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LOS ANGELES – Gabriel D’Aigle ne se berçait pas d’illusions.

Avec les saisons difficiles qu’il a connues dans les dernières années, le gardien n’avait pas de très grandes attentes quant à ce repêchage.

« Je m’attendais peut-être à la cinquième ou sixième ronde », a révélé le portier des Tigres de Victoriaville.

C’est pour cette raison que les discussions allaient bon train au domicile familial pendant que le troisième tour se déroulait. Quand les Penguins de Pittsburgh ont pris la parole virtuellement au 84e échelon, la télévision était bien sûr allumée, mais personne n’y portait vraiment attention.

« Toute ma famille et ma famille de pension sont ici », a raconté le natif de Sorel-Tracy. « On s’est fait un dîner, on était en train de parler. La blonde de mon frère a vu mon nom apparaître. Je ne m’y attendais tellement pas. C’était une grosse surprise. Tout le monde s’est mis à crier et il y a eu de grosses célébrations. »

Il n’y a pas si longtemps, D’Aigle était considéré comme l’un des plus beaux espoirs québécois devant le filet depuis Marc-André Fleury. Son étoile a toutefois pâli dans les dernières années.

Derrière une équipe qui n’a pas participé aux séries éliminatoires, il a maintenu une moyenne de buts alloués de 4,52 et un taux d’efficacité de ,883 en 55 matchs, cette saison – des chiffres plutôt similaires à ceux qu’il avait affichés l’année précédente.

Compte tenu de ça, il lui était même passé par la tête qu’il pourrait être complètement ignoré.

« Dans les dernières semaines, j’avais un stress de ne pas être repêché », a admis le jeune homme de 18 ans. « Je sentais un énorme stress dernièrement. Tout d’un coup, tout est tombé. Je me sens super bien. […] Avec les saisons difficiles, les défis que j’ai dû surmonter, je suis heureux de sortir aussi tôt.

« Je suis sans mot, c’est plein d’émotions en même temps. Si je mets les efforts et que je travaille intelligemment, je pense être capable de revenir au niveau de jeu que les Penguins ont vu en moi. »

Peut-être que cette marque de confiance lui redonnera ce dont il a besoin pour atteindre le potentiel que l’on voyait en lui. Le simple fait de revêtir le chandail des Penguins, le même que son modèle et son concitoyen Marc-André Fleury, risque de lui insuffler une bonne dose de motivation.

« Ça fait trois étés de suite que je m’entraîne avec lui quatre ou cinq fois avant de partir pour nos camps respectifs », a raconté D’Aigle au sujet de l’ancienne gloire des Penguins. « Il m’a toujours prodigué des conseils. Il a tellement une bonne attitude. Je m’inspirais de lui aussi dans ma game. »

« Gabriel est un bon jeune avec une bonne tête sur les épaules, a commenté Fleury par texto. Il est quand même réservé, mais il a un esprit très combatif. Il s’entraîne fort. Je suis content pour lui. »

Pas le seul

D’Aigle a été le premier de quatre gardiens québécois repêchés au cours de la deuxième journée de ce long marathon. Lucas Beckman, du Drakkar de Baie-Comeau, a été réclamé dès le début du quatrième tour par les Sénateurs d’Ottawa, et l’histoire de son repêchage ne passera pas à l’histoire, justement.

« Il y a eu une pause publicitaire entre le troisième et le quatrième tour, alors je me suis levé pour aller à la salle de bain », a raconté le Montréalais de 17 ans en riant. « Mon père m’a crié que mon nom était apparu au retour de la pause. C’était plutôt anticlimatique! »

Beckman était répertorié au deuxième rang sur la liste des meilleurs gardiens nord-américains du Bureau central de dépistage. Il a finalement été le quatrième portier nord-américain réclamé, le neuvième au total.

« J’avais la mentalité que le rang de repêchage n’avait aucune importance, a-t-il souligné. C’est juste une étape. Ce n’était pas un problème pour moi d’attendre. Je n’étais pas nerveux. C’était quand même un soulagement d’entendre mon nom. »

Samuel Meloche, des Huskies de Rouyn-Noranda, a été repêché par les Sabres de Buffalo au quatrième tour (116e), et Alexis Cournoyer, des Eagles du Cap-Breton, a été le choix des Canadiens de Montréal au cinquième tour (145e).