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LOS ANGELES – Caleb Desnoyers avait donné l’impression qu’il était en plein contrôle de ses émotions à l’approche de la journée la plus importante de sa carrière.

Tout ça a changé à partir du moment où il a enfilé son veston, vendredi, à quelques heures du premier tour du repêchage. Le niveau de stress a continué de grimper sans cesse jusqu’à ce que le Mammoth de l’Utah ne le sélectionne au quatrième rang.

« Pour être honnête, je n’ai jamais été aussi stressé que ça, a raconté l’attaquant québécois. Je suis vraiment quelqu’un qui contrôle ses émotions, autant les hauts que les bas. Mais quand j’ai commencé à mettre mon habit, je peux vous dire que le cœur pompait fort. »

Le joueur des Wildcats de Moncton avait quand même un fort pressentiment. Il a eu l’occasion de se rendre à Salt Lake City « pour des raisons personnelles », il y a quelques jours, et a profité de son séjour pour visiter la ville et rencontrer l’état-major de l’organisation.

Disons qu’il s’attendait à entendre son nom quand le golfeur professionnel Tony Finau – un natif de l’Utah – a tenté de prononcer son nom avec un succès mitigé.

« Ma rencontre avec eux m’a tellement surpris, on n’a pas parlé de hockey une seconde, a-t-il expliqué. C’était comme manger avec de la famille. C’est tellement un bel environnement et ça m’a juste donné encore plus le goût d’y aller. Les relations, c’est tellement important pour moi, et pour eux c’est la même chose. »

Mais il y a plus que les relations humaines.

En Desnoyers, le Mammoth met la main sur un centre polyvalent qui vient d’amasser 35 buts et 84 points en 56 matchs et qui, surtout, a mené les siens à la conquête du trophée Gilles-Courteau. Sa récolte de 30 points, dont neuf buts, en 19 matchs éliminatoires, lui a d’ailleurs valu le titre de joueur le plus utile des séries.

« On croit qu’il peut faire la différence, a observé le directeur général Bill Armstrong. Il peut tout faire. Il est un centre efficace dans les deux sens; il peut contribuer à l’attaque et en défensive. On l’a vu mettre son équipe sur ses épaules en séries, à seulement 17 ans. »

Le Mammoth fait de Desnoyers le quatrième choix au repêchage 2025

Desnoyers croit-il que son printemps bien rempli lui a permis de faire pencher la balance en sa faveur et de grimper de quelques rangs? Il était quand même répertorié au septième échelon sur la liste des meilleurs patineurs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH.

« Oui et non, a-t-il répondu. Je crois que la décision était prise avant ça. Pour leur avoir parlé, je savais qu’ils m’aimaient beaucoup. D’un autre côté, ça ne peut pas m’avoir nui.

« Je suis sorti à la place que j’avais à sortir, peu importe c’était où. Ça fait moins de chats à chasser en avant pour me rendre au top, mais il faut que je fasse attention à ceux en arrière aussi. »

Un rare exploit

Desnoyers a par ailleurs permis à la LHJMQ de faire un grand retour au premier tour après deux années d’absence. La dernière fois que le circuit junior québécois avait produit un espoir de premier plan, c’était en 2022 quand Nathan Gaucher (Anaheim) et Maveric Lamoureux (Utah) avaient été sélectionnés.

Il est devenu le neuvième joueur originaire de la province à avoir été sélectionné dans le top-5 en 29 ans, le premier depuis Alexis Lafrenière, premier choix au total en 2020. Avant ça, Pierre-Luc Dubois avait été le troisième choix de l’encan de 2016.

« C’est incroyable, a-t-il conclu. Alexis et Pierre-Luc sont des légendes dans notre province. Comme Québécois, j’ai beaucoup de fierté à parler français et à venir de notre coin de pays. C’est un grand honneur. »

L’attaquant de l’Armada de Blainville-Boisbriand, Justin Carbonneau, a aussi ajouté son nom à la liste des représentants de la LHJMQ quand il a été sélectionné au 19e rang par les Blues de St-Louis. Bill Zonnon, qui a évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda la saison dernière avant d'être échangé à l'Armada cet été, a été sélectionné par les Penguins de Pittsburgh quelques choix plus tard au 22e rang.