissance et un gardien de but », a analysé Rupp. « Ils ont besoin d'une identité à laquelle ils peuvent revenir chaque soir. C'est ce que 'Sully' va leur apporter ».

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