Jimmy Vesey

Jimmy Vesey avait le droit de devenir joueur autonome sans compensation et d'accepter l'offre des Rangers de New York vendredi. Est-ce qu'il s'agissait de la bonne décision? C'est une question d'opinion. Était-il intelligent d'agir ainsi? Cela reste à voir. Mais une chose est certaine : il a pris sa décision, et il devra maintenant vivre avec elle. Il en a accepté les bénéfices, il devra maintenant accepter les conséquences, souhaitées ou non.
Après avoir joué pour Harvard pendant quatre saisons et avoir remporté le trophée Hobey Baker 2016 à titre de meilleur joueur de la NCAA, Vesey aurait pu s'entendre avec les Predators de Nashville, qui l'avaient sélectionné en troisième ronde (66e au total) du repêchage 2012 de la LNH. Il aurait pu s'entendre avec les Sabres de Buffalo, qui ont échangé un choix de troisième ronde pour obtenir ses droits. Il ne l'a pas fait, et il s'agit de sa prérogative.

En vertu de la convention collective entre la LNH et l'Association des joueurs de la LNH, les équipes ont un peu plus de quatre ans pour s'entendre avec les joueurs issus des rangs universitaires sans quoi ils perdent leurs droits. À partir de minuit et une mardi, Vesey était libre d'accepter de l'équipe de son choix un contrat de recrue de deux ans à un salaire de base de 925 000 $ assorti d'un maximum de 2,85 millions $ en bonis, créant ainsi une dynamique inhabituelle.
Il s'agissait d'une rare occasion pour les équipes d'ajouter un joueur prêt à évoluer dans la LNH à un salaire avantageux sous le plafond salarial sans avoir à céder un actif. Cependant, puisqu'elles allaient toutes offrir le même contrat, elles allaient devoir se distinguer de la compétition dans le processus de recrutement, et Jimmy Vesey aurait tout aussi bien pu être Wayne Gretzky.
« Il est bien documenté que chaque équipe a besoin de très bons joueurs qui écoulent leur contrat de recrue, a noté le directeur général des Rangers Jeff Gorton. Cela va nous aider dans le contexte du plafond salarial. Cela fait de toute évidence partie de l'équation. Mais au bout du compte, il est un très bon joueur qui était devenu joueur autonome. Chaque équipe va désirer obtenir un joueur comme lui. »
Vesey et ses agents ont réduit la liste des équipes intéressées à sept équipes et les ont invitées à Boston pour des rencontres. Des joueurs vedettes ont fait des présentations en personne, comme l'attaquant des Blackhawks de Chicago Patrick Kane et le centre des Islanders de New York John Tavares. Les Rangers ont présenté une vidéo de faits saillants avec des apparitions de célébrités, et certaines d'entre elles ont encouragé Vesey à s'entendre avec les Rangers sur Twitter à l'aide du mot-clic #JVtoNYR. Dès que Vesey a choisi les Rangers, l'actrice Susan Sarandon l'a félicité avec un gazouillis.
Susan Sarandon? Sérieusement?
« Cela a assurément évolué à grande vitesse, et je ne crois pas que moi ou quiconque aurait pu s'y attendre, mais ce n'est pas ce que je recherchais, a assuré Vesey. Si vous parlez à tous ceux qui me connaissent, ils vous diront que je suis un jeune homme discret. Je n'avais absolument pas l'intention que cela devienne un tel phénomène dans les médias. Ce fut plutôt mouvementé par moments, alors je suis simplement heureux que le processus soit maintenant terminé. »
Vesey n'a peut-être pas demandé ou souhaité une telle situation, mais il l'a cherchée lorsqu'il a décidé de ne pas s'entendre avec les Predators ou les Sabres. Il doit maintenant composer avec le positif et le négatif.
Les Rangers avaient bien des choses à offrir : une des six équipes originales, le mode de vie new-yorkais avec des connexions avec Boston. Chris Drury, le gagnant du trophée Hobey Baker en 1998 avec l'Université de Boston, est leur directeur du développement des joueurs. Les attaquants Chris Kreider et Kevin Hayes ont fréquenté Boston College.
Vesey connaît Hayes depuis son enfance. Ils ont parfois joué ensemble dans leur jeunesse et s'entraînent ensemble au cours de l'été. Hayes est passé par le même processus, lui qui avait été repêché en première ronde (24e au total) par les Blackhawks de Chicago au repêchage 2010 avant de s'entendre avec les Rangers en 2014.
Encore plus important, les Rangers lui offraient une belle opportunité.
« Rien ne me sera donné, je vais devoir travailler et bien performer sur la glace, a mentionné Vesey. Mais je crois que New York représentait un endroit où je pourrais cadrer immédiatement et faire partie de l'alignement au match d'ouverture. »
Mais les Rangers lui offrent cette chance puisqu'ils ont échangé leur premier choix au cours des quatre derniers repêchages, en plus de leur choix de deuxième ronde en 2016. Et bien que Vesey ait affirmé que les Rangers ne s'attendent pas à ce qu'il soit un « sauveur », quelles seront les attentes des partisans et des médias à son endroit?
Et qu'en est-il du reste de la ligue? Les Predators ne sont pas heureux. Les Sabres ne sont pas heureux. Vesey a également dit non à la ville de son équipe natale, les Bruins, à Kane et aux Blackhawks, à Tavares et aux Islanders, à Sidney Crosby et aux Penguins de Pittsburgh, à Auston Matthews et les Maple Leafs de Toronto, à Cory Schneider et aux Devils du New Jersey, sans mentionner les équipes qui ne se sont pas retrouvées sur sa courte liste.
« En tant qu'athlète, a-t-il souligné, je crois que je suis celui qui m'impose le plus de pression. »
Il pourrait avoir bien plus raison qu'il ne le croit.