Quelques mois plus tôt, Barry avait bégayé quelques mots au cours de notre entrevue d'avant-match. J'ai fait l'erreur de faire écouter cet extrait à quelques joueurs, qui ont bien ri à ses dépens. Il m'avait alors assuré qu'il me revaudrait ça. Après des mois de planification très poussée, il l'a fait.
J'ai rencontré Barry pour la première fois au cours de l'été 1990 à la suite de mon embauche. Il venait d'être embauché comme unique adjoint à l'entraîneur Rob Laird après avoir agi comme dépisteur pour les Capitals pendant trois ans sous les ordres du directeur général David Poile et du directeur du personnel des joueurs Jack Button.
Alors que la saison 1990-91 approchait, j'ai appris que Barry allait être mon co-chambreur sur la route. Les équipes des ligues mineures cherchent toujours à économiser de l'argent, et nos dirigeants ont décidé que l'annonceur radio recrue allait partager une chambre d'hôtel avec l'entraîneur adjoint recrue au cours de chaque voyage (certaines équipes jumelaient l'annonceur radio avec le chauffeur d'autobus).
J'ai tellement appris de Barry au cours de mes deux saisons avec les Skipjacks. Pas seulement sur le hockey, mais également sur la vie.
C'est Barry qui m'a appris que c'était correct de porter ses verres de contact sous la douche et qui m'a assuré qu'ils ne tomberaient pas (j'étais un nouvel utilisateur à l'époque).
C'est Barry qui est demeuré éveillé jusqu'à 4 h du matin à Binghamton, dans l'État de New York, au cours des séries éliminatoires d'avril 1991, travaillant sans relâche avec le tournevis qui provenait de mon équipement de radio afin de réparer son mini-magnétoscope. Une cassette VHS s'était coincée à l'intérieur alors qu'il tentait de préparer ses extraits vidéo du jeu de puissance pour la réunion d'équipe du matin.
C'est Barry qui m'a confié la tâche de remplir un tableau après chaque match, qui consistait en environ 20 colonnes pour chacun des joueurs - les statistiques avancées du début des années 1990-, que je devais envoyer à Poile et Button par télécopie dès que j'avais terminé. Nous appelions affectueusement ce tableau le « Tableau Jack Button ».
Au cours de la saison 1990-91, c'est Barry qui a passé un nombre incalculable d'heures à discuter de hockey avec le défenseur de 32 ans Joel Quenneville, qui est aujourd'hui entraîneur des Blackhawks de Chicago. Quenneville, à sa 13e et dernière saison dans la LNH, avait été cédé à Baltimore où il a joué 59 matchs avec les Skipjacks. (Avec un total combiné de 1646 victoires dans la LNH, Quenneville et Trotz occupent respectivement les deuxième et cinquième rangs de l'histoire parmi les entraîneurs de la LNH, Quenneville avec 884, et Trotz avec 762.)
En février 1992, Barry a été nommé entraîneur de Baltimore. Bien qu'il avait maintenant droit à sa propre chambre, il m'a dit qu'il ne voulait pas changer notre karma, alors nous avons continué à partager une chambre. J'ai ensuite été embauché par Home Team Sports pour décrire les matchs des Capitals à la télévision en 1992-93. Avant la campagne 1993-94, Trotz et les Skipjacks ont déménagé à Portland, dans le Maine.
Un petit groupe formé d'anciens Skipjacks et des Capitals se sont toujours promis que nous allions faire tout notre possible pour assister au match si Barry avait un jour la chance de remporter un championnat. Évidemment, Portland a atteint la Finale de la Coupe Calder en 1994 contre Moncton, dirigé par Laird. Nous avons pris le chemin du Maine pour le match no 6 le 29 mai.
Portland l'a emporté 4-1 pour mettre la main sur le titre, et nous avons tous célébré dans le vestiaire avec Barry et les propriétaires Tom et Joyce Ebright, qui étaient aussi les propriétaires à l'époque des Skipjacks. (Par ailleurs, Quenneville a depuis inscrit son nom sur la Coupe Stanley à trois reprises avec Chicago, et Laird a vu le sien y être gravé en 2012 à titre de dépisteur professionnel avec les Kings de Los Angeles.)