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EDMONTON- Jan Mysak a beau avoir deux participations au Championnat mondial junior derrière la cravate, il voulait à tout prix être de la partie qu'importe le contexte dans lequel se tenait la reprise du tournoi annulé en décembre dernier.

L'espoir des Canadiens de Montréal se retrouve donc dans les prairies canadiennes en plein mois d'août, arborant fièrement le « C » de capitaine de l'équipe de la Tchéquie pour une deuxième année de suite.
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« J'avais cet objectif en tête dès l'annulation du tournoi en décembre. Je savais que j'allais être de retour », a laissé tomber l'attaquant, mardi, après un court gain de 5-4 des siens face à la Slovaquie.
« Je n'étais pas certain que j'allais pouvoir jouer, mais Dieu merci, je le peux et je suis heureux d'être ici. On ne sait jamais ce qui peut se produire pendant une saison. Il y a les blessures et plein d'autres facteurs. Je suis content d'être ici et de me battre pour mon pays. »
Après une saison aussi chargée que celle qu'il vient de connaître avec les Bulldogs d'Hamilton, dans la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL), il aurait facilement pu faire l'impasse sur ce tournoi estival qui survient quelques semaines seulement avant le début des camps professionnels.
Il faut croire que le jeune homme de 20 ans est resté sur sa faim après cette dure défaite encaissée en finale du tournoi de la Coupe Memorial, à la fin juin. Il a donc sacrifié de précieuses semaines d'entraînement estival pour reprendre l'action dès le début août.
« Je suis retourné en Tchéquie pour voir ma famille pendant les deux semaines de congé que j'ai eues, a-t-il raconté. J'ai ensuite rejoint l'équipe nationale en Finlande et j'ai passé du temps avec eux pour m'assurer d'être en forme et prêt à amorcer ce tournoi.
« C'est sûr que c'est différent qu'au mois de décembre parce que la saison est habituellement commencée. Je me suis reposé pendant quelques jours après la Coupe Memorial et j'ai patiné un peu avant de venir ici. Je ne suis pas parfaitement prêt, mais je crois que je le serai bientôt. »
Ça n'a pas trop paru contre la Slovaquie. Il a préparé un but avant d'en inscrire un autre sur une brillante percée, alors que les siens avaient amorcé le tournoi du mauvais pied en retraitant au vestiaire avec un retard de 2-0 après 20 minutes.

« Il a démontré dans ce match à quel point il est un bon leader », a encensé l'entraîneur Radim Rulik après la rencontre. « Nous étions en mauvaise posture, et il a fait ce que nous lui demandons de faire pour mettre la table pour un but et en marquer un grâce à un effort individuel. C'est ce qu'on veut d'un leader. »
Et Mysak en est un bien différent de celui qu'il était, il y a huit mois à peine, quand le tournoi initialement prévu s'est mis en branle. Depuis ce temps, il a vécu une conquête du championnat de la OHL et il est passé à une victoire du triomphe ultime à la Coupe Memorial.
Son objectif à Edmonton est de partager ses récentes expériences avec ses jeunes coéquipiers et de mener la charge offensivement.
« J'ai beaucoup appris de tout ça, a-t-il précisé. Je suis chanceux d'avoir fait partie d'une équipe championne. J'essaie de partager ce que j'ai vécu dans notre vestiaire. Plusieurs de nos gars n'ont pas eu la chance d'avoir une saison comme celle que je viens de vivre. Je veux leur montrer ce que ça prend pour gagner. »
Un détour par Montréal
Comme si son emploi du temps n'était pas assez rempli, Mysak a fait un petit détour par Montréal au début du mois de juillet pour soutenir quelques-uns de ses compatriotes et vivre l'ambiance d'un vrai repêchage, lui qui a été sélectionné lors d'un encan par visioconférence en 2020.
« C'était incroyable », a-t-il lancé avec un grand sourire, quand on lui a demandé ce qu'il avait pensé de ses éventuels partisans. « Surtout quand il y a eu les transactions (au premier tour), c'était fou. »
Et aurait-il pris la même décision que son nouveau patron Kent Hughes avec le premier choix au total?
« Je pense que Juraj Slafkovsky est un joueur très solide, a-t-il fait valoir. J'ai joué toute l'année contre Shane Wright et si j'avais été directeur général, j'aurais aussi pris Slafkovsky. »