BROSSARD – Brendan Gallagher a porté l’uniforme des Canadiens de Montréal pour une première fois le 22 janvier 2013. Exactement douze ans plus tard, Gallagher se préparait à jouer un 800e match dans la LNH, les 800 avec le même chandail sur son dos.
Il y a douze ans, Gallagher n’avait que 20 ans. Il n’avait pas encore le numéro 11, mais bien le 73. L’ailier droit avait gagné une place avec le CH après une demi-saison à jouer pour les Bulldogs de Hamilton dans la Ligue américaine. Pour les premiers mois de cette saison 2012-2013, les activités de la LNH restaient paralysées en raison d’un lock-out.
Gallagher et Alex Galchenyuk, le troisième choix au total à l’encan de 2012, avaient fait leur début au même moment au sein de l’équipe de Michel Therrien.
À LIRE AUSSI : CH : Slafkovsky « commence à se ressembler » | Analyse : Le CH peut regarder le classement et sourire | Boucher : Le luxe de miser sur des attaquants responsables
À cette époque, Brian Gionta était le capitaine. Le noyau de l’équipe tournait autour de Carey Price, Max Pacioretty, Tomas Plekanec, David Desharnais, Andrei Markov et P.K. Subban. Rene Bourque, Travis Moen et Colby Armstrong avaient aussi leur place à l’intérieur du vestiaire.
Dans les gradins pour le premier match de cette saison 2012-2013 qui avait eu lieu le 19 janvier 2013 contre les Maple Leafs de Toronto, Gallagher avait joué un premier match lors de la rencontre suivante : celle du 22 janvier face aux Panthers de la Floride au Centre Bell.
À quelques heures du départ de l’équipe pour Detroit, où le CH jouera jeudi soir contre les Red Wings, Gallagher a brièvement décrit cette première rencontre.
« Pour mon premier match, je sais que c’était contre la Floride. Je ne garde pas trop de choses en tête sauf que j’étais nerveux et excité, a-t-il dit. J’avais appris un peu sur le tard que j’étais pour jouer. Mon père n’avait pas eu le temps de faire le voyage vers Montréal. Il n’y avait personne de ma famille. Je regardais la foule du Centre Bell et je trouvais ça génial. »
Gallagher avait obtenu une passe dans un gain de 4-1 contre les Panthers. Il avait écrit son nom sur la feuille de pointage pour le premier but dans la LNH de Galchenyuk, celui qu’on décrivait jadis comme un futur joyau de l’organisation.
« Je vous conseille de ne pas regarder la vidéo de mon premier point, a répliqué Gallagher. Je me retrouvais derrière le filet et Prusty (Brandon Prust) avait décoché un tir sur mon postérieur. Il avait ensuite récupéré la rondelle pour reprendre un tir vers le filet. J’ai fini par obtenir une passe de cette façon. Ce n’était vraiment pas une belle passe. »
Il est un peu plus fier de son premier but dans la LNH, survenu à son troisième match avec le Tricolore.
« Pour mon premier but, j’avais déjoué Martin Brodeur, a-t-il rappelé. Il était mon gardien préféré dans ma jeunesse. Je partage la même date de fête (6 mai) que lui. Il est l’un des meilleurs gardiens de l’histoire, alors c’est une histoire assez cool d’obtenir mon premier but contre lui. »
Il y a des choses qui resteront toujours les mêmes avec Gallagher. S’il peut rire aujourd’hui de la façon qu’il avait récolté son premier point dans la LNH, le combatif ailier a fait sa marque de commerce en se plaçant devant le filet adverse. Il n’a pas toujours marqué les plus beaux buts, mais il a quand même deux saisons de 30 buts et plus à son palmarès.
Questionné sur la symbolique d’un 800e match dans la LNH, Gallagher a gardé son calme habituel et il parlait toujours avec une tonalité aussi basse.
