Roberto Luongo 1000 game

VANCOUVER - Les noms qu'on trouve sur la liste à laquelle Roberto Luongo s'est ajouté jeudi disent tout.
Patrick Roy.
Martin Brodeur.

Et maintenant Luongo, qui est devenu le troisième gardien à disputer 1000 matchs dans la LNH quand il a mené les Panthers de la Floride vers une importante victoire de 3-2 contre les Bruins de Boston, jeudi.
C'est tout.
La liste est courte et montre à quel point il s'agit d'un exploit difficile à réaliser, à quel point cette réalisation est importante.
« Quand j'ai fait le même parcours, c'est exactement à ça que je pensais; tu commences à regarder l'aspect historique et tu réalises que personne ne l'a fait », a indiqué Brodeur, qui a pris part à son 1000e match le 3 octobre 2009 et a conclu sa carrière en 2015 avec 1266 rencontres disputées, le total le plus élevé par un gardien de la LNH. Roy a participé à 1029 matchs dans la LNH.
« Que (Luongo) fasse partie du groupe, ça en dit beaucoup sur les succès qu'il a connus, sur sa durabilité. On comprend pourquoi ça n'arrive pas tous les jours, a souligné Brodeur. Il y a eu beaucoup de gardiens qui ont joué et ont connu beaucoup de succès, mais n'y sont jamais parvenus. C'est quelque chose dont on peut être vraiment fier. »
C'est facile de comprendre pourquoi moins d'un pour cent des 322 joueurs dans l'histoire de la LNH qui ont atteint ce plateau occupe la position de gardien. Les gardiens ne peuvent pas disputer tous les matchs comme le font les patineurs. Les blessures peuvent venir gruger un bon nombre de matchs, tout comme un gardien réserviste qui connaît une bonne séquence.
« J'ai toujours trouvé que c'était un des buts ultimes », a affirmé Grant Fuhr, le gardien que Luongo avait pour idole et qu'il cherchait à imiter lorsqu'il était jeune.
Fuhr a pris part à 19 saisons, disputant un nombre record de 79 matchs en 1995-96 à l'âge de 33 ans, et il est neuvième chez les gardiens pour les matchs disputés avec 868.
« Tu dois jouer longtemps à un haut niveau, et tu dois rester en santé. Ce sont deux choses qui sont difficiles à faire, donc je trouve que ça en dit beaucoup sur le niveau de performance qu'il a offert », a dit Fuhr.
Ce n'est pas un hasard si le club des 1000 matchs comprend deux gardiens qui ont été élus au Temple de la renommée à leur première année d'admissibilité et qui sont considérés comme étant parmi les meilleurs de l'histoire. Contrairement à un attaquant qui peut se retrouver dans un trio de soutien en fin de carrière, ou à un défenseur qui peut jouer au sein du troisième duo, un gardien numéro un n'a aucun endroit où se cacher.
Selon l'entraîneur des gardiens François Allaire, qui a travaillé avec Luongo et Roy durant leurs carrières respectives, leur désir d'être l'homme de confiance devant le filet est ce qui a alimenté leurs parcours vers le succès.
« Tu ne peux pas te rendre jusque-là sans avoir le désir d'être le gardien numéro un, a-t-il noté. Parfois c'est plaisant d'être le numéro un, mais parfois c'est dur aussi parce que tu dois transporter l'équipe sur tes épaules, tu dois être là pour les mauvais et les bons moments, tu dois jouer malgré les blessures, tu dois jouer même si tu es malade. Tu dois avoir une détermination qui te fait dire, "Hé, je suis le numéro un et je veux ce poste-là, je veux jouer le plus de matchs possible". Ils sont dans une catégorie à part. »
Luongo a montré tout ça cette semaine, quand il a bloqué 45 des 46 tirs dirigés vers lui dans une victoire de 2-1 contre les Predators de Nashville, mardi. Il jouait malgré une blessure aux côtes. Il en était à sa deuxième victoire en deux soirs, et en raison des départs consécutifs, il a eu besoin de se réhydrater par intraveineuse la veille de son 39e anniversaire de naissance, mercredi. Et jeudi, il a remporté un troisième match en quatre soirs, contre les Bruins, pour garder les Panthers dans la course pour une place en séries éliminatoires de la Coupe Stanley avec deux matchs à faire en saison régulière.
« Tu peux voir qu'il veut être au milieu de l'action en tout temps, même à son âge, a indiqué Brodeur. Il se bat pour son temps de glace, il bataille pour revenir d'une blessure le plus vite possible. C'est important d'avoir autant de passion, de ressentir ce plaisir de jouer et de vouloir être l'homme de confiance match après match, sans jamais dire "Je ne l'ai pas en ce moment, je vais rester au banc". Tu combats pour passer au travers tout ça et Luongo fait ça depuis des années maintenant. »
Luongo a aussi beaucoup de passion pour une position qui est en constante évolution.
Que ce soit en mettant ses patins à jour pour qu'ils mordent mieux dans la glace quand il est à genoux, comme ç'a été le cas cette saison, ou en modernisant ses techniques d'intégration du poteau comme en 2013, Luongo essaie toujours de s'améliorer.
Il communique avec d'anciens entraîneurs de gardien comme Allaire et Ian Clark, qui a travaillé aux côtés de Luongo pendant une année à son premier séjour en Floride et durant quatre des six saisons que Luongo a passées avec les Canucks de Vancouver. Tous les mois d'août, il amorce ses séances d'entraînement sur glace avec l'actuel entraîneur des gardiens des Panthers Rob Tallas.
« (Luongo) cherche tellement à se perfectionner qu'il a eu une panoplie de gens sur qui il s'est fié durant sa carrière, a affirmé Clark, qui travaille maintenant pour les Blue Jackets de Columbus. Il a continué de se fier à eux, sachant que chacun d'entre eux avait une façon différente de voir les choses. Il a quasiment fait une rotation, prenant des informations ici et là pour continuer à faire progresser son niveau de jeu.
« Il n'a jamais fait du surplace, il ne s'est jamais contenté de suivre les conseils d'une seule personne, il était toujours prêt à écouter, il était toujours ouvert à tout ce qui l'aiderait à rester à l'avant-garde de sa profession. »
Alors qu'il affiche un pourcentage d'arrêts de ,929 qui lui donne le quatrième rang dans la LNH cette saison, Luongo a justement fait ça, continuer à s'améliorer, puisqu'il fait mieux présentement que son taux d'effiacité en carrière de ,919. À ce chapitre, il est à égalité au troisième rang avec le gardien des Rangers de New York Henrik Lundqvist, et derrière Dominik Hasek (,922) et Jacques Plante (,920) chez les gardiens qui ont disputé plus de 500 matchs depuis que le pourcentage d'arrêts est devenu une statistique officielle en 1955.
« Il a été bon tout au long de sa carrière », a noté le gardien des Golden Knights de Vegas Marc-André Fleury, qui a disputé un total de 736 matchs à 33 ans et, à l'instar de Lundqvist (804 matchs à 36 ans), a des chances de devenir le prochain gardien à atteindre le cap des 1000 matchs. « Je lui lève mon chapeau. Je l'admirais quand j'étais plus jeune et c'est encore le cas. J'adore le regarder jouer et je suis content pour lui. »