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MONTRÉAL- « C'est une ligue où c'est difficile de survivre lorsque tu perds un gros défenseur, un gardien ou tout autre élément. C'est difficile et ça ne pardonne pas. »

Voilà ce que l'entraîneur-chef des Jets de Winnipeg Paul Maurice a répondu lorsque questionné sur la catastrophique saison des Canadiens de Montréal l'an dernier et leur retour en force cette saison.
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Avec une telle réponse, il aurait donc été plus que compréhensible que les Jets connaissent une baisse de régime importante en ce début d'année 2019. Après tout, l'équipe était privée du défenseur étoile Dustin Byfuglien depuis le 31 décembre, alors que l'attaquant Nikolaj Ehlers est sur le carreau depuis le 4 janvier.
Et pourtant, il n'y a pas eu de glissade au classement comme celle connue par les Canadiens quand Shea Weber est tombé au combat en 2017-2018. Au contraire. Au lendemain de la blessure d'Ehlers, les Jets étaient cinquièmes dans la Ligue avec un dossier de 25-13-2. Depuis, ils ont amassé 19 points en 15 matchs, ce qui les place parmi les meilleures équipes de la LNH entre le 4 janvier et le 7 février.
C'est donc étonnant de voir ce qui s'est passé sur la glace du Centre Bell jeudi face aux Canadiens lors du premier match de Byfuglien en plus d'un mois, lui qui était ennuyé par une blessure au bas du corps. Les Jets se sont inclinés 5-2 dans une sortie où, selon Maurice, rien ne fonctionnait pour personne dans l'équipe.
Il en était peut-être à son premier match, mais Byfuglien a tout de même été utilisé pendant 25:32 et il a terminé avec trois lancers, une mise en échec, cinq revirements et un différentiel de moins-2.
Maurice a estimé que la performance de son défenseur a été égale à celle du reste de l'équipe.
« Nous avons commis 13 revirements en première période, ce qui est à peu près l'équivalent d'une moitié de saison en revirements, a dit Maurice. Ce qu'on a vu sur la glace, on pourrait dire que c'est un gars qui venait de manquer un mois de jeu. »
Trouba s'est levé
On ne remplace pas un spécimen comme Byfuglien aisément. L'arrière de 6 pieds 5 pouces et 260 livres prend beaucoup de place sur la glace, en plus d'être doté d'un excellent flair offensif et d'un boulet de canon. En son absence, Jacob Trouba est celui qui a vu ses responsabilités augmenter de façon drastique.
Son temps de jeu est passé de 22:05 à 23:55 et surtout, il a mis l'épaule à la roue offensivement en obtenant 14 points en 17 matchs. Il en avait amassé 15 lors des ses 37 premières rencontres de la saison. Jumelé la majorité du temps avec Josh Morrissey, ils ont été en mesure de permettre aux Jets de se hisser au deuxième rang pour les buts marqués depuis le 5 janvier, mais surtout, de rester dans la première moitié des équipes de la LNH pour les filets accordés par match.
Avec Trouba à la pointe, la deuxième unité d'avantage numérique des Jets, où se retrouvent aussi Bryan Little, Jack Roslovic et Mathieu Perreault, a été la meilleure avec une récolte de huit des 12 buts des Jets à plus d'un homme en l'absence de Byfuglien. Or, Trouba n'était que le quatrième défenseur le plus utilisé en avantage numérique avant que la blessure de Byfuglien chamboule les plans.
« Nous avons un historique de perdre des défenseurs pour une longue période, a rappelé Maurice. Bien sûr, Dustin est unique par son style de jeu. Nous avons un jeune groupe à l'attaque, mais en défensive, c'est un groupe de vétérans. On ne considère plus Morrissey ou Trouba comme de jeunes joueurs. Ce sont des vétérans sur la glace. Autour d'eux, il y a de bons joueurs qu'on pleut placer un peu partout dans la formation. »
Parmi le trio de défenseurs étoiles des Jets, Trouba est celui qui s'est retrouvé le plus souvent à l'infirmerie dans les dernières années et qui a indirectement permis aux Jets de développer cette confiance envers leur profondeur. En six saisons dans la LNH, il n'a jamais passé le cap des 65 matchs disputés.
Or, il n'a pas raté une seule rencontre cette saison et il a récolté son 30e point de la campagne, jeudi, avec une passe sur le but de Brendan Lemieux et il n'est qu'à quatre points de sa meilleure récolte en carrière.
Il ne lui reste qu'à rester en santé.