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Les attentes sont élevées envers les Oilers Edmonton. Le club s'est enfin qualifié pour les séries éliminatoires au printemps dernier, et le DG, Peter Chiarelli, a acquis nombre de vétérans depuis son entrée en poste. De plus, c'est la dernière saison où Connor McDavid ne coûtera pas une tonne de fric, ce qui ajoute à l'urgence de gagner : l'an prochain, déjà, on va devoir remanier pour accommoder le salaire du capitaine.
Dans ce contexte, une seule victoire en cinq matchs est un départ pour le moins consternant. Si ce genre de situation arrive en milieu de saison, on parlera de mauvaise passe, de glissade ou encore de fatigue. Mais en début de campagne, tout ça prend une importance parfois démesurée.

Il y a dans cette séquence quelque chose de largement circonstanciel. Toutes situations confondues, l'équipe n'a jusqu'ici marqué que 11 buts, ne convertissant que 5 pour cent de ses tirs en buts. Parce qu'ils tirent constamment de l'arrière, il est un peu normal que les Oilers aient l'avantage sur leurs adversaires aux tirs. Mais si des équipes comme les Coyotes de l'Arizona, les Canucks de Vancouver ou encore les Ducks d'Anaheim peinent à obtenir autant de tirs que leurs adversaires dans des circonstances similaires, les Oilers, eux, ont jusqu'ici obtenu 60 pour cent des tirs à forces égales.
Et on ne parle pas de taux vides de sens non plus. À 5-contre-5, les Oilers, selon la formule développée sur Corsica.Hockey (qui prend en compte la qualité des tirs créés), devraient avoir obtenu 12 buts, alors qu'ils n'en ont que 6 dans cette situation. En avantage numérique, on leur prévoit près de 6 buts alors qu'ils n'en ont que 3. Bref, la séquence malheureuse est généralisée.
Lorsqu'on regarde l'alignement de l'équipe, seuls Ryan Nugent-Hopkins et les défenseurs Adam Larsson et Kris Russell ont jusqu'à présent dépassé les espérances du modèle, les autres étant en retrait de leurs prévisions. Notez, au passage, la position prise par Kailer Yamamoto, qui n'a pourtant pas encore atteint le cap des 60 minutes jouées, alors que les principaux attaquants de l'équipe en ont obtenu près du double.

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Le jeune attaquant a jusqu'ici été protégé, mais la blessure subie par Leon Draisaitl force la main de l'entraîneur Todd McLellan, qui a donné plus de temps de jeu au jeune ailier pour compenser. Désormais associé à Pat Maroon et McDavid, c'est une occasion en or qu'on lui offre.
Autre élément présentement embêtant pour cette équipe, ce sont les performances de Cam Talbot. Ce dernier est, depuis plusieurs saisons maintenant, un gardien franchement supérieur à la moyenne. Encore ici, la formule des buts prévus de Corsica.Hockey est fort utile. Un gardien moyen aurait, toutes situations confondues, obtenu un pourcentage d'arrêts de ,910 en affrontant les tirs qu'a reçus Cam Talbot depuis quatre ans. Celui-ci a, au cours de cette période, affiché un taux d'arrêts de ,918, sauvant au passage près de 42 buts à ses équipes.
Cette saison, le taux d'arrêts de Talbot ne frôle plus les 92 pour cent, mais erre plutôt sous la barre des 88 pour cent.

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Talbot n'affronte pourtant pas des tirs plus dangereux que par le passé. Et, âgé de 30 ans, il n'est pas supposé décliner aussi rapidement. Il y a donc tout lieu de croire que ce n'est qu'une mauvaise séquence.
Les Oilers, malgré la perte de Leon Draisaitl, ne sont donc pas en perdition, loin de là. Plus encore, la blessure subie par le gros Allemand ouvre la porte au petit Yamamoto. S'il réussit à s'installer à demeure aux côtés de McDavid, le retour de Draisaitl ajoutera du punch sur un autre trio, ce qui rendra l'équipe encore plus dangereuse. La patience est donc de mise.