CarbonneauZonnonChaumontLNH

LOS ANGELES – Justin Carbonneau avait profité d’un peu de temps pour mieux canaliser ses émotions à son arrivée au podium numéro 4 du Peacock Theater. Il portait sa casquette et son chandail des Blues de St. Louis depuis près d’une heure quand il a décrit les émotions qu’il venait de ressentir.

« C’est extraordinaire, a dit Carbonneau. Mais il faudrait quasiment que je m’excuse à Renaud pour mon entrevue après ma sélection. J’ai braillé tout le long. Là c’est mieux, mais pour être honnête, c’est un sentiment extraordinaire. »

Renaud, c’est Renaud Lavoie, le journaliste de TVA Sports. Carbonneau l’a rencontré à sa sortie du podium alors qu’il venait d’entendre son nom comme 19e choix du premier tour par les Blues de St. Louis. Il avait glissé quelques mots lors d’un entretien virtuel avec le directeur général de l’équipe, Doug Armstrong.

« Ça faisait peut-être 30 secondes que j’étais repêché et je devais réaliser une entrevue à la télévision, a rappelé l’ailier droit. J’étais envahi par les émotions.

« Je n’avais pas pleuré comme ça depuis peut-être trois ans. Je ne suis pas une personne qui pleure souvent dans la vie. Mais je repensais à tous mes efforts et à tous les efforts aussi de ma famille. Je repensais à mes coéquipiers qui m’ont aidé à devenir un meilleur joueur, un meilleur meneur et une meilleure personne. Ça m’a frappé d’un coup. Ça m’a pogné à la tête. Je ne m’attendais pas à ça. »

Carbonneau n’a pas à s’excuser. Le jeune homme originaire de Lévis a simplement démontré son côté humain en sortant ses émotions.

Répertorié comme le 16e meilleur espoir en Amérique du Nord, Carbonneau a connu son sort à un endroit assez prévisible pour lui.

« Je n’avais pas trop d’attentes, je souhaitais que ce soit moi, mais je n’avais pas d’attentes, a-t-il précisé. Je ne contrôle tellement rien. Il ne fallait pas que je me fasse d’attentes. »

Nikki Glaser, une actrice et comédienne américaine, a fait l’annonce du choix des Blues. Sans le vouloir, elle a complètement déformé le nom de l’Armada de Blainville-Boisbriand.

« J’ai reconnu un peu la ville, mais je ne savais pas s’il fallait que je me lève, a dit Carbonneau. Je ne savais pas si c’était moi ou Bill (Zonnon). Quand j’ai entendu mon nom, j’étais sous le choc. C’est une humoriste. J’avais vu son roast (bien cuit) sur Tom Brady. Ses blagues étaient vraiment bonnes. J’étais heureux de vivre ce moment. »

Au sujet des Blues, Carbonneau a décrit Jordan Kyrou comme un modèle pour lui, il a parlé de la poussée de l’équipe pour atteindre les séries grâce à l’arrivée de Jim Montgomery et il a dit qu’il ne connaissait pas encore beaucoup Zachary Bolduc, mais qu’il a le même barbier que lui.

Pour l’instant, Carbonneau a surtout tissé des liens avec le préparateur mental des Blues.

« J’avais rencontré les Blues pendant la saison et au Combine à Buffalo. J’avais passé près d’une heure avec le préparateur mental pendant l’année. Il voulait connaître ma mentalité et savoir comment je gérais ma saison avec le stress du repêchage. J’avais aimé notre rencontre. »

Carbonneau, qui jongle encore entre poursuivre son développement avec l’Armada ou avec les Eagles de Boston College dans la NCAA, n’a jamais eu à se ronger les ongles en attendant les choix des Canadiens de Montréal au premier tour.

Même si les choix du CH restaient sur le tableau pour le 16e rang et le 17e rang, le Québécois savait depuis longtemps que le Tricolore avait transigé avec les Islanders de New York.

« J’ai beaucoup d’amis à Montréal et à Québec et ils m’en parlaient aujourd’hui. Moi, cette transaction ne me dérangeait pas. Montréal est une équipe comme une autre. J’ai toutefois reçu plusieurs textos après l’échange. Tout le monde est content de voir Noah Dobson arriver à Montréal. »

La meilleure journée de sa vie

Si l’échange entre les Islanders et les Canadiens n’a pas changé la journée de Carbonneau, une transaction entre les Penguins et les Flyers a changé celle de Bill Zonnon.

