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Le 1er août 2016, Antoine Vermette a appris par message-texte une nouvelle qui l'a jeté par terre.
C'était un lundi matin d'été comme les autres pour plusieurs hockeyeurs professionnels québécois, qui chaussent les patins dans un aréna de la région de Québec.
Dans quelques semaines à peine, les camps d'entraînement vont s'amorcer aux quatre coins de l'Amérique et c'est le temps de se remettre en forme.

À sa sortie de la patinoire, un peu avant midi, Vermette constate en prenant son téléphone intelligent que plusieurs personnes ont tenté de le joindre au cours des heures précédentes. Le directeur général des Coyotes John Chayka et son conseiller Allan Walsh, entre autres. Puis, un message-texte retient son attention.
« Les Coyotes ont racheté ton contrat. »
Ç'a été tout un choc pour le vétéran attaquant âgé de 34 ans. Rien ne laissait présager que l'équipe rachèterait sa dernière saison contractuelle au salaire de 3,5 millions$, d'autant qu'il avait trouvé très positive la rencontre de fin de saison qu'il avait eue avec les dirigeants.
Quelques instants plus tard, Chayka l'a joint au téléphone.
« Il était mal à l'aise. Il se confondait en excuses », confie Vermette en cette fin d'année à LNH.com.
Quand le patineur natif de Saint-Agapit, sur la rive-sud de Québec, retrouve ses esprits et qu'il appelle son épouse Karen Bonneau, elle redoutait une mauvaise nouvelle en raison de l'insistance du conseiller Walsh pour joindre son mari.
« J'étais abasourdi, stupéfait et déçu, admet Vermette. Nous nous plaisions grandement en Arizona, la petite famille. J'avais accepté d'y retourner après avoir gagné la Coupe Stanley avec les Blackhawks en 2015. Nous y étions établis depuis près de cinq ans.
« Sur le plan personnel, je ne venais pas de connaître la meilleure des saisons. J'ai été affecté par des blessures au cours de la première moitié de saison, mais j'avais fini en force.
« Je comprends que c'est une décision d'affaires. Les dirigeants ont leur vision. Je respecte ça. On n'a pas besoin d'être en accord. C'est juste le 'timing' de la décision qui n'était pas terrible, déplore-t-il avec le recul. Avec une meilleure communication, on aurait pu facilement atténuer l'effet de surprise. »
Peu de temps à la suite de l'annonce, Vermette a reçu des messages de réconfort de plusieurs membres d'équipes à travers la LNH.
« Des personnes que je ne tiens pas à identifier m'ont contacté pour me rassurer et me dire de ne pas m'en faire, révèle-t-il. J'ai trouvé ça très respectueux et gentil de leur part. Elles n'avaient pas à faire ça. »
L'intérêt que plusieurs équipes lui ont prestement manifesté a également contribué à lui remonter le moral.

« La situation n'a pas laissé place à de l'insécurité parce que les choses se sont bousculées. J'ai vite réalisé que la suite de ma carrière n'était pas compromise. Ç'a uniquement été un grand choc sur le coup. »
Les choses n'ont effectivement pas traîné en longueur. Le 15 août, les Ducks d'Anaheim lui ont consenti un contrat de deux ans se chiffrant à 3,5 millions $.
« On dit que rien n'arrive pour rien. Au bout du compte, c'est la meilleure chose qui pouvait m'arriver. Je ne me verrais nulle part ailleurs », déclare Vermette qui campe le rôle de joueur de centre de troisième trio chez les Ducks. « Je suis extrêmement heureux de la tournure des événements, tant sur la glace qu'à l'extérieur.
« J'ai pu choisir l'équipe pour laquelle je voulais jouer et je ne pouvais pas mieux tomber. Mon épouse et moi, nous parlons souvent ensemble de la chance que nous avons. Nous sommes privilégiés d'être en santé, toute la petite famille. Il y a tellement de facteurs positifs dans notre vie. »
Les Noël en Californie ne doivent pas être si mal non plus…