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Au moment de donner ses premiers coups de patin dans l'uniforme des Voltigeurs de Drummondville, la saison dernière, Justin Côté n'affichait pas encore le côté hargneux et combatif qu'on lui connaît aujourd'hui.

Ce n'était pas par manque de volonté. Plutôt simplement parce qu'il n'en avait jamais eu besoin pour se démarquer et remplir les filets aux niveaux inférieurs. Quelques matchs aux côtés de Xavier Simoneau ont suffi à lui faire saisir comment il pourrait connaître du succès dans la LHJMQ.
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« C'est certain que sa présence a eu une influence sur mon jeu, lance d'emblée le petit attaquant admissible au prochain repêchage de la LNH. J'avais 16 ans et je jouais sur le même trio que le capitaine de l'équipe qui avait été le quatrième meilleur pointeur de la Ligue l'année d'avant.
« Il travaillait comme un malade, je ne pouvais pas me laisser glisser. Je n'avais pas le choix d'avoir la pédale au plancher. C'est ce que Xavier apportait. C'est grâce à cette façon de jouer que j'ai eu du succès et c'est ce que j'essaie de faire encore cette année même s'il n'est plus là. »
Simoneau évolue désormais avec les Islanders de Charlottetown, mais les liens créés entre les deux jeunes hommes lors de cette saison écourtée sont encore très forts aujourd'hui. C'est qu'au-delà du fait qu'ils ont évolué sur le même trio et qu'ils ont été cochambreurs, ils se reconnaissent l'un dans l'autre.
Ils ont tous les deux fait face aux mêmes critiques et aux mêmes doutes en raison de leur petite taille - Côté mesure 5 pieds 6 pouces, et Simoneau le dépasse d'un pouce. À partir du moment où Côté a enfilé le chandail des Voltigeurs au repêchage de 2020, Simoneau l'a pris sous son aile.
« Quand je me suis fait sélectionner, c'est lui qui m'a approché en premier en m'envoyant un message texte, s'est souvenu le plus jeune. Tout de suite, on s'est dit qu'on allait travailler ensemble et qu'on allait prouver au reste du monde que nous avons notre place et qu'on est capables de faire la différence. »
« Je me voyais en lui, a raconté Simoneau, maintenant un espoir des Canadiens. Quand je suis arrivé dans le junior majeur, j'ai eu de bons modèles et je voulais faire la même chose avec les plus jeunes. J'ai développé une belle relation avec Justin, je l'ai traité comme mon petit frère.
« Je ne suis pas prêt à dire que c'est uniquement grâce à moi qu'il joue maintenant de cette manière. Oui je suis un gars qui travaille fort et qui peut être un modèle, mais ça fait aussi partie de l'identité de l'équipe et de la culture inculquée par (l'entraîneur) Steve (Hartley). »
Qu'importe sa provenance, ce nouvel élément d'acharnement a aidé Côté à inscrire 17 buts - le plus haut total chez les recrues de la Ligue - et 25 points en 34 matchs à sa première saison. C'est aussi ce qui lui a permis de prendre son envol, cette saison, après un départ un peu plus lent.

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Il lui a suffi de se replonger dans les vidéos de ses bons matchs de la dernière campagne pour comprendre que le succès reviendrait au galop s'il appliquait la même recette. Il est maintenant le meilleur pointeur des Voltigeurs avec huit buts et 19 points en 17 rencontres.
« Son acharnement et son niveau de compétition faisaient défaut en début de saison comparativement à l'an dernier, a analysé Hartley. Il a retrouvé ça, et c'est la raison pour laquelle il se démarque. Il a eu un bon modèle en jouant avec Xavier et il a vraiment pris une coche à forces égales au chapitre de la combativité.
« Il veut la rondelle, et il s'en tient toujours proche. Ce n'est pas un secret, ces joueurs de plus petit gabarit ont besoin d'un niveau d'acharnement et d'engagement élevé pour se surpasser à chaque niveau. »
« Monsieur Voltigeurs » 2.0
Simoneau l'avait bien compris, et c'est pourquoi il a lentement, mais sûrement, attiré l'attention des équipes de la LNH après avoir été ignoré deux fois au repêchage. Si son jeune apprenti est en mesure de maintenir la cadence, il devrait être sélectionné à sa première tentative en juillet prochain.
« Tous les petits trucs que Xavier m'a donnés sur la patinoire et à l'extérieur… Il a vraiment fait du bon travail, a vanté l'attaquant de 17 ans. On se parle encore chaque semaine. Quand j'ai des ennuis ou des doutes sur mon jeu ou sur le système, je prends le téléphone et je l'appelle. Il est encore un mentor pour moi. »
Ce n'est pas un hasard si Hartley voit déjà de fortes similitudes dans l'attitude de son jeune poulain et de Simoneau, qu'on a surnommé « Monsieur Voltigeurs » pendant quatre saisons à Drummondville.
« Xavier a établi des standards de compétition très élevés pour notre équipe, et les gars n'avaient pas le choix de le suivre, a fait remarquer le pilote. Ç'a laissé des traces sur Justin et sur tous les jeunes qui l'ont côtoyé. Dans sa façon de se comporter, Justin me fait penser au jeune Xavier qui est arrivé avec nous à 16 ans. »
Une comparaison qu'est loin de rejeter le mentor. Au contraire.
« Quand on regarde le futur des Voltigeurs, ça passe par des gars comme lui, a conclu Simoneau. Il a un peu de mon ADN, c'est déjà son équipe. Il veut déjà être un des leaders à 17 ans et c'est exceptionnel. Il sera le cœur des Voltigeurs et je veux l'aider là-dedans. Je vais toujours être là pour lui. »
CRÉDIT PHOTO : Ghyslain Bergeron / Voltigeurs de Drummondville