Les coups de bâton dans la mire de Georges Parros
Le nouveau responsable de la sécurité des joueurs veut aussi imposer des suspensions plus longues pour les infractions qui ne sont pas directement reliées au jeu
par Nicholas J. Cotsonika @cotsonika / Chroniqueur NHL.com
NEW YORK - George Parros veut imposer des suspensions plus longues pour les infractions qui ne sont pas reliées au jeu et il s'attardera davantage aux coups de bâton dans le rôle de responsable du département de la sécurité des joueurs de la LNH. Mais mis à part cela, il prévoit agir sensiblement de la même manière que l'ont fait ses prédécesseurs Stéphane Quintal et Brendan Shanahan.
« Nous étions auparavant préoccupés par les chasseurs de têtes et des choses majeures du genre, a déclaré Parros. Maintenant, nous sommes davantage préoccupés par les coups de bâton et certaines infractions qui sont plus mineures, si l'on peut dire. Le hockey va donc bien. Il n'y a pas lieu de changer énormément les choses ni de transformer complètement l'approche. »
La LNH a annoncé jeudi que Parros a été nommé vice-président senior de la sécurité des joueurs et qu'il succédera ainsi à Quintal, qui a quitté son poste dans le but de poursuivre d'autres opportunités dans le hockey, mais qui continuera de travailler au sein du département afin de donner un coup de main pendant la période de transition.
Parros aimerait établir certains précédents en ce qui a trait aux infractions qui ne sont pas directement reliées au jeu, comme les coups de bâton au visage en guise de riposte. Les directeurs généraux devront toutefois endosser toute mesure visant à rendre les sanctions plus sévères.
« J'ai toujours trouvé qu'ils auraient pu être un peu plus sévères sur certains jeux où, selon moi, le joueur a clairement l'intention de faire quelque chose loin du jeu, sans lien avec le déroulement du match et qui n'a d'autre but que de faire mal à une personne ou de la sortir du match, a affirmé Parros. Il s'agit d'essayer d'être un peu plus dur dans ces cas-là, parce que j'ai le sentiment qu'on a été un peu trop clément dans certains cas. »
On demandera aux arbitres de surveiller tout particulièrement les coups de bâton cette saison. Ce genre de geste est fréquent et ce ne sont pas tous les coups de bâton qui mèneront à des sanctions supplémentaires. Toutefois, le département de la sécurité des joueurs se penchera sur les incidents plus graves et s'attardera aux tendances observées chez certains joueurs en particulier.
« S'il semble y avoir une intention particulière, ou si c'est dirigé vers les doigts ou les mains avec plus de force, nous allons chercher à faire quelque chose -- des amendes, des suspensions, quelque chose du genre, a noté Parros. Nous allons tenter de modifier le comportement des joueurs. »
C'est là l'objectif depuis qu'on a mis sur pied le département de la sécurité des joueurs en 2011 : modifier le comportement des joueurs et rendre le hockey plus sécuritaire tout en conservant l'élément robustesse. Le département a cherché à faire preuve de constance, de transparence et de pédagogie en utilisant la vidéo pour expliquer chacune des suspensions imposées ainsi que ses standards, en plus de discuter directement avec les joueurs.
Parros, qui a 37 ans, a pris sa retraite en 2014 après avoir disputé 474 matchs en l'espace de neuf saisons au poste d'attaquant dans la LNH. Il a dit avoir harcelé Quintal pendant deux ans pour obtenir un poste au sein du département de la sécurité des joueurs avant de décrocher un poste de directeur, la saison dernière. Il était reconnu pour son rôle de policier, lui qui a écopé de 1092 minutes de pénalités, mais n'a récolté que 36 points (18 buts, 18 aides). Il a toutefois étudié à l'université Princeton et il a l'esprit vif, et contrairement à Shanahan et Quintal, qui ont tous deux été suspendus durant leur carrière de joueur dans la LNH, il a conservé une fiche vierge à ce titre. Il estimait que cela faisait de lui un candidat hautement qualifié.
« J'ai joué au hockey en affichant autant de robustesse que n'importe qui d'autre, et jamais je n'ai été suspendu ni mis à l'amende, a noté Parros. Je sais où se trouve la ligne. Je sais comment protéger mes coéquipiers ou intimider, mais sans blesser ou faire mal. Et c'est ce que nous recherchons.
« Notre objectif, c'est de garder l'aspect robustesse intact au hockey. Je ne vais pas essayer de mettre fin aux mises en échec. Même si tu veux être une peste sur la glace ou envoyer un message, il y a des façons d'y arriver. Mais nous n'aimons pas voir des gars se retrouver dans des positions vulnérables et se blesser les uns les autres. Alors quand nous voyons des situations du genre, nous tenterons d'en réduire le nombre. C'est le rôle de ce département. »
Parros aura un poste à combler au sein du département maintenant que Chris Pronger est devenu conseiller chez les Panthers de la Floride. Compte tenu des antécédents de Pronger et de Quintal - ils étaient tous deux des défenseurs -, Parros aimerait embaucher quelqu'un qui était reconnu comme un joueur offensif de talent dans la LNH.
« La façon dont on perçoit les choses est importante, et les points de vue sont importants », a souligné Parros.
Parros aimerait aussi étendre le pouvoir éducatif du département en collaboration avec Hockey Canada et USA Hockey. Il voit trop de joueurs tourner le dos près de la bande afin de protéger la rondelle, même quand ils voient un opposant se diriger vers eux.
« Si tu te places en position vulnérable à la dernière seconde, on ne peut pas y faire grand-chose, a déclaré Parros. Il faut en tenir compte. Un joueur se dirige vers toi, il s'apprête à effectuer une mise en échec légale, et tout à coup tu changes de position à la dernière seconde… Ça rend la situation difficile. Alors il faut s'assurer que les gars comprennent tout ça. »
Certains diront que Parros a maintenant le pire travail dans le hockey. Il sera la cible des critiques des partisans et des médias. Il recevra les reproches de directeurs généraux. Quintal et Shanahan ont tous deux occupé leur poste pendant trois ans. Parros a toutefois appris à connaître le milieu l'hiver dernier et il aime ça. Il quittera Las Vegas afin de s'installer à New York pour faire son travail. À l'instar de Quintal et Shanahan, il y voit une occasion d'avoir un impact important.
« C'est un de ces rares postes dans le sport où tu peux avoir une influence concrète sur ce qui se passe, a dit Parros. J'y vois quelque chose d'important à accomplir. Nous faisons des choses ou nous commençons à taper sur le même clou dans certains aspects du jeu, et ça amène le hockey à changer - c'est ce que je trouve fort intéressant. »
Il sera donc un policier d'une autre nature.
« Les gens font souvent remarquer qu'il n'y a plus beaucoup de combats, a affirmé Parros. Eh bien, si nous sommes capables de réduire ça, alors nous pouvons arriver à protéger les gars et à avoir un impact sur la façon dont le hockey est joué. »