HAZELWOOD, Missouri -- Neuf ans après que sa carrière se fut entamée avec les Blues de St. Louis, David Perron a bouclé la boucle.
Après être arrivé à St. Louis le 13 septembre en vue de la saison 2016-17, Perron se sent chez lui.
David Perron se sent chez lui à St. Louis
L'attaquant québécois revient dans l'équipe qui l'a repêché il y a neuf ans

par
Lou Korac
Correspondant indépendant NHL.com
« C'est si naturel d'être ici maintenant, a dit Perron. Je parcourais la ville, c'était comme si je n'étais jamais parti. De l'autre côté, je suis un homme différent maintenant. Je suis plus vieux et plus mûr. C'est agréable d'être ici. »
Perron, 28 ans, a signé un contrat de deux ans de 7,5 millions $ à titre de joueur autonome sans compensation le 1er juillet, complétant ainsi une tournée de la LNH qui incluait des séjours avec les Oilers d'Edmonton, les Penguins de Pittsburgh et les Ducks d'Anaheim, avec lesquels Perron a relancé sa carrière grâce à une récolte de 20 points en 28 matchs dans le dernier droit de la saison régulière 2015-16.
Sélectionné à l'âge de 19 ans par les Blues en première ronde (no 26) du repêchage 2007 de la LNH, Perron revient à St. Louis en tant que père de famille avec son épouse Vanessa, un fils de 14 mois, Mason, et aussi plus d'expérience.
Il y a eu une courbe d'apprentissage pour Perron, mais la piqûre de la transaction qui l'a envoyé aux Oilers en 2013 en retour de Magnus Paajarvi et un choix de deuxième tour en 2014 [Ivan Barbashev] a dissipé depuis le retour de Perron à St. Louis.
« La première année à Edmonton... c'était un coup dur d'être échangé, a dit Perron. J'ai fait beaucoup de travail pour gagner ici. Puis l'aspect commercial s'est présenté. Je l'ai pris personnellement. C'est difficile d'être échangé d'une équipe en laquelle tu avais foi pendant de nombreuses années. »
Perron s'est rendu à Edmonton, une équipe en mode reconstruction qui misait sur plusieurs jeunes joueurs, et il a connu une solide première campagne. Il a établi des marques personnelles dans les buts (28) et les points (57) en jouant aux côtés de Taylor Hall, Jordan Eberle et parfois Ryan Nugent-Hopkins.
Puis les choses commençaient à changer, et Perron est devenu frustré.
« Je pense que j'ai eu une bonne première année à Edmonton, puis la prochaine saison, ils ont tant de jeunes joueurs et ils voulaient toujours gagner avec leurs gars, et c'est correct, a dit Perron. Ce n'était pas quelque chose que je croyais pleinement. Je crois que tu gagnes avec ceux qui t'aideront à gagner. Je pense que l'aspect commercialisation a pris contrôle là-bas. Je jouais parfois aux côtés de Taylor Hall et nous produisions beaucoup de buts, puis l'entraîneur [Dallas Eakins] allait m'approcher pour me dire, "Nous voulons que ces trois joueurs jouent ensemble, parce que ce sera le scénario à la prochaine saison." Que puis-je faire d'autre? C'est correct. À mon avis, c'est une question de gagner des matchs de hockey, et nous le faisions pendant cette période. Pourquoi faire des modifications? En tant que joueur, tu apprends à faire ce que l'entraîneur te demande, c'est ce que j'ai fait. »
Le rendement de Perron a chuté pendant la saison suivante. Il a marqué cinq buts et récolté 14 aides en 38 matchs avant d'être échangé aux Penguins en retour d'un choix de première ronde en 2015 et du centre Rob Klinkhammer dans l'espoir que Sidney Crosby ou Evgeni Malkin pouvait l'aider à retrouver sa touche de marqueur.
Perron a connu une belle fin de la saison 2014-15, ayant amassé 10 buts et 12 aides en 43 matchs, mais il a ensuite connu une autre baisse de production au début de la saison dernière (quatre buts et 12 aides en 43 parties) avant d'être de nouveau échangé, cette fois aux Ducks avec le défenseur Adam Clendening en retour de l'attaquant Carl Hagelin.
Perron s'est immédiatement intégré dans l'alignement des Ducks, une équipe puissante et physique dont son style de jeu convient à celui de Perron, et l'attaquant a accordé du crédit au capitaine des Ducks Ryan Getzlaf pour avoir relancé sa carrière.
« Quand je suis passé à Anaheim, j'ai eu l'occasion de côtoyer Ryan Getzlaf, qui va te mettre à l'aise avec la rondelle, a expliqué Perron. Il y a des moments où je tentais toujours de lui remettre la rondelle parce qu'il est un tellement bon joueur. Il y a eu des moments où il m'a dit, "Mon ami, tu dois conserver la rondelle. J'ai eu ma part. Garde-la. Tu fais bien." Cela inspire de la confiance. Il te donne de la confiance. Tu crois que tu commences à avoir un impact chaque soir. Cela a vraiment sauvé ma saison l'année dernière. »
Quand Perron est entré dans le marché des joueurs autonomes, les choix naturels pour le natif de Sherbrooke étaient les Blues, les Ducks et les Canadiens de Montréal. La chance d'évoluer avec le Tricolore aurait été « un rêve », selon Perron. Mais St. Louis est son deuxième chez lui, et les Blues étaient à nouveau intéressés.
« Comme tous les joueurs, David a mûri, a dit le directeur général des Blues Doug Armstrong. Je sais que quand je parlais avec lui, il était très enthousiaste à l'idée de revenir à St. Louis. Il a encore une tendresse particulière pour les partisans et la ville. C'était plaisant d'entendre l'enthousiasme dans le voix de David à propos d'un retour en ville et dans l'équipe qui l'a repêché. »
L'entraîneur des Blues Ken Hitchcock est d'accord.
« Son jeu a mûri, le fait qu'il a désormais une famille l'a aidé beaucoup, a dit Hitchcock. Même pendant les séries éliminatoires, j'ai dit à Doug, "Tu dois garder l'œil sur ce gars parce qu'il semble être un joueur complet maintenant. »
Alors, quand l'appel d'Armstrong est venu, le choix était évident pour Perron.
« Quand j'ai reçu l'appel, j'étais extrêmement emballé, mais je ne savais pas ce que les autres équipes allaient m'offrir, a noté Perron. J'ai reçu quelques bonnes offres d'autres équipes, mais j'ai limité mes choix aux équipes qui sont sur le point de gagner le gros lot. Je crois que les Blues cognent à la porte, ils étaient sûrement sur ma liste de destinations.
« C'est magnifique d'être de retour chez moi. »