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Chaque semaine, notre chroniqueur Anthony Marcotte revient sur la dernière semaine du Rocket de Laval, ainsi que sur l'actualité de la Ligue américaine de hockey (LAH). Comme il suit le club-école des Canadiens de Montréal sur une base quotidienne, il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde, ainsi que la progression des nombreux Québécois qui évoluent dans cette ligue.

« Veux-tu me parler? Car je joue enfin ce soir! »
C'est avec ces mots que le défenseur du Rocket, Noah Juulsen, a accueilli l'auteur de ces lignes après l'entraînement matinal de l'équipe vendredi dernier à Hartford. Le sourire de Juulsen en disait long, lui qui n'avait pas participé à un match de hockey régulier depuis presque dix mois, sa dernière rencontre remontant au 27 décembre 2018.
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Le droitier aurait probablement fait son entrée quelques jours plus tôt si ce n'était pas d'un vilain virus qui a retardé son entrée.
« Enfin, a dit Juulsen avec un large sourire. C'est dommage que ce virus m'ait empêché de jouer cette semaine, mais là je me sens fin prêt. Il était temps. »
Utilisé sur une paire défensive en compagnie d'Otto Leskinen lors des matchs à Hartford et Providence, Juulsen a montré des signes de rouille, ce qui est tout à fait normal dans les circonstances. Mais plus le week-end avançait, et plus il se sentait à l'aise sur la patinoire. L'entraîneur adjoint Daniel Jacob n'a d'ailleurs pas hésité à l'utiliser à outrance en fin de match, samedi, quand le Rocket bagarrait ferme pour briser l'égalité qui allait perdurer jusqu'en tirs de barrage.
« J'ai essayé de garder les choses simples. Ça fait longtemps que je n'ai pas joué alors c'était important pour moi de ne pas essayer d'en faire trop. C'était la première fois que je patinais avec Otto ce matin (vendredi). Je pense que ça s'est bien passé. C'est un bon patineur avec de bonnes habiletés », a résumé Juulsen après la défaite des siens 2-1 en prolongation face au Wolf Pack.
« C'est le fun de le revoir sur la glace, a mentionné son entraîneur Joël Bouchard. C'est un gars qui a manqué beaucoup de hockey. Il y a une question de synchronisme et de condition physique aussi. Je l'ai trouvé très bon malgré tout. »

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L'entraîneur du Rocket doit composer avec une formation relativement en santé, mais avec beaucoup de joueurs qui n'ont pas vu énormément d'action au cours des dernières années. Certains d'entre eux comme Charles Hudon ou Matthew Peca n'ont pas été utilisés à outrance dans la LNH, alors que d'autres comme Juulsen, Gustav Olofsson ou Michael McCarron ont été sur le carreau pendant une longue période.
« C'est une réalité avec laquelle on doit composer, a poursuivi Bouchard. Ce n'est pas une situation qui est inconnue dans la Ligue américaine. Il faut réussir à jumeler les gars qui reviennent au jeu avec ceux qui sont là depuis le début de l'année. »
Chose certaine, Noah Juulsen ne semblait pas du tout incommodé par sa blessure à un œil qui l'a forcé au repos pendant une longue période. Voilà qui devrait rassurer grandement les partisans des Canadiens, mais aussi toute l'organisation. Perdre un espoir d'aussi bonne qualité à la ligne bleue aurait été dur à avaler.
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Le Rocket a ramené trois points sur une possibilité de six dans ses bagages lors du dernier voyage sur la route. Une victoire dramatique en tirs de barrage, samedi à Providence, lui a permis de sauver les meubles. Une victoire signée majoritairement par les vétérans de cette équipe, ce qui n'est pas arrivé très souvent dans la première tranche de dix rencontres de la saison.
Joël Bouchard a finalement admis qu'il s'agit d'un défi d'entraîneur considérable de faire embarquer certains de ses vétérans dans ses exigeants enseignements.
« Leur attitude, pour moi, a été extraordinaire. Ce sont des gars qui ont tous des agendas différents, qui veulent tous revenir dans la Ligue nationale. C'est mon travail de les faire embarquer, de la manière dont je veux. Je vais te dire que c'est un très bon challenge comme entraîneur de composer avec leurs réalités personnelles. Je pense qu'on a tous été témoins d'un engagement complet de ces gars-là, ce soir. »
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Cayden Primeau est en train d'écrire une très belle histoire à ses débuts dans le hockey professionnel. Contre une formation bien reposée qui n'avait pas joué la veille, Primeau a été étincelant avec 38 arrêts dont plusieurs pas commodes tout au cours du match.
En cinq départs, le gardien revendique une fiche de trois victoires et deux revers, mais une moyenne de 1,99 et un pourcentage d'arrêts à ,937. Des chiffres qui le placent parmi les 15 meilleurs gardiens du circuit, dont la plupart sont plus âgés et ont beaucoup d'expérience de matchs dans la LNH.
« C'est très impressionnant, a convenu le capitaine Xavier Ouellet. Son calme est remarquable. Il nous inspire confiance. Honnêtement, je n'ai rien de négatif à dire sur lui. »
« Il y a des gars qui semblent plus à l'aise que d'autres à devenir des joueurs de hockey professionnel. Lui, il en fait partie, a soulevé Bouchard. Ce qui m'intéresse dans son cas, c'est son calme, la manière dont il se prépare en vue des matchs, sa personnalité… Il a une écoute extraordinaire avec Marco Marciano à l'entraînement. Il aura des hauts et des bas, c'est normal, car c'est un jeune joueur, sauf que j'aime beaucoup la manière dont il se comporte. »
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Le Rocket revendique une fiche de 4-5-1 au terme de sa première tranche de dix matchs de la saison, ce qui en fait l'équipe la plus occupée de toute la Ligue américaine en ce début de saison.
Le club rentre à la maison pour y disputer trois rencontres cette semaine, et ce ne sera pas facile. D'abord, mercredi et vendredi, l'excellent club-école des Rangers de New York, le Wolf Pack de Hartford, sera en visite pour deux matchs. Malgré le retour en Russie de l'espoir Vitali Kravtsov, la troupe de Kris Knoblauch est toujours invaincue en temps réglementaire avec une excellente fiche de 8-0-0-1.
Puis, samedi, la puissante machine des Marlies de Toronto débarque en ville, elle aussi sans défaite en temps réglementaire en huit sorties. Un gros test pour le Rocket et déjà un premier baromètre pour le personnel d'entraîneurs en ce début de saison.