Gabriel Dumont badge Laflamme

MONTRÉAL - Gabriel Dumont n'est pas du genre à s'emballer pour rien. Il faut dire que le cheminement qu'il a connu dans le hockey professionnel a renforcé le trait de personnalité chez ce battant.
Ce n'est donc pas parce que l'attaquant âgé de 26 ans a signé une première en carrière dans la LNH cet automne, en méritant sa place en début de saison au sein de la formation des 23 joueurs du Lightning de Tampa Bay, qu'il va partir en peur.

« C'est partagé comme sentiments », commente-t-il d'ailleurs au bout du fil en entrevue avec LNH.com. « Oui, j'ai fait l'équipe. C'est une victoire sur le plan personnel et un premier objectif d'atteint, mais c'est loin d'être terminé. Je veux jouer. »
Dumont souhaite maintenant intégrer sur une base régulière le groupe des 12 attaquants du Lightning. Il a remporté un premier pari en étant dans la formation pour le match inaugural de l'équipe contre les Panthers de la Floride, vendredi.
L'entraîneur Jon Cooper l'a préféré à J.T. Brown comme ailier droit dans le quatrième trio que pivote Cédric Paquette avec le vétéran Chris Kunitz à sa gauche.
« C'est satisfaisant de faire partie de l'équipe, mais je veux avoir la chance de jouer et de rester. »
Dumont a eu cette chance la saison dernière, surtout au cours de la deuxième moitié, en disputant 39 rencontres avec le Lightning (deux buts, deux passes).
La leçon des Canadiens
Le combatif hockeyeur natif de Dégelis, dans le Bas-Saint-Laurent, vient de loin après avoir vu son association avec les Canadiens de Montréal prendre fin à l'issue de la saison 2015-16.
À sa septième saison dans l'organisation, il a passé toute la saison dans la Ligue américaine de hockey (LAH), en voyant en cours de route plusieurs de ses coéquipiers être rappelés par le Tricolore.
« Ç'a été une grande leçon d'humilité, admet-il. J'ai beaucoup réfléchi, mais je n'ai pas envisagé de baisser les bras. Je voyais tous ces gars à travers la ligue être rappelés dans la Ligue nationale et je me disais que je n'avais rien à leur envier, que j'étais aussi bon qu'eux. Ça m'a motivé à essayer d'obtenir une autre chance ailleurs et de repartir à zéro. »
L'occasion est venue du Lightning, une organisation qui n'hésite pas à piger dans la pépinière de talent québécois en raison de la présence de Julien BriseBois à titre d'adjoint au directeur général Steve Yzerman.
Dumont a tôt fait de voir ses efforts être récompensés et il a saisi sa chance quand l'équipe l'a appelé en renfort. La quarantaine de matchs qu'il a joués a grandement fait augmenter sa confiance.
« L'expérience acquise fait en sorte que je me sens à l'aise sur la glace. J'ai une meilleure connaissance du calibre de jeu. La vitesse ne me surprend plus. »
Le Lightning regorge d'attaquants talentueux et Dumont estime que c'est un atout pour le type de joueur énergique qu'il est.
« Il y a de la place pour un gars comme moi. Je ne peux toutefois pas me permettre le moindre relâchement parce qu'une équipe peut facilement pourvoir ces postes de joueurs de soutien. Il y a toujours quelqu'un prêt à prendre votre place. »
Dans le contexte actuel, c'est à Dumont de ravir le poste d'un collègue.
Pas surpris pour Hudon
Dumont est un ami proche de Charles Hudon des Canadiens de Montréal. Les deux joueurs ont évolué ensemble pendant deux saisons au sein de l'équipe-école du CH.
Dumont est bien placé pour savoir ce qui pouvait trotter dans la tête de Hudon, la saison dernière, au moment il voyait de nombreux attaquants faire l'aller-retour, ou juste l'aller, entre Terre-Neuve et Montréal sans jamais recevoir d'appel lui-même.
« L'organisation avait peut-être un plan pour Charles », suggère Dumont.
« J'étais convaincu d'une chose par contre, poursuit-il : que les Canadiens n'auraient pas eu le choix de le garder avec eux cette saison, s'il connaissait un bon camp d'entraînement. Après la fin de la saison du Lightning cette année, on m'a retourné dans la Ligue américaine et nous avons affronté St. John's en séries éliminatoires. Charles avait été le meilleur joueur des IceCaps et de loin le meilleur. Pas par une longueur d'avance, mais par 10 longueurs », soumet Dumont.