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MONTRÉAL - Le débat a beau avoir déjà fait couler beaucoup d'encre, il n'est toujours pas réglé. Qui de Cale Makar ou de Quinn Hughes devrait mettre la main sur le trophée Calder au terme de la saison?

Le premier s'aligne avec l'Avalanche du Colorado, l'autre avec les Canucks de Vancouver. Les deux sont de jeunes défenseurs offensifs, dynamiques sur patins, qui sont débarqués dans la LNH avec fracas. Leurs statistiques sont très similaires et le rôle qu'ils jouent au sein de leur équipe l'est également.

Difficile de trancher, donc. Mais avec un peu d'aide, on peut peut-être arriver à y voir un peu plus clair.

« Cale est arrivé dans la LNH pendant les dernières séries éliminatoires... Je ne me serais pas vu rentrer dans la Ligue pendant les séries, c'est un autre type de jeu, c'est vraiment intense », a déclaré son coéquipier Samuel Girard, vendredi, lors d'une vidéoconférence organisée par LNH.com.

« Il a réussi à prouver qu'il avait sa place avec nous et il est embarqué dans notre projet cette année. Il va être une vedette dans la LNH, il l'est déjà. Il a marqué presque 15 buts et a atteint le plateau des 50 points pour une recrue. S'il n'était pas la meilleure recrue, il n'était pas loin de Hughes. »

Avec sa récolte de 53 points, Hughes en a effectivement récolté trois de plus que Makar. Sauf qu'il l'a fait en 68 matchs, soit 11 de plus que son ainé d'un an. Ça, c'est si l'on veut vraiment ne s'en tenir qu'aux points pour déterminer lequel des deux est le meilleur.

Le problème, c'est que les autres statistiques sont également très similaires. Hughes a été utilisé en moyenne pendant 21:53, contrairement à 21:01 pour Makar. L'écart est minime. Même chose quand on se penche sur leur moyenne de points par match en avantage numérique - 0,37 pour Hughes et 0,33 pour Makar.

Heureusement, l'attaquant des Canucks Antoine Roussel était aussi présent sur le panel de quatre joueurs - Jonathan Marchesseault et Jonathan Huberdeau étaient les deux autres - pour assurer un contre-balancier au plaidoyer de son jeune vis-à-vis.

« C'est sûr que Makar est vraiment explosif, a concédé le Français. Pour un défenseur, je trouve qu'il ressemble à Nathan Mackinnon d'un point de vue, il patine excessivement bien. Quand tu es un ailier et que tu essaies de le couvrir, c'est très difficile. Mais d'un côté, il est plus individualiste que Hughes à mon avis.

« Quinn utilise mieux ses coéquipiers, il est plus cérébral et il analyse plus le jeu. Il va faire des jeux plus faciles qui vont avoir plus de succès comparativement à Makar qui va tenter des jeux plus compliqués. C'est là que je vois la différence.

« De notre côté, c'est sûr que Hughes fait en sorte que notre attaque fonctionne. Si on le perd, nous ne sommes plus la même équipe. »

C'est une déclaration lourde de sens, qui pourrait assurément aussi s'appliquer à Makar. Les deux jeunes arrières sont devenus en très peu de temps des éléments centraux de la brigade des deux équipes.

Qui de Makar ou de Hughes obtiendra le Calder?

Trancher le débat

C'est bien beau, tout ça, mais ça ne règle pas le débat. Loin de là. Entre alors en scène Marchessault, qui a croisé le fer avec les deux jeunes loups à quelques occasions, cette saison. Enfin un arbitre impartial.

« Quinn a beaucoup de simplicité dans son jeu et il va aider à relancer l'attaque, a plaidé l'attaquant des Golden Knights de Vegas. Mais je pense que Cale peut changer un match à lui seul, et dans la LNH, il n'y a pas beaucoup de joueurs comme ça. Ce sont des surdoués.

« Hughes me fait penser à Samuel (Girard) de la manière dont il joue. Il patine comme s'il était sur un lac et il relance l'attaque. On dirait que personne ne peut lui toucher, c'est vraiment beau à voir. »

Et s'il avait à remplir un bulletin de vote, de quel côté ferait-il pencher la balance?

« J'irais avec Makar, a lancé Marchessault. Je comprends qu'il est mieux entouré parce qu'il joue avec des gars comme Sam et MacKinnon, mais j'irais avec lui cette année. »