Quand le commissaire de la LNH Gary Bettman a reçu un appel mercredi, il croyait que la discussion allait porter sur l'intronisation de Willie O'Ree au Temple de la renommée. À sa surprise, on l'informait qu'il avait lui aussi obtenu la faveur du comité de sélection du Temple.
Le commissaire Bettman savait que les 18 membres du comité de sélection se sont réunis mardi et il espérait une bonne nouvelle à propos d'O'Ree, qui est devenu le premier joueur noir à patiner dans la LNH le 18 janvier 1958 et qui travaille avec la ligue depuis 20 ans en tant que directeur de développement des jeunes et ambassadeur de la diversité.
« Je me demandais davantage s'il y avait été admis, et quand j'ai vu le numéro 416 (l'indicatif téléphonique de Toronto), je m'attendais à ce que ce soit la raison de l'appel », a avoué Bettman.
Alors, quand le président du Temple de la renommée Lanny McDonald et le président du comité de sélection John Davidson lui ont déclaré qu'ils l'appelaient afin de lui faire savoir qu'il allait être intronisé au Panthéon, le commissaire était stupéfait.
Bettman surpris par sa sélection au Temple de la renommée
Le commissaire de la LNH ignorait que sa candidature était à l'étude

© Minas Panagiotakis/Getty Images
« Je n'y réfléchissais pas beaucoup, a-t-il admis. Des personnes me demanderaient parfois, "Crois-tu que tu vas y être admis un jour?" J'étais complètement pris au dépourvu parce qu'ils ne te disent pas que ta candidature est prise en consédiration. Tu ne soumets pas ta candidature. Ça arrive tout simplement. »
À la grande joie du commissaire, O'Ree a également été admis au Temple en tant que bâtisseur. Ils y seront intronisés avec les anciens joueurs Martin Brodeur, Martin St-Louis, Jayna Hefford et Alexander Yakushev le 12 novembre au Temple de la renommée du hockey à Toronto.
Le commissaire a déjà prononcé des discours lors des cérémonies d'intronisation au Temple de la renommée, mais il a admis que celui-ci sera différent.
« C'est plus personnel et le niveau d'émotion et d'énergie sera assurément différent, a-t-il noté. Je tente de faire profil bas en public, mais je vais parler de nombreuses choses privées, surtout ma famille. »
À LIRE : Brodeur et O'Ree en tête de liste des intronisés | Simmonds remercie O'Ree | Lecavalier fait l'éloge de Martin St-Louis | Brodeur a découvert la formule gagnante
Bien qu'il ait été admis au Temple de la renommée en raison de la longue liste de réalisations qu'il a compilée au cours de son mandat de 25 ans, le commissaire Bettman, 66 ans, considère son intronisation comme étant le fruit d'un travail de groupe.
« Je ne considère jamais ces choses de manière individuelle, a commenté Bettman. Les personnes liées à notre sport sur la glace et en dehors, tant au niveau de la ligue qu'au niveau des clubs, font partie d'une équipe qui contribue à la croissance de ce que nous croyons être le meilleur sport avec les meilleures personnes qui y sont impliquées. Être reconnu pour tout ce que notre sport a réalisé, c'est très gratifiant. Et personnellement, ça me rend humble. »
Le commissaire Bettman a indiqué qu'il est le plus fier de « la stabilité et le développement du hockey à tout niveau et partout dans le monde ».
Sous l'égide du commissaire Bettman, qui est entré dans ses fonctions le 1er février 1993, la LNH est passée de 24 équipes à 31, alors que les revenus annuels ont crû d'environ 400 millions $ à plus de 4 milliards $. Le commissaire Bettman a également aidé à donner de la stabilité financière à la ligue et à ses équipes avec l'introduction du plafond salarial en 2005 et assuré une certaine certitude en matière de revenus, en plus de l'augmentation des revenus créée par les matchs extérieurs de la LNH, tels que la Classique hivernale et la Série des stades Coors Light.
Les foules ont augmenté de 7 millions de partisans par saison, alors que les revenus provenant de la télévision et de la visibilité médiatique ont augmenté grâce à des ententes à long terme avec Sportsnet au Canada (10 ans, 5,2 milliards $US) et avec NBC aux États-Unis (10 ans, 2 milliards $US).
« Cet homme a permis à la LNH de grandir à la vitesse de la lumière ces dernières années », a déclaré Brian Burke, qui a été le premier directeur des opérations hockey sous le commissaire Bettman. « J'ai commencé à travailler avec lui en 1993. J'étais une des premières personnes qu'il a embauchées. Je suis très fier d'avoir travaillé pour lui, mais il a dû jouer les pompiers pendant environ 15 ans. Nous avions des concessions en difficultés financières et d'autres qui déménageaient, ainsi que des propriétaires qui allaient en prison, mais il a continué de guider le navire.
« Maintenant, nous avons une situation stable, une entente qui fonctionnent quant à la convention collective et une excellente entente de télédiffusion. C'est magnifique de l'avoir vu réaliser tout cela. »
Sous la direction de Bettman, l'empreinte de la LNH a également grandi sur la scène internationale, grâce aux matchs de saison régulière présentés en Europe et au Japon, ainsi que des rencontres préparatoires en Chine. En plus, les joueurs de la LNH ont mis le hockey en valeur en participant à quatre tournois olympiques et trois Coupes du monde de hockey.
« La vision du commissaire, de donner à chaque club l'occasion de remporter la Coupe Stanley, a renforcé notre ligue », a dit le membre du Temple de la renommée Wayne Gretzky. « Son leadership et son amour du hockey sont évidents. Et le hockey devient plus divertissant année après année, grâce en partie à sa passion pour la discipline. »
Cette passion est évidente depuis que le commissaire Bettman s'est joint à la LNH après avoir été conseiller général adjoint de la NBA. Burke connaissait peu au sujet de Bettman avant l'embauche de ce dernier et il se souvient d'avoir été sceptique à cette époque. C'était avant qu'il téléphone à Bob Stein, l'ancien président des Timberwolves du Minnesota de la NBA.
« Bob Stein est un bon ami, et je lui ai appelé pour lui dire : '' ils veulent parler avec ce mec, Bettman. Le connais-tu? '', a raconté Burke. Et il m'a répondu : '' si vous pouvez embaucher Bettman, faites-le. Il est un génie. »
« Alors, la première fois qu'on m'a parlé de Gary, c'était pour me dire qu'il est un génie. C'en est un. »