La confiance des Sénateurs continue de grandir

OTTAWA — Assis au banc, Auston Matthews a fracassé avec rage son bâton sur la bande.

Ce fut un rare moment d’émotion de la part des Maple Leafs de Toronto, qui en ont montré trop peu dans la défaite de 4-0 contre les Sénateurs d’Ottawa dans le match no 5 de leur série de première ronde au Scotiabank Arena mardi.

Soudainement, après avoir remporté les deux dernières rencontres, les Sénateurs ont le momentum de leur côté, alors qu’ils ont réduit l’écart à 3-2 dans la série, qui se transporte maintenant à Ottawa pour le match no 6 jeudi (19 h HE; TVAS, CBC, SN, TBS, MAX).

Et ils le savent.

« Ça donne de l’espoir à notre équipe », a dit l’entraîneur des Sénateurs Travis Green. « Je ne peux pas me prononcer sur leurs sentiments ou sur la pression qu’il y a sur leur équipe.

« Mais je ne pense pas que notre groupe ait ressenti de la pression depuis le début. »

De match en match, les Sénateurs sont l’équipe qui semble de plus en plus respirer la confiance, avec plus de structure et de détermination.

Pendant ce temps, la frustration de Toronto pourrait être symbolisée par l’accès de colère de Matthews, qui est survenu après un horrible revirement commis par le capitaine de Toronto en zone offensive et qui a conduit au but en désavantage numérique de Dylan Cozens à 8:24 de la troisième période. Ce but a douché les espoirs de remontée de Toronto.

Au début de la série, les Sénateurs étaient vus comme l’équipe inexpérimentée, n’ayant pas atteint le tournoi printanier depuis 2017.

Dans le match no 5, ce sont les Maple Leafs qui ont semblé manquer d’expérience. Leurs passes étaient imprécises, il y avait peu de robustesse dans leur jeu et il y a même eu une échappée – celle de Steven Lorentz – qui s’est soldée sans un tir au but.

Bien sûr, il reste encore beaucoup de hockey à jouer dans cette série. Mais les Maple Leafs, qu’ils veuillent l’admettre ou non, sont confrontés à l’histoire, qui dit qu’ils n’ont remporté qu’une seule série en 21 ans.

Et vous pouvez être certain que les Sénateurs se nourrissent de potentiels doutes ou insécurités qui pourraient se manifester dans le vestiaire torontois. Après tout, le noyau de Toronto composé de Matthews, Mitch Marner et William Nylander montre un dossier de 1-13 dans les matchs où il a eu l’occasion d’éliminer des adversaires.

« Quand tu perds deux matchs consécutifs, ce n’est jamais un bon sentiment », a affirmé le capitaine des Sénateurs Brady Tkachuk, quand on lui a demandé si la pression venait de basculer dans le camp de Toronto. « Nous avons perdu trois rencontres de suite, et c’était un sentiment horrible. De notre côté, nous devons continuer à nous concentrer sur la tâche à accomplir. »

Les Sénateurs auront maintenant l’occasion d’égaler la série dans le match no 6 devant des partisans qui ont été assourdissants lors des matchs no 3 et 4. Avec un potentiel match no 7 à l’enjeu, le Centre Canadian Tire promet d’être encore plus bruyant.

« Je m’attends à de la pure folie, ça, c’est certain, a lancé Tkachuk. Ils savent à quel point ils nous donnent de l’énergie. »

Les Sénateurs n’ont pas permis à la foule du Scotiabank Arena d’avoir le même impact sur les Maple Leafs, mardi. Ils ont joué un match simple et couru peu de risques, et ils ont rapidement siphonné l’énergie qui régnait dans l’édifice.

Ç’a été particulièrement vrai quand le défenseur d’Ottawa Thomas Chabot a ouvert la marque à 3:46 de la deuxième période. Tant les Maple Leafs que leurs partisans ont semblé devenir plus tendus que jamais, et les visiteurs se sont nourris de ces doutes.

« Nous nous sentons bien, a mentionné Chabot. Nous avons joué un bon match de hockey à l’étranger ce soir et nous ne leur avons pas donné grand-chose. »

Les rares fois où les Sénateurs ont donné des chances de marquer, le gardien Linus Ullmark était là. Il a repoussé les 29 lancers de Toronto. Pas mal du tout pour un joueur qui avait été critiqué pour son rendement après la défaite de 6-2 d’Ottawa dans le match no 1.

« Je ne suis pas surpris, a laissé tomber Green. J’ai l’impression de parler souvent de Linus ces temps-ci. On a entièrement confiance en lui. »

On pourrait dire la même chose des unités d’infériorité numérique d’Ottawa, qui se sont relancées. Elles ont empêché le dangereux jeu de puissance des Maple Leafs de noircir la feuille de pointage lors de leurs sept dernières occasions et elles ont même fourni deux buts au passage, incluant celui de Cozens mardi.

« J’avais le sentiment que je pouvais battre mon couvreur de vitesse pour tenter de créer une occasion, a expliqué Cozens. Et dès qu’une équipe accorde un but en infériorité numérique, ça sort la foule du match. »

On pouvait comprendre Matthews d’être frustré de la tournure de ce jeu. Imaginez maintenant quel niveau la frustration atteindra si lui et ses coéquipiers n’arrivent pas à fermer les livres jeudi.