marc denis carey price 2019

Les articles de la série « Cinq questions avec… » sont publiés le mardi. Des intervenants du monde du hockey sont interrogés sur leur vie personnelle, leur carrière et plusieurs autres sujets.
La plus récente édition met en vedette Marc Denis, un ancien gardien de la LNH, qui, depuis 2011, est analyste au réseau RDS et chroniqueur pour le RDS.ca. Denis analyse les matchs à domicile des Canadiens de Montréal à l'extrémité du banc de l'équipe au Centre Bell et il agit comme commentateur pour plusieurs médias au Québec et ailleurs.

L'homme de 43 ans natif de Montréal est également vice-président aux opérations hockey avec Chicoutimi, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), l'équipe avec laquelle il a évolué entre 1994 et 1997.
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Marc Denis a passé 11 saisons dans la LNH entre 1996-97 et 2008-09. Sélectionné par l'Avalanche du Colorado en première ronde (25e au total) du Repêchage 1995 de la LNH, il a amorcé sa carrière avec l'Avalanche, avant de jouer avec les Blue Jackets de Columbus et le Lightning de Tampa Bay. Puis, en 2008-09, il a disputé une période dans l'uniforme des Canadiens de Montréal avant de prendre sa retraite et de faire sa place dans le monde des médias.
Il a également représenté le Canada trois fois au Championnat mondial junior de la FIHG (CMJ), l'aidant à remporter le tournoi en 1996 et 1997.
« Patrick Roy était mon idole en grandissant », a affirmé Denis au sujet du gardien membre du Temple de la renommée du hockey, qui a gagné la Coupe Stanley deux fois avec Montréal (1986, 1993) et deux autres fois avec le Colorado (1996, 2001). « J'avais une affiche à son effigie dans ma chambre. »
Il se souvient de Roy lorsqu'il est débarqué dans la LNH à temps plein avec les Canadiens en 1985-86, « un jeune gardien gringalet au style papillon. » À l'âge de 18 ans lorsqu'il évoluait avec Chicoutimi, Denis était avec ses coéquipiers dans la foule du Forum de Montréal le 2 décembre 1995, quand Roy a été laissé devant le filet par l'entraîneur Mario Tremblay et qu'il a accordé neuf buts aux Red Wings de Detroit, un match qui a ultimement conduit à son départ au Colorado quatre jours plus tard.

