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CHICAGO - Il ne restait que 0,6 secondes à faire. L'arbitre a déposé la rondelle sur la glace et la sirène a immédiatement retenti. Les Capitals de Washington venaient de remporter la Coupe Stanley avec une victoire de 4-3 sur les Golden Knights de Vegas.
Au beau milieu des célébrations, sur la patinoire du T-Mobile Arena, Evgeny Kuznetsov ressentait…
Rien du tout.

« J'ai lancé mes gants, mais je ne comprenais rien. Je pensais être envahi par les émotions, mais je ne ressentais rien du tout », a confié l'attaquant récemment.
Ce qu'il ressentait ressemblait plus à de l'épuisement que de l'euphorie.
Kuznetsov venait de connaître sa meilleure saison en carrière, avec un total de 83 points. Surtout, il a été le meilleur marqueur en séries avec 32 points (12 buts, 20 passes), en route vers la Coupe.
Ce ne fut toutefois pas une courte saison, sa plus longue en carrière avec 103 matchs de saison et de séries, et elle prenait enfin fin. Il a déclaré qu'il était heureux d'enfin pouvoir retourner à la maison et de ne pas avoir à s'entraîner pendant un moment.
Debout sur la glace en compagnie de Dmitri Orlov, il répondait aux questions, dont une qui lui demandait : « est-ce que tu réalises que tu viens de gagner la Coupe Stanley? » Il a fêté dans le vestiaire, puis à l'hôtel, tout en continuant de se demander : « est-ce qu'on vient vraiment de remporter la Coupe Stanley? »
« J'étais toujours en train de me demander si je rêvais, si c'était vrai. »

Finalement, deux mois plus tard, Kuznetsov a transporté la Coupe Stanley à Tcheliabinsk, en Russie. Pendant deux heures, il a pris des photos avec la foule du Traktor Ice Arena, quelques moments avant un match de la Ligue continentale de hockey.
« Quand j'ai apporté la Coupe chez moi, c'était la première fois que je comprenais ce que nous avions accompli, a raconté Kuznetsov. C'est à ce moment que j'ai compris à quel point ça veut dire beaucoup pour l'organisation et les joueurs.
« C'est un jour spécial pour mes parents, pour mon épouse, pour mon enfant et pour tout le monde. Je suis fier d'eux parce qu'ils sont fiers de moi. Il y a cinq ans, quand j'ai quitté la KHL pour la NHL, ils ont cru en moi, que j'allais ramener la Coupe Stanley en Russie un jour. »
La Coupe, Kuznetsov veut la ramener à nouveau en Russie.
À l'âge de 26 ans, l'attaquant veut être en mesure d'offrir le même niveau de jeu qu'il a offert la saison dernière, tout en continuant de s'améliorer dans le cercle des mises en jeu et obtenir la confiance de son entraîneur-chef Todd Reirden en désavantage numérique. L'an dernier, sous les ordres de Barry Trotz, il a joué 4:35 en infériorité numérique. Pas en moyenne, au total.
« Je dois jouer en désavantage numérique comme l'entraîneur me dit de faire, sinon, je ne jouerai pas.
« Pourquoi est-ce que je veux jouer en désavantage numérique? Comme ça, je peux être sur la glace tout le temps. Sinon, tu ne vois pas la glace pendant cinq minutes environ. J'ai le besoin d'être dans le match. »
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Du côté de l'équipe, il espère que les Capitals achèteront le plan de Reirden comme ils l'ont fait avec Trotz en séries. Il dit avoir parlé plusieurs fois avec Reirden et il aime sa façon de voir le jeu.
« C'est un bon coach et il a déjà un plan en place, a dit Kuznetsov. On devra le suivre à la lettre. Si le plan te met en valeur ou non, ce n'est pas important. On doit jouer en équipe.
Lors de la Tournée des médias des joueurs de la LNH, la semaine dernière, LNH.com a demandé aux joueurs de se prêter au jeu de nommer un favori, autre que leur propre équipe, pour remporter la Coupe Stanley. Kuznetsov n'a pas respecté la règle.
« Je pense que c'est nous qui allons la gagner », a-t-il dit.
Et lorsqu'on lui a demandé de nommer une autre équipe, il a tout simplement répondu : « personne ».
Nul doute, il veut répéter ce qu'il a vécu au printemps 2018.