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Avec 84 points, Karlsson est à 16 points de la prestigieuse marque, avec 15 matchs à jouer. Il serait seulement le sixième défenseur de l'histoire à l'atteindre - le premier Européen - dans la lignée des Bobby Orr, Paul Coffey, Denis Potvin, Al MacInnis et l'Américain Leetch.
Karlsson connaît une saison exceptionnelle, il faut le souligner. Il vogue allègrement vers l'obtention du trophée Norris. Ce serait pour le Suédois âgé de 32 ans son troisième titre de défenseur par excellence en saison régulière, après ceux de 2015 et de 2012.
La domination de Karlsson me ramène à un désir que j'ai souvent exprimé ici, c'est-à-dire la création de nouveaux trophées pour les défenseurs.
Sans vouloir vous rebattre les oreilles avec ça (vous connaissez mon manque d'objectivité sur le sujet étant moi-même un ancien défenseur), le moment serait peut-être venu de récompenser les meilleurs défenseurs à caractère offensif et défensif, en plus du défenseur par excellence.
Cette saison, le brio de défenseurs comme Dougie Hamilton des Devils du New Jersey, Hampus Lindholm des Bruins de Boston et Rasmus Dahlin des Sabres de Buffalo passera sous silence.
Il y a six défenseurs et 12 attaquants par équipe, mais il y a trois fois plus de trophées pour les attaquants. Ça aussi, je vous l'ai déjà dit.
Les victoires morales
Les Canadiens empilent les victoires morales dernièrement. C'est possiblement l'équipe ayant subi sept défaites de suite la plus positive qu'on peut avoir, si l'on fait exception du revers à sens unique subi contre l'Avalanche du Colorado lundi soir.
Ça me dérange cette notion de perdre dans la gaieté, même si je comprends parfaitement le contexte des Canadiens, avec tous leurs blessés. Il faut quand même leur donner une chose : dans une année de misère, ils ne subissent pas des raclées à répétition. C'est ce qui donne une connotation positive à la saison.
L'enthousiasme des partisans au Centre Bell, c'est du rarement vu. Ils reconnaissent l'effort des joueurs et ils acceptent que ce soit une autre saison de transition. Tout ça est beau. Il y a effectivement du positif à retirer. Le groupe d'entraîneurs abat de l'excellente besogne.
La haute direction doit cependant profiter de la situation parce que ce n'est pas vrai que l'équipe pourra jouer sans aucune pression pendant encore longtemps. Le capital de sympathie a toujours une date d'expiration à Montréal. Il faudra voir à raviver le sentiment d'urgence dès la saison prochaine, ou au plus tard celle d'après.
Ça pourrait s'opérer plus tôt que tard. Ça dépendra de la loterie du repêchage, dans quelques semaines, et de la voie qu'on empruntera sur le marché des joueurs autonomes, à l'été.
On est à un coup de boulier de remporter le gros lot à la loterie et à l'embauche d'un gros joueur sur le marché de pouvoir faire tourner le vent rapidement.
Rappelez-vous les Rangers de New York, sous l'ère Jeff Gorton, dans un passé peu lointain. Ils ont pu brûler les étapes grâce à la mise sous contrat d'Artemi Panarin en 2019 et à un gain à la loterie l'année suivante. Alexis Lafrenière est un bon atout, même s'il n'est pas le messie annoncé comme Connor Bedard.
Même en faisant abstraction des événements des prochains mois, le Tricolore n'aurait pas une mauvaise équipe en 2023-24 avec tout le monde en santé pour le début du prochain camp d'entraînement.