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Benoit Groulx ne pouvait l'affirmer avec assurance au terme de la dernière saison, notamment en raison de la profondeur de la formation du Lightning, mais il avait l'impression qu'avec un bon été d'entraînement, Mathieu Joseph pourrait bien ne pas amorcer la saison avec le Crunch de Syracuse.

À cinq jours du début du calendrier régulier dans la Ligue américaine, les doutes du pilote du Crunch se sont concrétisés quand Jon Cooper a confirmé que l'attaquant québécois avait gagné son poste au sein de la puissante formation floridienne.
« Il a vraiment été excellent durant le camp, a expliqué Groulx en entrevue avec LNH.com. Il a amené de l'offensive et ses habitudes de travail ont été exceptionnelles. On n'en parle pas souvent, mais Mathieu c'est un grand compétiteur.
« C'est bien mérité parce que c'est un petit gars qui est arrivé chez nous en sachant qu'il avait des choses à améliorer. J'ai toujours pensé que c'était un joueur qui est plaisant à diriger. J'en prendrais beaucoup des joueurs comme lui dans mon club. »
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Tout indique que son homologue chez le Lightning a eu la même réflexion. La blessure à Ryan Callahan, qui ne risque pas d'être retour avant le mois de novembre, a créé une brèche pour certains des jeunes espoirs de l'organisation et Joseph n'a pas tardé à mettre son pied dans la porte.

« Je suis très honoré d'amorcer la saison ici, a indiqué Joseph aux médias de Tampa après l'entraînement. Chaque année, il y a des gars qui se présentent au camp et qui causent la surprise. C'est ce que j'essayais de faire cette saison. »
Avec une dizaine de livres supplémentaires à sa charpente, il s'est présenté au camp d'entraînement en confiance après avoir amassé 15 buts et 38 mentions d'aide en 70 matchs à sa première saison dans la Ligue américaine.
L'adaptation du patineur de 21 ans au niveau professionnel ne s'est pas faite en claquant des doigts, mais il a su prendre son temps et persévérer malgré la production qui ne venait pas nécessairement au même rythme qu'à sa dernière saison dans la LHJMQ.
Une bonne discussion avec Groulx en début de campagne lui aura permis de recentrer ses efforts à la bonne place.
« Mathieu veut bien faire, il ne veut pas déplaire à personne, il veut faire les choses comme il le faut, il veut avoir du succès et jouer dans la LNH, a fait valoir Groulx. Dans son cas, c'était plus une question de mettre les choses en perspective. Il ne fallait pas qu'il pense que tout allait arriver en même temps; c'est une chose à la fois.
« Il se mettait beaucoup de pression sur les épaules. Il n'est pas le seul, tous nos jeunes passent par là. Nous n'étions pas inquiets, au contraire, nous étions contents de sa progression au quotidien. Nous pensions que ce n'était qu'une question de temps parce que c'est un joueur trop talentueux et qui a trop de bonnes intentions pour que ça ne fonctionne pas. »
Dans la bonne chaise
Si ce qu'on a vu à l'entraînement est garant de l'avenir, Joseph ne restera pas à Tampa pour jouer au touriste. Le Québécois aura beau en être à ses premiers pas dans la LNH, il semble qu'il sera utilisé sur le troisième trio du puissant Lightning en compagnie de son complice Anthony Cirelli et du vétéran Alex Killorn.
Cooper pourrait même lui faire confiance sur la deuxième vague d'avantage numérique. Pas mal comme vote de confiance.
« Ce que j'aime chez le Lightning, c'est qu'on garde les jeunes et qu'on les fait jouer dans leurs forces, a vanté Groulx. En jouant avec Cirelli et Killorn, il aura le temps de glace avec lequel il pourra s'affirmer, garder sa confiance et produire. C'est énorme dans le développement d'un jeune. Mathieu a mérité cette occasion. »
Est-ce que le duo Joseph-Cirelli pourra faire autant de flammèches dans la grande Ligue qu'avec le club-école? Groulx a sa petite idée là-dessus.
« J'ai tendance à penser que oui, a-t-il lancé. Ce sont deux joueurs orgueilleux qui vont tout faire pour que ça fonctionne. Ils n'arrêteront pas de travailler tant que ça n'aura pas fonctionné. Donc, je pense que ça pourrait marcher (rires). »