marc denis avalanche

« J'avais été repêché par le Colorado cinq mois plus tôt, et à ce moment-là, les Nordiques (qui avaient été relocalisés de Québec au Colorado en vue de la saison 1995-96) n'étaient même pas encore connus sous le nom de l'Avalanche, a raconté Denis. Le jour où Patrick a été échangé, je sortais de l'école et un journaliste m'a demandé ce que je pensais du fait qu'il allait être mon nouveau coéquipier.
« J'avais pris part à ma première rencontre dans la LNH cet automne-là - une partie préparatoire au Forum - contre Patrick et les Canadiens (37 arrêts dans une défaite de 4-3 de l'Avalanche le 18 septembre). Puis, à mon deuxième camp d'entraînement, je partageais la glace avec lui et d'autres gardiens pour les exercices. Ç'a été génial de jouer contre mon idole et avec lui. »
Comme analyste et ancien joueur, Denis est bien branché chez les Canadiens, alors qu'il les suit depuis bientôt une décennie depuis le niveau de la glace, la cabine de diffusion ou les studios de RDS. Il les a vus effectuer des changements importants durant l'entre-saison, avec l'acquisition du gardien Jake Allen, du défenseur Joel Edmundson et de l'attaquant Josh Anderson via transaction ainsi que la mise sous contrat pour quatre ans de l'attaquant Tyler Toffoli. Le Tricolore a ensuite offert à Anderson (sept ans) et à Edmundson (quatre) de nouvelles ententes, en plus de faire signer une prolongation de contrat de deux ans à Allen.
Denis sait également à quel point il n'y a pas eu de stabilité au poste d'auxiliaire chez les Canadiens. Allen est en voie de devenir le 14e adjoint à Price depuis que ce dernier a amorcé sa carrière en 2007-08. Quand on lui a demandé à brûle-pourpoint combien des 13 auxiliaires il pouvait nommer, Denis en a mentionné 12 en ordre presque chronologique : Cristobal Huet, Jaroslav Halak, Alex Auld, Peter Budaj, Dustin Tokarski, Mike Condon, Ben Scrivens, Charlie Lindgren, Al Montoya, Antti Niemi, Keith Kinkaid et Cayden Primeau.
Il a éclaté de rire quand le seul des 13 qu'il a été incapable de nommer est Marc Denis, mais il a fourni comme excuse qu'il n'a joué que 20 minutes avec les Canadiens, venant en relève à Halak lors d'un match à l'étranger contre les Devils du New Jersey le 2 janvier 2009.
Voici cinq questions avec… Marc Denis :
À quel point l'acquisition d'Allen est-elle importante pour l'équipe et Price et à quel point apportera-t-il de la stabilité avec tous les auxiliaires qui se sont succédé à Montréal?
« C'est une signature très importante. Avec tout ce qui s'est produit depuis l'ouverture du marché des joueurs autonomes, l'échange d'Allen a probablement été un élément clé, car ç'a permis au Tricolore d'obtenir le candidat voulu. On lui a ensuite offert une prolongation de contrat avec un salaire annuel moyen moins élevé après la saison 2020-21, ce qui est important quand on considère la proportion de la masse salariale qui est consentie aux gardiens à Montréal (le contrat d'Allen est d'une valeur annuelle moyenne de 4,35 millions $ en 2020-21, mais elle va chuter à 2,875 millions $ en 2021-22 et 2022-23; Price empochera annuellement 10,5 millions $ jusqu'au terme de la saison 2025-26). Les auxiliaires n'ont pas connu beaucoup de succès au sein de cette équipe récemment, et c'est un rôle important pour que tu puisses te battre pour une place en séries. Désormais, on pourrait accorder 60 pour cent des départs à Price et le restant des parties à Allen. Je ne dis pas que c'est ce qui va arriver avec Price à Montréal, mais ça semble être la façon optimale d'utiliser tes gardiens. C'est un besoin qui devait être comblé, et ils l'ont fait. La signature permet à l'espoir Cayden Primeau d'avoir tout le temps nécessaire pour se développer, et ça donne aux Canadiens un autre candidat à exposer au repêchage d'expansion dans un an. Tu passes d'un point d'interrogation au poste d'auxiliaire à Allen et à Primeau, deux très bons candidats pour ce rôle. Marc Bergevin a transformé un besoin en force. »

jose theodore marc denis world jrs 1996

Le parcours des Canadiens en séries d'après-saison, alors qu'ils ont remporté la ronde de qualification de la Coupe Stanley contre les Penguins de Pittsburgh avant de s'incliner en six matchs contre les Flyers de Philadelphie en première ronde, a permis à la direction de bien évaluer l'équipe, particulièrement les joueurs de centre Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi. Les Canadiens ont longtemps voulu s'améliorer au centre. Peuvent-ils bâtir autour de ces deux joueurs?
« Absolument. Je ne veux pas faire baisser les attentes, mais il faut se rappeler que les séries demeurent un petit échantillon. Les jeunes joueurs doivent apprendre. Nous l'avons un peu vu avec Kotkaniemi. Tu entres dans la Ligue, tu joues une saison et tu penses que tu sais comment ça fonctionne. Puis, ça te rattrape, et tu dois changer ton approche, que ce soit avec ton entraînement hors glace ou en te présentant à l'aréna tous les jours. Tu dois perdre ton côté naïf et bien comprendre les attentes envers toi. Le plan de reprise de la saison a donné à la direction de l'équipe une chance inattendue de voir ce que certains de ces joueurs ont dans le ventre, dans l'espoir de changer l'équipe de la bonne façon, ce que nous avons vu durant l'entre-saison. Ç'a aussi permis d'écouter certains vétérans. Nous avons tous vu ce qu'un Carey Price reposé peut faire, ce qu'un peu Shea Weber en santé peut apporter. Je pense que Jeff Petry s'est fait entendre, tout comme Brendan Gallagher, alors que les deux font partie du groupe de leaders. Prenez ces quatre vétérans, et regardez les décisions qui ont été prises. Vous allez réaliser que ça s'est produit grâce à ce qui s'est déroulé dans la bulle. J'aime ce qu'ils ont fait. Marc Bergevin a rapidement établi sa liste d'épicerie durant la saison morte et il l'a fait de la bonne façon en s'assurant qu'il n'allait pas être en compétition avec d'autres équipes pour obtenir un joueur. Il a obtenu les droits pour négocier avec des joueurs et il s'est assuré qu'ils s'entendent avec son équipe avant l'ouverture du marché des joueurs autonomes. »
Selon toi, lequel des nouveaux venus sera un véritable joueur d'impact? Y en a-t-il un qui a le potentiel de faire toute la différence?
« Ils sont tous des acquisitions très importantes. Le gardien en moi aimerait dire que c'est Allen qui sera le plus important en raison de l'effet domino. Si Carey Price demeure en santé et qu'il est plus reposé, ça pourrait lui permettre d'offrir de meilleures performances en saison régulière. Allen pourrait bien faire lui aussi, et l'équipe en général serait meilleure. Mais sur le plan individuel, je crois que Josh Anderson est le joueur qui a le potentiel de changer le visage de l'équipe en raison de ce qu'il apporte. Il n'y a pas beaucoup de joueurs avec cette identité dans la LNH. Il est imposant, rapide, et les défenseurs sont alertes lorsqu'il est sur la patinoire, surtout en échec-avant. Il peut marquer et évoluer sur les unités spéciales. Je ne suis pas ici pour faire augmenter les attentes ni les faire diminuer, mais s'il faut identifier un joueur, je pense que Anderson est celui qui peut faire la différence. Il a un petit quelque chose de spécial que peu de joueurs possèdent. »

