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TORONTO - Rogatien Vachon a commencé son discours d'intronisation au Temple de la renommée du hockey en se remémorant l'époque où, à 14 ans, il gardait les buts de l'équipe senior de la ville de Palmarolle, au Québec, sur une patinoire extérieure.
« Ils n'arrivaient pas à trouver un gardien de but assez fou pour jouer dehors à -10 degrés Celsius. Un jour, monsieur Larouche, l'entraîneur de l'équipe, s'est arrêté à la ferme familiale et a tenté de convaincre mon père et ma mère de me laisser jouer avec eux. Et il a réussi! Je souhaite remercier ma mère, mon père et M. Larouche. Si cette rencontre n'avait pas eu lieu, je ne serais pas ici ce soir. »

Vachon fait son entrée au Temple de la renommée accompagné d'Eric Lindros, de Sergei Makarov et du regretté Pat Quinn, fort d'avoir remporté 355 matchs avec les Canadiens de Montréal, les Kings de Los Angeles, les Red Wings de Detroit et les Bruins de Boston en 16 ans de carrière. Il a remporté la Coupe Stanley à trois reprises avec les Canadiens et a été nommé meilleur gardien de but et de joueur le plus utile à son équipe à la Coupe Canada de 1976 alors qu'il avait gardé les buts de l'équipe canadienne.
Par la suite, il a travaillé 20 ans pour l'organisation des Kings, occupant diverses fonctions, notamment à titre d'entraîneur des gardiens, de directeur général, d'entraîneur par intérim, d'assistant au président du conseil et d'ambassadeur.
« Je tiens à remercier les Kings, a lancé Vachon. C'est une organisation de première classe. »
Tout au long de cette carrière prolifique, Vachon a pu compter sur le soutien de sa conjointe, qui n'est aujourd'hui plus à ses côtés.
Son épouse Nicole, avec qui il a partagé 44 ans de sa vie, a été emportée par un cancer du cerveau en février. Le nouveau membre du Temple de la renommée n'a pu conclure son discours sans honorer sa mémoire et lui adresser un message.
« Cela est difficile pour moi, a-t-il dit, tentant de retenir ses larmes. Je me dois d'honorer cette femme extraordinaire, qui me manque énormément. Je viens de perdre ma femme Nicole, avec qui j'aurais tant voulu partager ce moment. La vie est parfois injuste; elle devrait être présente ce soir. Quelle femme merveilleuse. Nous avons passé 45 ans ensemble. Oui, c'est un moment difficile. J'aimerais tellement qu'elle soit à mes côtés.
« Je t'aime, Nicole. Nous nous retrouverons un jour. »
Un message d'amour au hockey d'Eric
Tôt dans son discours, Lindros a souligné que de jouer dans la LNH et pour son pays sur la scène internationale avait été un privilège. Il en a profité pour remercier ses coéquipiers et les partisans, mais son discours a surtout mis en lumière son amour pour le hockey.
« Le hockey est avant tout une question de plaisir », a déclaré Lindros.
Il a mentionné à quel point il avait aimé et aime toujours les patinoires extérieures, les entraînements et la satisfaction de s'améliorer. Encore aujourd'hui, il joue au hockey deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, et sa passion pour le sport et ses liens d'amitié sont aussi forts que jamais.
« Aucun autre sport ne permet de nouer d'aussi grandes amitiés », a-t-il résumé.
Il a partagé quelques anecdotes, notamment sa première rencontre avec Borje Salming dans un aréna de Toronto et la fois où il s'est opposé à Marty McSorley pour défendre son compagnon de trio Mikael Renberg, mais son discours a surtout pris la forme d'une déclaration d'amour pour le sport qui a transformé sa vie.
À la fin de son allocution, Lindros a fait monter sur la scène son frère Brett, qui a joué deux ans avec les Islanders de New York, et l'a enlacé.
« Brett a joué à Long Island et nous avons toujours rêvé de jouer ensemble, mais ce rêve ne s'est jamais concrétisé, a confié Lindros. J'aimerais partager ce grand moment avec lui. Je suis comblé par l'honneur que vous me faites. Je vous remercie, avec la plus vive gratitude et le plus profond respect. »
Makarov touché, honoré et reconnaissant
Makarov a souligné l'influence de ses frères aînés, Yuri et Nikolai, qui lui ont appris à jouer au hockey et l'ont poussé à tomber en amour avec le sport lorsqu'il a commencé à jouer au hockey à l'âge de 4 ans à Chelyabinsk, en Russie.
