BROSSARD – « Ça prend du bonus. » Martin St-Louis a martelé les quatre mêmes mots à plusieurs reprises à sa sortie d’un entraînement d’un peu plus d’une heure vendredi après-midi au Complexe Sportif CN.
Avec cette expression, l'entraîneur des Canadiens de Montréal fait allusion à une plus grande contribution offensive de son équipe à l’extérieur du premier trio.
Depuis le retour de la Confrontation des 4 nations, l’attaque des Canadiens repose essentiellement sur les épaules de trois joueurs : Nick Suzuki, Cole Caufield et Juraj Slafkovsky.
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Avec 17 points (cinq buts, 12 passes) à ses neuf derniers matchs, Suzuki a écrit son nom sur la feuille de pointage pour plus de 50% des buts de l’équipe (54,8%). Le déséquilibre offensif se lit également avec la production des trois membres du premier trio. Caufield (six buts), Slafkovsky (six) et Suzuki (cinq) ont marqué 17 des 31 buts (54,8%) pour arriver exactement au même pourcentage que la production du capitaine.
Dans la théorie du verre à moitié plein, on dira que le premier trio fait son boulot. Mais pour la théorie du verre à moitié vide, on constatera que les autres trios de l’équipe tirent de la patte.
St-Louis est très conscient qu’il aura besoin d’un meilleur équilibre à l’attaque afin de se maintenir au plus fort de la course pour une participation en séries.
« Ça prend du bonus. Ça prend du bonus », a-t-il répété lorsque questionné sur ce sujet. « Ça prend tout le monde, ça prend du bonus. Mais pas au prix de ne pas bien jouer défensivement. Si nous jouons bien défensivement, nous resterons dans les matchs. »
À ses yeux, St-Louis mise sur assez de chevaux pour y arriver. Sur papier, le CH n’a toutefois pas un deuxième trio des plus terrifiants avec Alex Newhook qui se retrouve maintenant au centre de Joshua Roy et Patrik Laine.
« Oui, je pense que oui », a répliqué l’entraîneur en chef quand on lui a demandé s'il avait suffisamment de munitions. « Nous l’avons vu à certains moments dans la saison. Nous devons retrouver ça. Nous devons aussi miser sur du bon jeu en infériorité numérique et en supériorité numérique. Nous aurons aussi besoin de bien jouer à cinq contre cinq pour créer des chances. Nous ne finirons pas toutes nos chances, mais nous devons en créer. Comme je le dis, ça prend du bonus. Le jeu défensif te donne une chance de rester dans les matchs. Mais il faut aller chercher du bonus. »
À la veille de la visite des Panthers de la Floride, qui trônent au sommet de la section Atlantique, Brendan Gallagher a parlé d’une statistique révélatrice d’une certaine profondeur au sein de l’équipe.
« Nous aurons besoin de notre profondeur à l’attaque, a dit le vétéran d’entrée de jeu. L’attaque secondaire reste cruciale. Nous avons compté sur cet aspect pratiquement toute l’année. J’ai vu une statistique. Nous sommes l’une des équipes avec le plus grand nombre de marqueurs de dix buts ou plus. Mais dernièrement, c’est moins bon. Le premier trio fait le plus gros du boulot depuis plusieurs matchs. Ils transportent l’attaque. Nous devons les aider. Nous ne tricherons pas, mais nous aurons besoin de générer des chances et de marquer des buts. »
Le CH n’est pas juste l’une des équipes avec le plus de marqueurs de dix buts ou plus cette saison.
Elle est l’équipe qui se retrouve au sommet de la LNH avec onze joueurs différents ayant trouvé le fond du filet au moins 10 fois : Cole Caufield (32), Nick Suzuki (20), Brendan Gallagher (15), Patrik Laine (15), Juraj Slafkovsky (14), Alex Newhook (13), Jake Evans (12), Joel Armia (11), Josh Anderson (10), Kirby Dach (10) et Emil Heineman (10).
À ce groupe des onze, il faut toutefois retirer le nom de Dach, qui restera à l’infirmerie jusqu’à la fin de la saison. Et dans ce groupe, Gallagher, Evans et Armia n’ont touché la cible qu’une seule fois depuis le retour de la pause de la Confrontation des 4 nations, alors que Heineman n’a toujours pas marqué.
Newhook confiant au centre
Utilisé au centre lors des deux derniers matchs avec le renvoi d’Owen Beck chez le Rocket de Laval, Newhook risque d’avoir un mot important à dire dans les succès de l’équipe d’ici la fin de l’année.
« Je vois ça comme une occasion très intéressante, j’ai souvent joué au centre au cours de ma carrière, a rappelé Newhook. J’aurai la chance de toucher plus souvent à la rondelle et je voudrai me servir de ma rapidité. C’est un poids de plus, mais je veux jouer un rôle important.
« Au dernier match à Seattle, j’ai fait quelques mauvaises lectures dans mon territoire, mais je dois oublier ça. Notre trio devra bien jouer défensivement, mais nous aurons aussi la responsabilité de marquer des buts. Nous ne pouvons pas toujours nous tourner vers notre premier trio. »
En 65 matchs cette saison, Newhook a amassé seulement 22 points (13 buts, neuf passes).
Un message pour Laine
À Seattle lors du dernier match, Laine a réveillé son équipe d’un seul tir. En supériorité numérique, le Finlandais a fait ce qu’il fait de mieux. Il a déjoué Joey Daccord d’un puissant tir dans le haut du filet.
Laine, qui revenait au jeu après une absence de trois matchs en raison d’une vilaine grippe, a marqué un but et récolté une passe dans ce revers de 5-4 en prolongation face au Kraken. S’il a trouvé des façons pour contribuer offensivement, le numéro 92 n’a joué que 10:08 lors de cette rencontre. À cinq contre cinq, Laine n’a rien d’un magicien.