Alexandre Texier badge Lepage

Même s'il a marqué l'histoire du hockey français en étant sélectionné au 45e rang par les Blue Jackets de Columbus au repêchage de juin dernier, Alexandre Texier sait pertinemment qu'il est encore bien loin de son objectif.
À part lui faire une place dans les livres d'histoire, le fait d'avoir été le Français repêché le plus hâtivement dans la LNH ne lui assure absolument rien. Il est maintenant un espoir comme les autres et il devra faire sa place dans la hiérarchie déjà bien garnie des Blue Jackets.

« Le repêchage, ce n'est que le début. Il n'y a rien de fait, a déclaré l'attaquant de 18 ans en entrevue téléphonique avec LNH.com. C'est un premier pas vers la LNH, mais après ça ne veut rien dire.
« C'est avec le travail que je vais pouvoir réaliser mes rêves. Mon objectif, ce n'est pas d'aller dans la LNH et de repartir tout de suite après. C'est d'y aller et de m'y établir. »
Pour ce faire, Texier a décidé de quitter les Brûleurs de loups de Grenoble et la Ligue Magnus, où il avait impressionné la saison dernière, afin d'évoluer avec KalPa dans la Liiga, en Finlande, à un niveau nettement plus relevé et bénéfique pour son développement.
Il avait également l'option de traverser l'Atlantique pour poursuivre son développement avec le Drakkar de Baie-Comeau (LHJMQ), mais son idée était presque arrêtée avant même le repêchage de la LNH.
« Je voulais jouer avec des hommes, continuer mon développement avec des hommes parce que c'est ce que j'ai fait l'an dernier en France, a expliqué le principal intéressé. J'hésitais entre la Finlande et la Suède et je pensais que KalPa représentait un bon compromis pour mon développement.
« C'est un environnement très professionnel. Nous avons une bonne équipe et la ville est cool. C'est un niveau supérieur à la France, ça n'a rien à voir, donc je progresse. J'arrive à bien m'intégrer dans l'équipe et surtout dans cette ligue. »
Outre le calibre relevé de la Liiga qui a propulsé plusieurs joueurs bien connus vers la LNH, Texier a aussi l'occasion d'apprendre à composer avec un horaire extrêmement chargé. Avec généralement trois entraînements et trois rencontres par semaine, le patineur de 6 pieds 1 pouce et 192 livres n'a pas trop le temps de faire du tourisme.
Heureusement qu'il peut compter sur l'aide de sa mère qui a décidé elle aussi de vivre cette expérience en déménageant en Finlande.
« Ça m'aide beaucoup, a admis Texier. Quand j'entre chez moi, je suis plus relax et c'est ce que je voulais. Ça me permet de ne focaliser que sur le hockey et de ne pas avoir à penser à autre chose. [...] Ça me demande beaucoup plus que l'an dernier. Tous les matchs sont serrés et il faut toujours être présent, ça requiert plus d'efforts et beaucoup plus de travail. »
Période d'adaptation
Changement de calibre, changement de pays et changement d'équipe; évidemment que l'adaptation ne s'est pas faite du jour au lendemain pour le jeune Français. Mais il semble désormais avoir pris ses aises, lui qui figure au cinquième rang des pointeurs de l'équipe (12) et à égalité au premier rang pour les buts (8) à la mi-saison.
Après avoir récolté cinq buts et une mention d'aide à ses 21 premières rencontres, il s'est mis en marche et a amassé trois buts et autant d'aides à ses neuf derniers affrontements.
« C'est plus vite dans tous les compartiments du jeu, a-t-il expliqué. Au début, c'était un peu compliqué, mais je m'habitue bien et j'arrive à montrer que je suis capable de jouer dans cette ligue. [...] C'est plus difficile de marquer parce que défensivement, c'est plus propre. Mais j'essaie de me créer le maximum d'occasions. »
Grâce à ses efforts et à ses résultats sur la patinoire, Texier a réussi à gagner la confiance de son entraîneur... un certain Sami Kapanen.
Il est récemment utilisé environ 20 minutes par match et obtient du temps de jeu en avantage numérique. Tout cela, bien souvent sous l'oeil attentif du directeur général des Blue Jackets, Jarmo Kekäläinen, qui n'hésite pas à retourner dans son pays natal pour voir évoluer son poulain.
« Cela s'est fait avec le travail, a fait valoir Texier. Au début, je suis parti de zéro et avec le travail, avec ce que j'ai montré sur la glace, au bout d'un moment ça commence à payer. Mon jeu, mon attitude, il y a beaucoup de choses qui viennent par la suite, mais ça part du travail. »