Dobson Lepage

LOS ANGELES – Pas de doute dans l’esprit de Mario Pouliot : en faisant l’acquisition de Noah Dobson, les Canadiens de Montréal viennent de mettre la main sur un vrai gagnant.

Il n’y a pas grand monde de mieux placé que l’entraîneur québécois pour le savoir. Il a gagné la Coupe du Président et la Coupe Memorial à deux reprises avec le grand défenseur à sa ligne bleue – en 2018 avec le Titan d’Acadie-Bathurst et en 2019 avec les Huskies de Rouyn-Noranda.

« C’est toute une acquisition pour les Canadiens, surtout avec tout le bagage d’expérience qu’il a malgré ses 25 ans, a lancé celui qui dirige désormais les Generals d’Oshawa, dans la Ligue de l’Ontario. La pression ne l’affecte pas. Plus il y en a, meilleur il est. »

Voilà une qualité qui n’est pas à négliger dans le contexte dans lequel le natif de l’Île-du-Prince-Édouard s’amène dans la métropole. Il a coûté deux choix de premier tour et Emil Heineman, et son nouveau contrat de huit ans et 9,5 millions $ par année fait de lui le joueur le mieux payé de la formation montréalaise.

Les yeux seront rivés vers lui et les attentes seront élevées. Mais Dobson peut en prendre.

Lors de ses deux parcours éliminatoires victorieux sous la gouverne de Pouliot, le dynamique arrière était plus que jamais sous les projecteurs. Malgré son jeune âge, il passait la moitié des matchs sur la patinoire, et il s’avérait une cible de choix pour ses adversaires. C’était loin d’être un problème.

« Quelque chose s’allume en lui en séries, a assuré Pouliot. C’est un gars qui s’épanouit dans les grands moments. Plus l’enjeu est important, plus il veut être sur la glace, et plus il veut faire la différence. Il l’a prouvé à deux occasions dans les premières années de sa jeune carrière. »

C’est exactement pour cette raison que l’homme de hockey n’a pas hésité une seule seconde avant d’attirer Dobson en Abitibi, quelques mois après avoir gagné avec le Titan.

Pouliot était devenu directeur général et entraîneur-chef des Huskies au cours de la saison morte. À la date limite des transactions, voyant que sa nouvelle troupe avait de véritables chances d’aller jusqu’au bout, il n’avait plus qu’un seul nom en tête : celui de son ancien poulain. Le lien de confiance était fort à ce point.

« Ce n’est pas compliqué, Noah n’était pas une de nos cibles… Il était LA cible », a rigolé Pouliot au bout du fil.

Ce dernier a bien fait de mettre tous ses œufs dans le même panier. Dobson a conclu la saison régulière de brillante façon à Rouyn – six buts et 36 points en 28 matchs – avant d’être nommé le joueur le plus utile des séries grâce à sa récolte de 29 points, dont huit buts, en 20 rencontres éliminatoires.

Quand il disait que Dobson se lève dans les grands moments, Pouliot ne parlait pas à travers son chapeau.

Progression constante

Pouliot a suivi Dobson de ses premiers à ses derniers coups de patin dans la LHJMQ. Il a découvert le jeune homme élancé avec des habiletés prometteuses à 16 ans, et l’a vu se transformer en un défenseur extrêmement dominant, prêt à faire le saut dans la grande ligue à 19 ans.

« Quand il est arrivé chez nous à 16 ans, on voyait qu’il avait des qualités au-dessus de la moyenne, s’est souvenu l’entraîneur de 61 ans. La première chose qui m’a impressionnée chez lui, avant même qu’il mette un patin sur la glace, c’était sa façon de se préparer. Il était déjà un professionnel jusqu’au bout des ongles.

« Sa progression s’est faite avec le temps, mais on pouvait facilement envisager qu’il deviendrait un défenseur de haut niveau dans la LNH. Il prenait déjà tous les moyens pour y parvenir. »

Ces qualités ont incité Pouliot à lui donner davantage de responsabilités, sur le plan du leadership notamment. À sa deuxième saison avec le Titan, Dobson obtenait le titre d’adjoint au capitaine avant de devenir le capitaine de son équipe à 18 ans.

« Dès sa première saison, il était clair qu’on voulait l’amener dans la chaise du capitaine, a raconté son ancien pilote. Noah est un gars qui prône par l’exemple. Ce n’est pas lui qui va parler le plus souvent ni le plus fort, mais il mène par son comportement, par son calme dans les moments critiques. »

C’est tout ça, et aussi ce qu’il a acquis pendant ses six premières saisons avec les Islanders, que Dobson apportera dans le vestiaire des Canadiens à compter du mois de septembre.