Capitals : Le «rêve devenu réalité» de Ryan Leonard

BOSTON – Ryan Leonard était dans le vestiaire de Boston College, quelques instants avant de signer son contrat avec les Capitals de Washington, quand un message texte est apparu sur son téléphone.

C’était Alex Ovechkin.

« Je l’ai lu dans le vestiaire, tous les gars étaient là », a raconté Leonard au TD Garden, mardi, après son premier entraînement dans la LNH. « C’était probablement cinq ou dix minutes avant que je signe. Ils se demandaient si je devais répondre au message. Je leur ai dit que je n’avais pas vraiment le choix. Mais c’était vraiment cool. »

Quelques jours plus tard, au terme de ce qui a été un tourbillon d’émotions pour lui, l’attaquant de 20 ans s’est retrouvé dans un restaurant de sushis avec Ovechkin et quelques-uns de ses nouveaux coéquipiers, alors qu’il s’apprêtait à faire le saut dans la LNH. Sa nouvelle équipe a déjà assuré sa place en séries éliminatoires de la Coupe Stanley, elle est dans la course au trophée des Présidents et elle est témoin de la chasse au record de buts d’Ovechkin.

Ovechkin compte 890 filets. Il a besoin de cinq buts pour battre le record de la LNH détenu par Wayne Gretzky (894).

« Je suis allé souper avec les gars et j’ai pu les rencontrer et passer du temps de qualité avec eux, a dit Leonard. J’ai tenté de profiter du moment. Tu ne pourras pas aller souper très souvent avec l’un des grands, donc tu dois en profiter. »

Moins de 24 heures après avoir signé son contrat de recrue de trois ans d’une valeur annuelle de 950 000$ et moins de 48 heures après la fin de sa saison dans les rangs universitaires, Leonard avait déjà cassé la croûte avec ses nouveaux coéquipiers. Il va faire ses débuts dans la LNH contre les Bruins de Boston mardi (19 h HE; TVAS2, SN1, MNMT, NESN).

« C’est un rêve devenu réalité de rencontrer tous ces joueurs, et j’ai vraiment hâte à ce soir », a affirmé Leonard, qui a été repêché par Washington avec le huitième choix au total en 2023.

Non seulement Leonard va faire ses débuts sur le top-6 d’une équipe prétendante à la Coupe Stanley, il va le faire dans un endroit qu’il connaît bien. Il a participé au Beanpot avec Boston College au TD Garden, dans son État natal du Massachusetts. Leonard ne compte même plus le nombre d’amis et de membres de sa famille qui seront sur place, incluant tous ses coéquipiers de Boston College.

« Pendant l’entraînement matinal, j’ai pensé au fait que j’étais ici avec BC et aujourd’hui, je tourne la page et je fais le saut chez les pros, a ajouté Leonard. C’est un peu bizarre d’y penser, mais c’est génial. »

Durant l’entraînement matinal, lui et Ovechkin ont échangé leur bâton pendant un moment. Ovechkin n’a pas aimé ce qu’il a ressenti avec le nouveau bâton. « C’est trop mou. C’est un 80 (de flexibilité) », a-t-il expliqué.

Il a toutefois prodigué quelques conseils à son nouveau coéquipier.

« Contente-toi de jouer à ta manière », a expliqué Ovechkin, le capitaine des Capitals. « Ne tente pas d’en faire trop. Je suis persuadé qu’il va déborder d’énergie. Il va probablement être nerveux, mais je suis convaincu qu’il va bien s’en tirer. »

Leonard devrait évoluer à la droite de Dylan Strome et Aliaksei Protas, un poste qu’Ovechkin a occupé fréquemment.

« Ça va lui donner une belle occasion de jouer au sein de notre top-6, ce qui était notre premier objectif, a noté l’entraîneur de Washington Spencer Carbery. Notre deuxième objectif était de lui fournir deux compagnons de trio qui vont pouvoir l’aider dans toutes les situations. Ils vont l’aider au chapitre de la communication, et tout simplement en étant deux véritables professionnels, très intelligents, qui se dirigent au bon endroit sur la glace. Ce sont des caractéristiques qui peuvent selon moi aider un jeune joueur à son premier match dans la LNH. »

Carbery a cependant ajouté qu’il n’y avait pas d’attentes envers Leonard, « autres que de le voir se défoncer chaque fois qu’il saute sur la glace ».

« Il a montré plusieurs très belles choses au cours des deux dernières années, a souligné Carbery. Il est un excellent joueur. Il joue avec beaucoup de rythme. Je veux qu’il utilise ses aptitudes individuelles et qu’il s’amuse.

« On dispute une seule fois un premier match dans la LNH. Devant les amis et la famille, puisqu’il a la chance de le faire dans son État natal, au Garden, c’est vraiment spécial. Je veux simplement qu’il travaille très fort et qu’il profite du moment. »

Les Capitals se présentent au TD Garden sur une séquence de trois défaites de suite (0-2-1), eux qui se sont inclinés devant les Sabres de Buffalo, le Wild du Minnesota et les Jets de Winnipeg au cours de la dernière semaine. Avec neuf autres matchs à disputer en saison régulière et une place en séries déjà assurée, Carbery a indiqué que Leonard pourrait procurer une étincelle au reste de l’équipe, avec son jeu et son impact sur ses nouveaux coéquipiers.

Avec Boston College cette saison, Leonard a été l’un des 10 finalistes au trophée Hobey-Baker, remis annuellement au meilleur joueur de la NCAA. Il a récolté 49 points (30 buts, 19 passes) en 37 parties à sa deuxième saison dans les rangs universitaires, et il est devenu le premier joueur de la NCAA à connaître deux saisons de suite d’au moins 30 buts depuis Cam Atkinson en 2009-10 et 2010-11, également avec Boston College.

« Avec ce que j’ai vu au camp de perfectionnement, puis ce qu’il a démontré à Boston College et au Championnat mondial junior, il a mérité tous les qualificatifs et l’attention qui lui ont été donnés », a affirmé Carbery.

Comment se comporte son rythme cardiaque à quelques heures de son premier match dans la LNH?

« Pas trop élevé, pas trop bas, a répondu Leonard. Ça risque probablement de changer vers 18 h 45 ou 18 h 50. »

Son cœur risque en effet de battre un peu plus rapidement à ce moment-là, lorsque Leonard va fouler la glace du TD Garden, qui se situe à une courte distance de voiture du Conte Forum, tout en demeurant dans un monde complètement différent.

« C’est simplement fou que ce soit vraiment en train de se produire en ce moment, aussi près de mon école, aussi près de chez moi, a résumé Leonard. Je ne peux pas vraiment l’exprimer avec des mots. »