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Imaginez qu'à la Coupe du monde de hockey 2016, Équipe Amérique du Nord joue le rôle des États-Unis aux Jeux olympiques de Lake Placid en 1980, un groupe de jeunes joueurs qui tentent de réaliser une grosse surprise et gagner le gros lot.
Imaginez que Todd McLellan assume le rôle de Herb Brooks dans le film « Miracle », un entraîneur tentant d'unir des joueurs de diverses origines - cette fois, au lieu de rivaux d'États et d'universités différents, il s'agirait de rivaux entre pays et équipes de la LNH.

« Pour qui jouez-vous? », demande McLellan.
Les joueurs répliquent avec « Canada! » et « États-Unis! » et « Edmonton! » et « Buffalo! »
Puis un Mike Eruzione des temps modernes comprend enfin.
« L'Amérique du Nord! », crie-t-il.
Si seulement cela pouvait fonctionner comme ça dans la réalité.
Il n'y aura pas d'entraînement punitif comme ceux qu'affectionnait Brooks pour Équipe Amérique du Nord quand les meilleurs joueurs canadiens et américains de la LNH ayant 23 ans se rassembleront au camp d'entraînement à Montréal et Québec en septembre.
Il n'y aura pas non plus d'exercices de consolidation d'équipe en dehors de la glace.
« Je crois que cela doit survenir de manière naturelle », a mentionné le codirecteur général d'Équipe Amérique du Nord Stan Bowman. « Nous n'avons pas planifié d'activités particulières pour mettre tout le monde au même diapason. J'espère que tout va s'arranger grâce à l'esprit compétitif de ces joueurs.
« Ils sont tous des joueurs d'élite, et c'est un défi. Je pense que nous sommes de plusieurs façons les négligés. Je crois que nous représentons l'élément inconnu. Nous pourrions faire des vagues, mais il y a également des équipes vraiment puissantes dans notre groupe.
« Ce sera donc un défi de taille pour atteindre ne serait-ce que la demi-finale, mais c'est notre objectif. »
Personne ne sait vraiment à quoi s'attendre d'Équipe Amérique du Nord, même ceux qui s'impliquent dans les affaires de l'équipe, parce qu'il n'y a jamais eu une équipe semblable dans une compétition majeure antérieure.
Ça inclut Équipe Europe, composée de joueurs européens qui ne viennent pas de la République tchèque, la Finlande, la Suède ou la Russie en vue de ce tournoi de huit équipes. Même si Équipe Europe est également comprise de joueurs de diverses origines, elle est quand même composée de vétérans de la LNH.
Équipe Amérique du Nord est presque composée presque également de jeunes Américains et Canadiens, qui ont habituellement l'objectif de se battre les uns contre les autres sur la scène internationale, plutôt que de travailler ensemble. McLellan aura deux semaines, incluant trois matchs préparatoires, pour mettre ses joueurs au même diapason avant qu'ils ne disputent le premier de leurs trois matchs de la ronde préliminaire le 18 septembre.
La mauvaise nouvelle : Afin d'accéder à la demi-finale, ils auront à terminer parmi les deux meilleures équipes du groupe B, qui comprend aussi Équipe Finlande, Équipe Russie et Équipe Suède. Pour gagner la Coupe du monde, ils auront à gagner une demi-finale à élimination directe contre une équipe du groupe A, composé d'Équipe Canada, Équipe République tchèque, Équipe Europe et Équipe États-Unis, puis une finale deux de trois.
La bonne nouvelle: Un court tournoi en septembre penche en leur faveur, parce qu'il est de nature plus aléatoire, surtout si l'équipe joue dans une demi-finale où tout peut se passer, et leurs jeunes jambes n'auront pas besoin de beaucoup de temps pour se réchauffer.
« Je crois que, de certaines façons, ça s'avère un avantage pour les jeunes joueurs, a admis l'entraîneur d'Équipe Canada Mike Babcock. Ils ont encore toute la flexibilité dans leur corps et ils n'auront pas besoin d'autant de temps. Pour tous ceux qui jouent dans la ligue depuis un bon moment, ils ont habituellement un mois pour se préparer pendant le camp d'entraînement. »
Équipe Amérique du Nord fera face à moins de pression, surtout par rapport à Équipe Canada, gagnante des deux dernières médailles d'or olympiques, qui tentera de demeurer au sommet du monde de hockey en jouant le rôle de pays hôte. Les jeunes devraient quand même être bien soutenus au Air Canada Centre à Toronto, grâce aux nombreux Canadiens dans l'alignement et à un Américain, le centre Auston Matthews, premier choix au total du repêchage 2016 de la LNH, qui jouera pour les Maple Leafs de Toronto.
« Ils n'ont pas vraiment peur, a dit Bowman. Ce ne serait pas bon de dire qu'ils sont naïfs, mais ils vont y aller avec l'intention de gagner. Ils ne vont pas trop y réfléchir, mais je crois que c'est une bonne chose. Nous tenterons d'en tirer pleinement profit. »
McLellan et ses adjoints - Jon Cooper, Peter DeBoer, Dave Tippett et Jay Woodcroft - ne vont pas surdiriger leur équipe. Même s'ils voulaient le faire, ils n'auraient pas de temps. Alors, les entraîneurs vont généralement lâcher leurs jeunes joueurs.
« Nous n'allons probablement pas être l'équipe la plus efficace techniquement, mais je pense que nous possédons beaucoup d'énergie, beaucoup de vitesse et beaucoup de talent, a indiqué Bowman. Ça pourrait prendre le dessus sur les tactiques. Les entraîneurs vont évidemment faire tout ce qu'ils peuvent pour aider les joueurs à jouer d'une façon particulière, mais je crois que nous allons vraisemblablement compter davantage sur notre talent et notre exubérance par rapport aux autres équipes. »
Un miracle? S'ils gagnent la Coupe du monde, ce ne sera qu'un miracle mineur. Ils sont jeunes, mais ils auront Matthews, Connor McDavid et Jack Eichel quand même.
« Ils ne joueront jamais au sein de la même équipe après cela, a noté Bowman. Ils sont tous des joueurs de franchise, et il est impossible de payer trois joueurs de franchise. Ça ne fonctionne pas dans le hockey d'aujourd'hui.
« Dans 20 ans, ils seront tous des vedettes. Le fait qu'ils auront eu l'occasion de jouer ensemble pendant ce court tournoi, je pense que ce sera plaisant de voir comment les choses vont se dérouler. »