« C’est un beau chiffre rond, a-t-il affirmé. Mais j’espère qu’il y aura encore plusieurs matchs à venir. Je l’ai dit un million de fois, je me trouve chanceux de pouvoir passer autant de temps au sein de cette organisation et de cette ville. J’ai croisé plusieurs bons coéquipiers et j’en garde de très bons souvenirs. J’aime être un joueur des Canadiens de Montréal. Je suis chanceux. À Detroit, Dvo (Christian Dvorak) jouera aussi son 500e match. Je partagerai ce moment avec lui.
« Je ne serais pas ici aujourd’hui sans l’influence d’un Gio (Brian Gionta) et Gorgy (Josh Gorges) », a-t-il poursuivi en pensant à ses coéquipiers des premières saisons à Montréal. « J’ai profité des conseils des plus vieux et j’ai beaucoup appris avec Michel Therrien et Berg (Marc Bergevin). J’ai aussi passé plusieurs saisons avec Pleky (Tomas Plekanec). Pour l’instant, j’imagine que je reste plus dans le moment présent, mais j’aurai du temps pour mieux comprendre tout ce que j’ai vécu dans le passé. »
Gallagher sourit un peu plus quand on lui rappelle qu’il a fait tout ce chemin avec une seule équipe.
« Oui, c’est encore plus agréable. Je suis heureux de jouer pour les Canadiens et de représenter l’équipe. J’en retire une grande fierté. Je sais aussi tout ce que cette équipe symbolise pour Montréal et la province du Québec.
« Montréal, c’est réellement ma deuxième maison. Je construis ma famille dans cette ville et je prévois d’y rester longtemps, même après ma carrière. Je me suis toujours senti bien accueilli à Montréal et c’est la même chose pour ma famille quand elle vient me visiter. Je respecte tellement les gens de cette ville. »
Un modèle pour les plus jeunes
Lane Hutson a un peu fait le saut quand on l’a informé que Gallagher était à la veille de participer à son 800e match dans la grande ligue.
« C’est assez spécial de savoir qu’il jouera son 800e match dans la LNH. Et je trouve ça encore plus spécial puisqu’il s’agit de 800 matchs uniquement avec les Canadiens, a dit Hutson. Comme jeune joueur, je ne peux pas demander un meilleur modèle. Il porte ce chandail avec tellement de fierté. Il est généreux avec tout le monde. Même s’il est assez vieux (32 ans), il garde un côté jeune et il aime rire avec ses coéquipiers. Il est un coéquipier très spécial. »
Jake Evans a aussi parlé de son coéquipier avec un bonheur qui se lisait facilement sur son visage.
« Gally est l’image de cette équipe depuis longtemps. Les partisans l’aiment aussi puisqu’il a un grand cœur. Il est un meneur sur la glace et à l’extérieur. Il travaille toujours fort et il force ses coéquipiers à se surpasser. Même s’il se sent à 50% physiquement, il n’arrêtera pas de travailler. Il est un très bon coéquipier et un bon modèle pour les jeunes. »
Au cours de sa carrière, Gallagher a surmonté plusieurs obstacles avec différentes blessures. Il a aussi connu de bons moments avec le CH, mais aussi des périodes plus sombres.
« Brendan a réalisé plusieurs sacrifices pour se rendre là, a noté Martin St-Louis. Il n’a pas joué 800 matchs faciles. Il n’est pas à l’extérieur de la patinoire, il est à l’intérieur. Je peux garantir que sur les 800 matchs, il n’a probablement pas été souvent en parfaite santé. Il est fort mentalement et physiquement. Je lui lève mon chapeau. »
Un autre départ pour Montembeault
Le CH fera confiance à Samuel Montembeault pour ce match contre les Wings. Le numéro 35 obtiendra donc un deuxième départ d’affilée. Il a joué un fort match contre le Lightning de Tampa Bay dans un gain de 3-2 mardi à Montréal.
Malgré le renvoi d’Owen Beck avec le Rocket de Laval, le Tricolore ne procédera pas au rappel d’un autre attaquant de son club-école. Michael Pezzetta devrait donc être en uniforme au pays de Steve Yzerman.