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La dernière édition de « Cinq questions avec… » met en vedette l'ancien attaquant de la LNH et deux fois champion de la Coupe Stanley, Scott Gomez.

Scott Gomez a entendu toutes sortes d'histoires sur comment il a réussi à atteindre la LNH.
« Les histoires étaient incroyables. Comment j'avais grandi dans la pauvreté, que j'avais fait le junior majeur seulement pour nourrir ma famille. Le plus important est d'avoir été capable de ne pas m'en soucier. Si je pouvais prouver qu'un Mexicano-Colombien qui vient de l'Alaska pouvait jouer au hockey et être bon en plus, c'était mon objectif », a avoué Gomez.
L'homme de 39 ans, qui a commencé sa carrière avec les Devils du New Jersey en 1999-00, est considéré par plusieurs comme la première vedette hispanique dans la LNH, bien qu'il n'était pas le premier joueur de cette origine à jouer dans la Ligue Nationale de Hockey. Bill Guerin, le directeur général du Wild du Minnesota et ancien attaquant qui a joué avec huit équipes de la LNH, est à moitié Nicaraguayen et avait débuté sa carrière avec les Devils en 1991-92.
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Gomez a totalisé 756 points (181 buts, 575 passes) en 1079 matchs avec les Devils, les Rangers de New York, les Canadiens de Montréal, les Sharks de San Jose, les Panthers de la Floride, les Blues de St. Louis et les Sénateurs d'Ottawa.
Il a gagné le trophée Calder remis à la meilleure recrue dans la LNH en 2000. Il a aidé les Devils à gagner la Coupe Stanley en 2000 et 2003, et a récolté 101 points (29 buts, 72 passes) en 149 matchs de séries éliminatoires. Il a pris sa retraite en 2016 après 16 saisons dans le circuit Bettman.
« J'ai joué au hockey pendant 36 années consécutives, a lancé Gomez. J'ai encore des contacts au New Jersey. Je parle beaucoup à d'anciens joueurs et à des plus jeunes aussi. Je suis certain qu'à mesure que la saison va avancer, ils vont me poser des questions. Je suis là pour les aider. »
Suivant les conseils de son père Carlos, Gomez s'est ouvert aux questions sur son héritage pendant sa carrière, même si à l'occasion il répondait un peu à la blague. C'est arrivé alors qu'il était membre des Sharks et qu'il a obtenu une mention d'aide sur un but de Raffi Torres, un Canadien d'origine mexicaine et péruvienne, le 23 avril 2013 contre les Stars de Dallas.
« Raffi et moi sommes réunis sur un même trio, nous avons un deux contre un, je lui fais la passe et il compte, a dit Gomez. Je donne une entrevue et je dis "Ce que vous avez vu est historique, probablement la meilleure mention d'aide que je récolterai". Le journaliste ne comprenait pas pourquoi je disais ça, alors je lui ai dit "Vous me direz la prochaine fois que vous verrez un Mexicain passer pour un autre Mexicain qui marque un but sur un deux contre un". »
Le Mois de l'Héritage Hispanique se terminant mardi, Gomez a discuté de l'héritage qu'il pouvait avoir laissé non seulement pour la communauté hispanique, mais pour les autres communautés ethniques également dans une entrevue avec LNH.com.
Voici les cinq questions avec Scott Gomez :
As-tu ressenti que c'était une responsabilité ou un fardeau d'être considéré comme un modèle quand tu as commencé ta carrière dans la LNH?
« Anchorage en Alaska est une des places aux États-Unis où il y a le plus de diversités culturelles. En grandissant, je n'ai jamais été le Mexicain ou le Latino qui jouait au hockey. Cependant, lorsque j'ai commencé à jouer au niveau junior, les gens ont commencé à faire une histoire avec le fait que ça ne faisait pas de sens qu'un Mexicano-Colombien jouait au hockey. Quand je suis arrivé au New Jersey, je ne voulais pas être comparé à Jackie Robinson et ce qu'il avait eu à faire face. J'ai parlé à mes parents pour leur dire comment ma situation faisait jaser. Comme nous sommes plutôt farceurs dans la famille, mon père m'a simplement dit de vivre avec et de rester moi-même. J'ai souvent utilisé la phrase "Ce n'est pas comme si j'avais traversé la frontière avec cinq bouteilles de Tequila et une paire de patins et la magie a opéré". Plus j'ai grandi, plus les gens ont réalisé que (mon héritage) était bien. Ça pouvait peut-être pousser un autre jeune Latino à jouer au hockey… Ça pouvait peut-être permettre à d'autres jeunes d'être inspirés par mon histoire… C'est là que j'ai compris l'impact que je pouvais avoir. »
Te considères-tu, ou t'es-tu déjà considéré comme un pionnier?
« Jamais je n'ai pensé mettre la table pour qui que ce soit. Pendant ton année recrue, c'est comme un rêve, tu ne peux pas croire tout ce qui t'arrive. Je faisais partie d'une bonne équipe. Je me concentrais sur le hockey. C'est difficile de parler de soi-même, mais c'est toujours plaisant d'entendre qu'un autre a été inspiré de jouer avec toi. Je crois que nous faisons tous ça lorsqu'on commence - on adule quelqu'un d'autre. Si c'est un jeune Hispanique qui a le même nom de famille, oui vous pouvez vous imaginer que j'aime entendre ça. »
As-tu fait face à de la discrimination dans le junior ou dans la LNH?
« Dans le junior oui, les enfants, ça peut être cruel. Je me rappelle lorsque j'ai entendu [une insulte raciale] pour la première fois, je ne savais même pas ce que c'était. Je me souviens d'avoir dit à mon père que telle personne me traitait de telle chose. Et mon père me disait que personne n'avait le droit de m'insulter. De mon côté, je voulais prouver à ceux qui m'insultaient qu'ils avaient tort en mettant des rondelles dans le filet. La plupart du temps, ceux qui lançaient des insultes étaient ceux qui n'avaient pas beaucoup de temps de jeu. Au niveau professionnel, j'ai entendu des insultes ici et là, mais ce n'était pas pour m'arrêter ou me déranger. »
À quel point est-ce important pour le hockey de rejoindre la communauté hispanique et les autres communautés ethniques?
« Je pense que c'est très important, ça fait progresser le sport. Maintenant que j'ai 40 ans, je regarde les plus jeunes. Un gars comme Auston Matthews, qui vient de l'Arizona, démontre que le hockey peut rejoindre tout le monde. On peut penser à Wayne Gretzsky qui, en jouant pour les Kings de Los Angeles, a changé la culture du sport dans le sud des États-Unis. Tout ça contribue au rayonnement de ce sport. »
As-tu eu la chance de visiter le Mexique ou la Colombie, tes pays d'origine?
« Oui, j'ai été au Mexique. La sœur de mon père habite la région de Tijuana. Je suis allé en Colombie il y a deux étés avec mon oncle et quelques-uns de mes meilleurs amis. J'ai vu des cousins, des oncles et des tantes. J'aimais savoir combien d'argent je dépensais chaque fois que je venais jouer [en Californie] contre les Kings ou les [Ducks] à Anaheim parce qu'il y avait au moins 50 Mexicains dans les estrades. C'était amusant, tout le monde était fier, et je suis fier de ma famille, de ma culture, de mon héritage. Je suis légalement un Alaskain, mais en ce qui me concerne je suis hispanique. »