Makarov a présenté Nikolai comme son premier entraîneur.
« Il m'a enseigné les rudiments de ce sport merveilleux et m'a tout appris ce qu'il savait. »
À 20 ans, Makarov, ahuri, a joint les rangs du CSKA Moscou, côtoyant Valeri Kharlamov, Vladimir Petrov, Boris Mikhailov, Vladislav Tretiak, Slava Fetisov, Vladimir Krutov et Alexei Kasatonov. Ce groupe illustre a bientôt été rejoint par Igor Larionov, qui a formé la fameuse ligne KLM avec Krutov et Makarov.
« Si l'on m'avait dit un jour que je patinerais avec d'aussi grands joueurs, je ne l'aurais jamais cru, », a commenté Makarov.
Makarov a ensuite discuté de sa transition ardue vers la LNH, où il a rejoint les Flames de Calgary à l'âge de 31 ans en 1989.
Cette année-là, il a remporté le trophée Calder.
« Tout cela n'aurait pas été possible sans l'aide du directeur général des Flames Cliff Fletcher, qui a tout fait pour faciliter l'arrivée de ma famille afin que je puisse me concentrer sur mon jeu. Encore aujourd'hui, je suis redevable à Cliff Fletcher. »
À la blague, Makarov a déclaré que son discours s'éterniserait jusqu'au lendemain s'il devait remercier tous ceux qui l'ont aidé dans sa carrière.
« Bref, je tiens à tous vous remercier », a-t-il conclu simplement.
Un hommage à son père
Kalli Quinn, la fille de Pat Quinn, a livré un discours au nom de son père, intronisé au Temple de la renommée dans la catégorie des bâtisseurs. Au bord des larmes, elle s'est efforcée de garder sa contenance, tandis que sa mère Sandra pleurait, assise dans la première rangée.
« Ceux qui connaissent mon père savent qu'il aurait été surpris de recevoir cet honneur et, croyez-le ou non, que les mots lui auraient manqué », a affirmé Kalli Quinn.
Elle a remercié l'ancien directeur général et attaquant des Flyers de Philadelphie Bobby Clarke, également membre du Temple de la renommée, d'avoir convaincu son père d'accepter un poste d'entraîneur adjoint auprès de Fred Shero avec les Flyers en 1977.
« Cette occasion a servi de tremplin à la carrière mémorable de mon père », a commenté Kalli Quinn.
Elle a discuté de l'expérience de son père avec les Canucks de Vancouver, à titre d'entraîneur et de directeur général, et de sa chance de remporter une médaille d'or à titre d'entraîneur d'Équipe Canada aux Jeux olympiques de Salt Lake en 2002.
« Il n'avait jamais cru cela possible », a-t-elle confié.
En plus de mentionner les exploits de son père dans la LNH, Kalli Quinn a décrit ce dernier comme un homme avant-gardiste qui avait ouvert des écoles de hockey à Atlanta dans le milieu des années 70, avait instauré des programmes de conditionnement physique alors qu'il était entraîneur dans la LNH, avait contribué à forger la vision et la portée internationale de la ligue, avait encouragé l'usage des technologies dans le dépistage de jeunes espoirs et avait été généreux avec les collectivités, dans le respect de l'histoire et des anciens du sport.
Elle a mentionné l'amour que son père vouait aux partisans et sa volonté de leur parler, remarquant que lorsqu'il était l'entraîneur des Maple Leafs, pour éviter de s'arrêter et de jaser avec les partisans, il devait prendre la voiture pour se rendre à l'aréna s'il voulait arriver à temps.
« En vérité, il voulait partager sa passion du hockey avec tout le monde. Il cherchait à ce que tous s'améliorent, y compris lui.
« Il a aimé la vie que ce sport lui a donnée presque autant qu'il a aimé sa famille. Je tiens à vous remercier à nouveau pour l'honneur que vous lui faites. Je suis certaine qu'il nous scrute d'en haut, le cigare dans une main et un verre dans l'autre, avec une lueur dans les yeux. »