Reinbacher Mailloux badge Chaumont

LAVAL – Logan Mailloux et David Reinbacher représentent le futur des Canadiens de Montréal à la ligne bleue. Mais avant de rêver à un poste dans la LNH, les deux défenseurs se concentrent sur le présent et leur mission de conduire le Rocket de Laval jusqu’à la terre promise dans la Ligue américaine.

Le Rocket, qui a terminé au sommet de la LAH avec 101 points (48-19-5) en 72 matchs, reste encore loin de la conquête de la Coupe Calder. La bande à Pascal Vincent dispute la finale de la section Nord contre les Americans de Rochester.

À quelques heures du troisième match de cette série trois de cinq, Mailloux et Reinbacher ont chacun décrit l’importance de vivre ce parcours en séries pour leur propre développement.

« C’est une bonne expérience pour tout le monde », a dit Mailloux à sa sortie d’un entraînement matinal à la Place Bell mercredi. « Il y a plusieurs jeunes joueurs au sein du Rocket. Plusieurs parmi nous n’ont pas encore l’expérience des longs parcours en séries de la Ligue américaine. »

« Nous connaissons notre objectif, a poursuivi le choix de premier tour du CH en 2021. Nous voulons gagner et nous voulons être décrits comme des gagnants. Nous aimons gagner et détestons perdre. Il reste encore un long chemin à parcourir, mais j’aime beaucoup notre équipe. Nous avons le talent pour y parvenir. »

Le Rocket, qui aura l’occasion de jouer les trois derniers matchs devant ses partisans, se retrouve à égalité 1-1 après deux matchs face aux Americans. À l’image de Mailloux, Reinbacher se permet aussi de voir grand.

« Ce serait génial de gagner, a répliqué l’Autrichien. Nous formons une équipe jeune. Il y a plusieurs joueurs au sein de ce vestiaire qui aspirent à une carrière dans la LNH. Nous voulons faire le saut. Si nous pouvons gagner un championnat dans la Ligue américaine, nous ajouterions cette corde de plus à notre arc. »

En six matchs depuis le début des séries, Mailloux a obtenu cinq points (deux buts, trois passes). Mais son impact ne se lit pas uniquement sur la feuille de pointage. Il forme un duo très fiable avec William Trudeau.

« J’ai le sentiment que je grandis comme joueur, a affirmé le défenseur droitier de 6 pieds 3 pouces et 212 livres. Je dirais que je joue le meilleur hockey de ma carrière en ce moment. J’ai plus d’expérience, je me fais plus confiance. J’ai réussi à m’améliorer dans les deux sens du jeu, offensivement et défensivement. Quand je suis à mon sommet, j’agis comme un défenseur robuste et j’ai aussi un côté offensif. Je veux jouer un style complet. »

Quand on lui demande ce qu’il lui manque pour s’établir à temps plein avec le CH, Mailloux prend une petite pause avant de se lancer.

« Je ne sais pas. Mais je dirais probablement la constance, a-t-il répliqué. J’ai besoin de devenir un défenseur très fiable. Pour l’instant, je me concentre à aider le Rocket à gagner. C’est mon unique mission. J’aide l’équipe quand je joue en confiance. Je le fais depuis le début des séries. »

À sa saison recrue l’an dernier avec le Rocket, Mailloux avait récolté 47 points (14 buts, 33 passes). Un an plus tard, le numéro 24 a terminé avec des statistiques un peu plus modestes sur le plan offensif avec 33 points (12 buts, 21 passes) en 63 matchs. Il a aussi joué sept matchs à Montréal où il a ajouté quatre points (deux buts, deux passes).

En conférence de presse, Pascal Vincent a corroboré les dires de son jeune défenseur de 22 ans qui prétend jouer le meilleur hockey de sa carrière.

