Pavelski MW

SAN JOSE -Pour Joe Pavelski, le septième match a commencé dès la fin de la sixième rencontre.

L'attaquant des Sharks de San Jose avait été écarté de la série du deuxième tour dans l'Association de l'Ouest contre l'Avalanche du Colorado en raison d'une commotion cérébrale et d'une grave lacération à la tête. Mais il se sentait mieux, il avait fait le voyage à Denver et il avait patiné avec force ce matin-là.
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Alors quand l'attaquant de l'Avalanche Gabriel Landeskog a marqué en prolongation, lundi, pour provoquer la tenue d'un septième match…
« C'est comme si quelqu'un avait actionné un interrupteur », a indiqué Pavelski.
Et c'est ainsi que s'est amorcée l'écriture du chapitre suivant de ce qui semble en voie de devenir des séries éliminatoires de la Coupe Stanley dignes d'un conte de fées pour San Jose.
Non seulement Pavelski a effectué un retour au jeu émotif à l'occasion du septième match disputé mercredi soir au SAP Center, il a inscrit un but et une passe dans une victoire de 3-2 qui a permis aux Sharks d'atteindre la finale d'association pour la deuxième fois en quatre ans. Ils y affronteront les Blues de St. Louis, et le premier match de la série aura lieu samedi à San Jose (20h (HE); TVA Sports, CBC, SN, NBC).
« J'aimerais pouvoir vous dire tout ce qu'il a dû traverser, l'ayant vu faire moi-même, a lancé le joueur de centre Logan Couture. Vous auriez de la difficulté à croire qu'il joue en ce moment. Je vais me contenter de dire ça. Il a disputé un match incroyable. »
Pavelski a subi ses blessures lors du septième match de la série du premier tour contre les Golden Knights de Vegas, le 23 avril. Au moment où les Sharks tiraient de l'arrière 3-0 en troisième période et étaient en danger d'être éliminés, il a remporté une mise en jeu, a encaissé un bâton élevé à la poitrine, a perdu l'équilibre, s'est fait bousculer et a chuté. Sa tête a heurté la glace et il est resté étendu sans bouger.
Ses coéquipiers Joe Thornton et Evander Kane l'ont aidé à quitter la patinoire, accompagnés d'un soigneur. Thornton tenait une serviette sur sa plaie sanglante. Thornton a ordonné à ses coéquipiers de marquer trois buts durant la pénalité majeure de cinq minutes qui allait suivre. Ils en ont inscrit quatre. Pavelski pouvait entendre la sirène de but dans la salle des premiers soins, pendant qu'on cousait huit points de suture pour refermer sa plaie à la tête. Les Sharks ont fini par l'emporter 5-4 en prolongation.
Les coéquipiers de Pavelski ont dit qu'ils voulaient jouer assez longtemps pour permettre à leur capitaine et meilleur marqueur en saison régulière de revenir au jeu, et la communauté de San Jose s'est ralliée à sa cause. Son épouse, Sarah, a déclaré au San Jose Mercury News qu'une crémerie de leur quartier avait affiché un panneau où on avait écrit, « Remets-toi vite, Joe ». Pavelski et son fils de 8 ans, Nathan, y vont régulièrement manger de la crème glacée.
« Ces petites choses-là nous ont fait réaliser à quel point nos racines ici sont profondes », a-t-elle déclaré au journal.
Les commotions cérébrales ne sont pas des blessures qu'on peut surmonter à force de volonté. Un joueur doit suivre le protocole de la LNH et de l'Association des joueurs de la LNH, qui établit les normes pour un retour au jeu. Soit qu'il répond aux critères ou non.
Pavelski a indiqué que son état de santé a commencé à s'améliorer vers le cinquième match de cette série et il a suivi les étapes.
« J'avais confiance que je serais en mesure de revenir, a dit Pavelski. Mais tu ne sais jamais. Je n'ai pas subi beaucoup de commotions cérébrales au fil des ans, elles ont toutes été un peu différentes. Vous savez quoi? Je me sens bien depuis un bon moment maintenant. »
Pavelski a patiné au centre d'entraînement des Sharks, mercredi matin, et il s'est exercé à faire dévier des rondelles tirées par le défenseur Brent Burns, comme d'habitude. Couture lui a demandé s'il allait disputer le septième match. Pavelski a souri et répondu, « Ouais. »
«Je pensais que c'était une blague, a dit Couture. Et ensuite il a dit, "Non, sérieusement. Je vais jouer". J'ai dit, "OK, allons-y, faisons le boulot". Et il a fait le boulot. »
La foule du SAP Center s'est mis à rugir de façon assourdissante quand l'annonceur-maison a prononcé le nom de Pavelski en annonçant l'alignement partant. Il s'est ensuite rendu dans l'enclave, a avancé son bâton et marqué un but typique, en faisant dévier un tir de Burns dans le fond du filet. Les Sharks profitaient d'une avance de 1-0 à 5:57 de la première période.

COL@SJS, #7: Pavelski fait 1-0 sur une déviation

« Au début, j'étais incrédule, a dit Couture. J'ai dû vérifier que c'était bel et bien lui. Et ensuite, 'wow'. Comme je l'ai dit, je ne pensais pas qu'il serait en mesure de jouer. Je ne crois pas qu'il y avait beaucoup de monde dans ce vestiaire qui pensait qu'il pourrait jouer dans cette série. C'est spécial. »
Pavelski a soufflé un baiser, brandi le poing et laissé échapper un cri primal pendant que la foule célébrait.
« C'était plaisant. Je ne vais pas mentir, a déclaré Pavelski en souriant. Se présenter sur la glace, marquer tôt, ressentir cette dose d'adrénaline, qui coulait déjà depuis le trajet jusqu'à l'aréna… La foule a été formidable. Oui, j'ai eu beaucoup de plaisir. »
Mais ce n'était pas tout. Il a dirigé une passe depuis l'arrière du filet vers le joueur de centre Tomas Hertl, qui a tiré sur réception pour donner une priorité de 2-0 aux Sharks à 11:35 de la première période. Plus tard dans l'engagement, les Sharks ont montré Pavelski sur l'écran géant, en soulignant le fait qu'il avait un but et une passe avec un différentiel de plus-2. Assis au banc, Pavelski a levé les yeux et brandi le poing. La foule a encore rugi.

COL@SJS, #7: Pavelski met la table pour Hertl

« Tu es presque sans mot, a affirmé l'entraîneur Peter DeBoer. Les gens dans l'amphithéâtre, plusieurs d'entre eux ont vu la blessure… Je ne pense pas que vous avez vu la récupération et ce qu'il a dû traverser, à quel point il était incertain qu'il puisse être en mesure de jouer ce soir. C'était vraiment à pile ou face. Il a évidemment eu le dernier mot sur le choix de jouer ou non, et quel impact il a eu! Que dire? C'est un joueur spécial, une personne spéciale. »
Quinze jours après que ses coéquipiers eurent remporté un match no 7 pour lui, Pavelski voulait aider les siens à gagner un match no 7. Pour eux, avec eux.
« J'ai vu ces gars-là disputer six matchs et vous savez, je pense qu'ils m'ont beaucoup motivé, a dit Pavelski. Ils ont été là pour moi. Je voulais me présenter sur la glace et leur donner un bon match, moi aussi. Je n'allais pas aller chercher la victoire tout seul, par contre. Ç'a été un gros effort d'équipe. »