Les Penguins, qui détenaient les 11e et 12e choix du premier tour, ont échangé leur 12e choix aux Flyers contre deux choix plus lointains (22e et 31e) lors du tour initial.

Pour Zonnon, c’était une bonne nouvelle.

« Oui, je m’en doutais qu’ils voulaient me repêcher, a affirmé le Montréalais. J’avais eu une très bonne conversation avec les Penguins au Combine. Au début, ils avaient les choix 11 et 12. Je me disais que ce n’était probablement pas dans ma fenêtre. Mais quand ils ont fait l’échange avec Philadelphie pour obtenir le choix 22, j’ai dit à ma sœur que c’était bon. Je savais que j’avais une chance d’être choisi par les Penguins. »

Zonnon avait encore un immense sourire dans le visage à sa rencontre avec les journalistes.

« C’est dur de résumer mes émotions, a dit le nouvel attaquant de l’Armada de Blainville-Boisbriand. Il faut le vivre pour comprendre. J’ai fait tellement d’efforts. Mais ça ne vient pas juste de moi, mais de toute ma famille. Je ne peux pas décrire le sentiment. Depuis tantôt, je fais juste sourire. J’ai hâte d’arriver à Pittsburgh. »

« Quand je suis arrivé ici aujourd’hui, je savais que j’étais pour me faire repêcher, a-t-il poursuivi. Tout au long de l’année, je disais que je pouvais peut-être me faire repêcher au deuxième tour. Au fond de moi, je croyais en mes chances de sortir dès le premier tour. Je suis maintenant un choix de premier tour. C’est ça que je méritais. »

Les Penguins font de Zonnon le 22e choix au repêchage 2025

À Pittsburgh, Zonnon devrait logiquement côtoyer Sidney Crosby lors du prochain camp. En ce vendredi soir à Los Angeles, il a déjà serré la main de Kristopher Letang qui a servi de présentateur pour les Penguins.

« Depuis que je me suis fait repêcher, les gens m’en parlent de Sidney, a-t-il souligné. On me demande s’il m’a téléphoné. Je n’ai pas mon téléphone avec moi, alors je ne le sais pas. J’ai hâte de le côtoyer. Il s’agira d’une expérience unique. Juste de me retrouver près de lui, ça m’aidera pour mon développement. Il n’y a pas juste lui. Il y a aussi Kristopher Letang et Evgeni Malkin. »

Zonnon n’oubliera jamais cette journée du 27 juin 2025. En plus de devenir un choix de premier tour des Penguins, il a également eu le bonheur de rencontrer le héros de son enfance : P.K. Subban.

« C’est de loin la plus belle journée de ma vie, a-t-il répliqué avec son immense sourire. Il n’y a aucune journée qui s’en approche. P.K. a eu un grand impact pour moi. J’étais heureux de le rencontrer avant de venir ici. Je regardais ma mère aussi pendant notre rencontre. Elle était émue de le voir. Ça me faisait quelque chose. J’espère que ma mère est fière de moi. »

Avant les choix de Carbonneau avec les Blues (19e) et de Zonnon avec les Penguins (22e), le Mammoth de Utah a misé sur le centre Caleb Desnoyers comme quatrième sélection au total.

« L’été dernier, j’avais pratiqué avec Caleb et il m’avait dit à notre première rencontre qu’il fallait rendre le Québec fier, a expliqué Zonnon. J’ai gardé ça dans mon esprit. Caleb s’est fait repêcher très rapidement. J’étais heureux pour lui. Ensuite, c’était au tour de Justin. J’étais aussi content pour lui. Et après, c’était à mon tour. Je ne sais pas c’est quand la dernière fois que trois gars du Québec sont sortis en première ronde, mais je suis tellement fier de ces gars-là. »

En 2021, trois joueurs de la LHJMQ avaient été repêchés dès le premier tour : Xavier Bourgault (22e par les Oilers), Zachary L’Heureux (27e par les Predators) et Zachary Dean (30e par les Golden Knights).

Contenu associé