marc denis columbus 2006

Changeons de sujet pour un moment. Plusieurs gardiens de premier plan ont changé d'adresse durant l'entre-saison, incluant Henrik Lundqvist (Capitals de Washington), Corey Crawford (Devils), Braden Holtby (Canucks de Vancouver) et Matt Murray (Sénateurs d'Ottawa). T'attendais-tu à voir autant de mouvement chez les gardiens pendant la saison morte, même avec un plafond salarial fixe et toute l'incertitude entourant la saison 2020-21?
« J'ai été un peu surpris de voir bouger des gagnants de la Coupe Stanley et d'éventuels membres du Temple de la renommée. Cela dit, je suis déconcerté de voir que certaines équipes ont adopté le statu quo, même si la saison morte est loin d'être terminée. Edmonton, la Caroline et Buffalo n'ont pas apporté de changements devant le filet, donc c'est surprenant. Nous verrons ce qui va se produire. En ce moment, des équipes s'en sont mieux sorties que d'autres, mais aucun match n'a encore été joué. Le jury délibère encore. »<
Revenons-en aux Canadiens, qui ont offert une prolongation de contrat de six ans à Gallagher après la saison 2020-21. Il est un petit poison pour les gardiens adverses depuis qu'il a commencé à jouer au hockey. Si tu étais encore gardien, comment composerais-tu avec lui et tous ces joueurs qui font carrière en étant constamment dans le demi-cercle?
« (Rires) J'ai moi-même dû composer avec quelques attaquants de puissance durant mes années comme gardien, notamment Tomas Holmstrom, de Detroit, lors de huit rencontres par saison lorsque je jouais à Columbus. Il va sans dire qu'ils ont eu le dessus sur nous la plupart du temps. Il y avait Todd Bertuzzi lorsque nous affrontions les Canucks de Vancouver. J'aimais la façon dont les arbitres supervisaient la partie. Les vétérans arbitres me disaient : "Tu lui as donné deux coups dans les chevilles. C'est assez." Ils avertissaient également Holmstrom : "Tu as reculé dans Marc à quelques reprises. La prochaine fois, tu seras puni." Il se passe beaucoup de choses devant le but. Les gardiens étaient différents dans mon temps. Nous étions menés par des gars comme Patrick Roy, Cujo (Curtis Joseph) et Eddie Belfour, des personnalités fougueuses et des gardiens très intenses. Aujourd'hui, Lundqvist a parfois l'air du joueur le plus compétitif sur la glace. Il y a des joueurs comme Carey Price qui restent de glace devant leur cage. Le hockey a évolué, et tant mieux. Sur le plan technique, les gardiens d'aujourd'hui frôlent la perfection chaque soir. »