« On a beaucoup travaillé sur son jeu sans la rondelle durant l’année, a dit l’entraîneur en chef du Rocket. Il a amélioré sa façon de défendre face à la contre-attaque en zone neutre. Il prend de meilleures décisions en zone défensive quand il n’a pas la rondelle. »

« Nous connaissions son jeu offensif. Nous savions aussi qu’il avait un très bon tir. Mais Logan a maintenant trouvé une façon d’apporter un meilleur équilibre. Il peut combiner son jeu offensif avec son jeu défensif sans tricher d’un côté comme de l’autre. C’est vrai qu’il joue du très bon hockey présentement. »

De l’expérience de plus pour Reinbacher

Opéré au genou gauche au début du mois d’octobre et absent pour les 47 premiers matchs du Rocket, Reinbacher a maintenant l’occasion de rattraper un peu le temps perdu depuis le début des séries.

Le cinquième choix au repêchage de 2023 se braque toutefois un peu quand on lui parle d’une occasion de racheter une année minée par une sérieuse blessure.

« Je ne dirais pas sauver, mais oui, ça vient m’aider, a affirmé. Je l’ai déjà dit. Je considère que tous les matchs que je jouerai en séries représenteront un bonus. J’ai appris bien des choses même durant ma blessure et ma longue convalescence. J’ai traversé bien des étapes cette saison. J’ai acquis plus de maturité comme personne, mais aussi comme joueur. Je veux simplement profiter de l’expérience. Le hockey des séries est bien différent de celui en saison. »

Utilisé à la droite d’Adam Engström, Reinbacher a deux points (un but, une passe) en six matchs des séries avec les Rocket.

« J’ai connu de bons matchs à mon retour au jeu au mois de février, mais j’ai ensuite subi un recul avec ma blessure, a-t-il précisé. Ce n’est pas toujours facile. En séries, les matchs se déroulent en peu de jours la majorité du temps. Il y a peu de temps pour récupérer. Je regarde ça comme un défi personnel. Je désire regagner le rythme. J’ai le sentiment que je joue de mieux en mieux. »

Aux yeux de Vincent, Reinbacher sortira gagnant de son expérience du printemps en séries.

« C’est immense pour David, mais aussi pour l’organisation, a noté le pilote de 53 ans. Il y a Engström, Reinbacher, Mailloux. Je pourrais les passer les uns après les autres. Il y a (Owen) Beck, (Florian) Xhekaj et (Jacob) Fowler aussi. Nos jeunes ont la chance de jouer en séries et nous pouvons voir comment ils réagissent. Nous aurons une meilleure idée de la manière de les aider dans le futur. C’est une chose d’évaluer un joueur pendant la saison, mais c’est une autre histoire en séries. Nous avons l’occasion d’évaluer notre jeune équipe. Il s’agit de minutes importantes. »

Engström, l’autre bel espoir chez les défenseurs

Encerclé par une petite poignée de journalistes dans la salle de conférence du Rocket, Vincent a offert un regard lumineux, lorsque questionné au sujet d’un autre défenseur de son équipe : Adam Engström.

« On ne parle pas assez de lui, a-t-il souligné. Je dirais qu’il est l’un des joueurs les plus améliorés au sein de l’équipe. En début de saison, nous pouvions remarquer sa rapidité, son agilité et ses décisions avec la rondelle. Mais il a maintenant appris à mieux défendre et il est plus physique. Il utilise ses atouts pour bien défendre. Adam arrivait de l’Europe (Suède). Il y avait plusieurs adaptations. Il découvrait un nouveau pays et il se retrouvait à Montréal dans un environnement où il y a deux langues. Je le vois pendant quatre heures dans l’environnement du Rocket, mais il reste 20 autres heures dans une journée. »

« J’ai du plaisir à travailler avec lui, il a une personnalité agréable, a-t-il poursuivi. Je trouve qu’il a franchi un grand pas depuis le Match des étoiles. Il se donne de bonnes chances d’atteindre la LNH. Il a plusieurs forces. Il a aussi un élément physique. Il n’est pas physique comme un Logan Mailloux, mais il peut aussi s’en servir. »

Engström, un choix de troisième tour du Tricolore en 2022, a obtenu 27 points (cinq buts, 22 passes) en 66 matchs à sa première saison avec le Rocket, qui était aussi sa première en Amérique du Nord. Depuis le début des séries, le gaucher de 6 pieds 2 pouces et 198 livres a récolté deux passes en six rencontres.