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Antonin Verreault n'a pas mis trop de temps à attirer l'attention de son entraîneur Louis Robitaille à son arrivée chez les Olympiques de Gatineau.

C'était à son premier camp d'entraînement dans la LHJMQ - l'attaquant s'y présentait quand même avec l'étiquette du deuxième choix au total, tout juste derrière son coéquipier Tristan Luneau. Mais il a démontré dès le départ que ce n'était pas un hasard s'il était considéré parmi l'élite de son groupe d'âge.
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« Je présentais aux joueurs une stratégie en avantage numérique qui impliquait une passe à l'embouchure du filet, s'est souvenu Robitaille en entrevue avec LNH.com. Il a levé sa main et la première chose qu'il m'a dite, c'est que le Lightning (de Tampa Bay) faisait la même chose avec (Ondrej) Palat et (Nikita) Kucherov.
« J'ai dû lui dire d'attendre un peu parce que c'est exactement le clip vidéo que j'avais à leur montrer ensuite. Il avait encore 16 ans. C'est le fun pour un entraîneur de travailler avec des jeunes si passionnés qui veulent s'améliorer et jouer au hockey dans la vie. »
C'est un peu de cette manière - grâce à cette passion qui ne s'essouffle pas - que Verreault est devenu le joueur qu'il est désormais.
L'ailier rapide, dynamique et doté d'un flair offensif plus aiguisé que celui de la moyenne. Celui, qui à 5 pieds 8 pouces et 162 livres, est l'un des deux plus petits joueurs répertoriés comme de potentiels choix dans les trois premières rondes au prochain encan de la LNH par le Bureau central de dépistage.
« Je pense que ma passion pour le hockey m'aide à développer ma vision, a commenté Verreault. J'aime vraiment regarder des matchs, et en particulier des joueurs que j'aime, pour voir comment ils se comportent dans certaines situations. Ça a un impact sur mon approche. »
« Il regarde quatre ou cinq matchs par semaine, c'est un étudiant de la game, vante pour sa part Robitaille. Si on lui parle d'un jeu ou d'une séquence, c'est très rare qu'il ne l'ait pas vu. »
Le pilote n'hésite d'ailleurs pas à faire un rapprochement entre Luneau - le meilleur défenseur de cette cuvée dans la LHJMQ - et Verreault en ce qui a trait à la passion et au dévouement pour le sport. Les deux jeunes hommes ont le même objectif et ils ne lésinent pas sur les détails pour y parvenir.
« On se fait souvent appeler les deux passions, a rigolé Verreault. C'est le fun d'avoir un autre gars avec qui je sais que je peux toujours m'entraîner. On s'aide avec notre alimentation, on a un cours en nutrition à l'école et on note les choses qui peuvent nous aider. Ces détails peuvent faire la différence. »
Et pendant que Luneau récoltait le titre de recrue de l'année défensive dans le circuit junior québécois, l'an dernier, Verreault mettait de son côté la main sur celui de recrue offensive. Il avait alors amassé six buts et 29 points en 31 matchs pour placer la barre haut pour la suite des choses.
Voulant poursuivre sur cette lancée, cette saison, il affiche une récolte de deux buts et 10 mentions d'aide à ses 13 premières rencontres.
« Le talent offensif, ça s'enseigne, mais c'est très inné, a expliqué Robitaille. Il a l'habileté de rendre les autres meilleurs grâce à son intelligence au jeu et à son flair incroyable. Il est capable de voir ses options en une fraction de seconde, ce qui le place devant plusieurs joueurs de son groupe d'âge.
« Ce n'est pas un gars qui va marquer 50 buts grâce à son tir sur réception, mais il va assurément alimenter ses coéquipiers et générer des chances de marquer. »
Question de production
Même si les joueurs de plus petit gabarit ont de plus en plus la cote chez les équipes de la LNH, reste tout de même qu'ils doivent produire à bon rythme pour gagner un poste, puis le conserver. La tâche est d'autant plus ardue lorsque l'objectif est de convaincre une formation de « prendre une chance ».
Verreault est en bonne voie d'y parvenir, mais une question se pose : est-il condamné à produire?
« Oui, je sens une pression de produire, a-t-il répondu. J'ai toujours ça derrière la tête. C'est vrai que c'est plus difficile pour les petits joueurs de jouer sur un trio de profondeur. Je dois leur prouver ce que je suis capable de faire offensivement, mais je travaille aussi sur mon jeu défensif pour être utile partout. »
« Je ne pense pas qu'il doive se mettre cette pression-là, a rétorqué Robitaille. Avec la manière dont la LNH évolue, on voit de plus en plus quatre trios offensifs. C'est sûr qu'on ne s'attend pas à ce qu'il soit le gars le plus robuste ou celui qui bloque le plus de lancers.
« Quand tu es un joueur offensif, il faut évidemment que tu amènes cette touche. Le plus important pour Antonin, c'est qu'il continue de générer des choses et de créer des chances pour ses coéquipiers. »
Et ça, il est en mesure de le faire à merveille.
CRÉDIT PHOTO : DOMINIC CHARRETTE/OLYMPIQUES DE GATINEAU