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ST. LOUIS - C'était une soirée historique pour le hockey féminin et les principales actrices jugent avoir été à la hauteur de la mission dont elles s'étaient investies.

Peu importe la victoire du Canada 2-1 face aux États-Unis, à l'issue du duel à trois contre trois qui a pris place dans le cadre du Concours d'habiletés du Match des étoiles de la LNH, elles martèlent que c'est le hockey féminin qui est sorti gagnant sur toute la ligne.
« C'était une soirée historique et j'estime que le hockey féminin a fait une grosse déclaration », a affirmé l'étoile québécoise Marie-Phillip Poulin. « Nous avons montré un bon produit sur la glace. À notre sortie de la patinoire, nous n'avons reçu que des commentaires positifs des amateurs et c'était comme de la musique à nos oreilles. »
Pour revenir au match, les trois Québécoises au sein de la formation canadienne de 10 joueuses ont eu un mot important à dire dans la victoire. La gardienne Ann-Renée Desbiens a été la vedette individuelle tandis que Mélodie Daoust a réussi le deuxième but, sur une passe de Poulin.

CAN@USA: Daoust fait vibrer les cordages

« Ç'a bien été, même si je ne savais pas trop à quoi m'attendre pour un match à trois contre trois, a commenté Desbiens, qui a réalisé 15 arrêts. Je me demandais si les filles allaient se replier en défense et j'étais prête à accorder plus de buts qu'à l'accoutumée. Mais ç'a s'est bien passé. »
Comme Poulin, Desbiens a avancé que les 20 filles qui ont participé à l'événement peuvent dire mission accomplie.
« C'était une grosse plate-forme pour nous. Habituellement, nous représentons notre pays, mais là c'était le hockey féminin au complet, a souligné la gardienne Desbiens. Les filles voulaient avoir du plaisir, mais elles savaient qu'il y avait beaucoup plus en jeu. Nous ne voulions pas rater notre coup parce que des occasions semblables ne se présentent pas tous les jours. »
Desbiens, âgée de 25 ans, a dit que les amateurs ont pu apprécier la rapidité du jeu ainsi que les aptitudes individuelles des filles.
« C'était un match de courte durée et nous sommes moins habituées à jouer à trois contre trois. Mais les filles ont bien fait quand on tient tout ça en compte. »
Desbiens, native de La Malbaie, dans Charlevoix, a qualifié l'expérience d'incroyable sur le plan personnel. Elle dit qu'elle a pu échanger quelques mots avec des collègues gardiens masculins, nommément Jordan Binnington des Blues de St. Louis et Andrei Vasilevskiy du Lightning de Tampa Bay.
« J'estime être une grande gardienne, mais à côté de ces gars-là je suis minuscule, a-t-elle lancé. C'était agréable de les côtoyer. On voit qu'ils essaient de nous inclure le plus possible avec eux. »

Les Québécoises mènent le Canada à la victoire

Poulin a pu prendre part à la nouvelle épreuve des francs-tireurs avec les gars, à la fin du concours d'habiletés. Positionnés dans les gradins, les joueurs devaient tirer sur des cibles disséminées sur la patinoire.
« C'était très stressant, a avoué la fierté de Beauceville âgée de 28 ans. J'avais pu pratiquer jeudi, mais c'est très différent quand il y a 18 000 personnes dans les gradins. Le cœur me débattait, mais c'était le 'fun'. Je trouvais les cibles très loin. Mais de rivaliser avec des joueurs de la Ligue nationale, ça m'a fait chaud au cœur. »
Les filles ne savent pas quelle sera la suite des choses pour elles ou si elles seront de retour au Match des étoiles de la LNH, l'an prochain.
« On ne connaît pas la suite, mais l'objectif de la fin de semaine était de profiter de l'occasion qu'on nous offrait, a conclu Poulin. C'est un bon pas pour le hockey féminin et nous allons poursuivre dans la même voie jusqu'à ce que nous ayons notre propre ligue. »