Connor McDavid

EDMONTON – Les Oilers d’Edmonton ont déjà eu une promotion durant les entractes qui mettait en vedette un partisan devant faire la course contre un Connor McDavid virtuel autour de la patinoire en profitant d’une longueur d’avance.

Dans une ville où beaucoup de gens ont grandi en jouant au hockey, il y a certaines fois où l’on croyait que le McDavid virtuel, programmé pour patiner à la même vitesse que le vrai, n’arriverait jamais à combler l’écart. Mais chaque fois, il y parvenait.

C’est un peu ce qui se déroule actuellement avec la course au meilleur pointeur de la LNH. Ç’a longtemps semblé hors de portée pour McDavid, qui a connu un lent départ – selon ses standards – et vu Nikita Kucherov, du Lightning de Tampa Bay, et Nathan MacKinnon, de l’Avalanche du Colorado, prendre une large avance sur lui.

Mais avec deux buts et une passe dans un gain de 6-1 contre les Ducks d’Anaheim au Rogers Place samedi, McDavid a temporairement dépassé les deux super-vedettes pour la première fois de la saison, mettant la table à une course palpitante pour l’obtention du trophée Art-Ross d’ici la fin de la saison.

MacKinnon est le meneur de la LNH avec 127 points (47 buts, 80 passes) en 74 matchs. Kucherov est deuxième avec 126 points (42 buts, 84 aides) en 72 rencontres.

« C’est génial, j’ai été dans cette position très souvent auparavant », a affirmé McDavid après le match. « Nous jouons pour plus que ça. Nous jouons pour que notre jeu soit à son mieux et pour une position optimale (en vue des séries éliminatoires de la Coupe Stanley). Il reste encore beaucoup de hockey – 10 matchs – et tu ne sais jamais ce qui peut se produire dans la dernière ligne droite de la saison, donc nous verrons. »

McDavid a remporté le Art-Ross à titre de meilleur pointeur de la LNH à cinq reprises (2017, 2018, 2021, 2022, 2023) lors de ses huit premières saisons. Un quatrième titre consécutif semblait improbable quand il a entamé la campagne avec 10 points (deux buts, huit passes) à ses 11 premières rencontres, ce qui l’a placé à égalité au 107e rang des pointeurs de la Ligue à ce moment-là.

Depuis, il a rapidement grimpé sur la liste.

« Je ne suis pas du tout surpris, mais en même temps, nous avons tous connu des difficultés tôt dans la saison, donc de le voir au sommet en ce moment est génial », a affirmé le défenseur Mattias Ekholm. « Vous (les médias) avez vu ses matchs au cours des trois derniers mois. La manière dont il porte notre équipe sur ses épaules est extraordinaire. Il est le meilleur joueur au monde, donc je ne suis pas surpris qu’il occupe cette position au classement des pointeurs. »

McDavid a raté deux matchs en raison d’une blessure au haut du corps subie dans une défaite de 3-2 en prolongation contre les Jets de Winnipeg le 21 octobre et il ne semblait pas aussi dominant à son retour.

Edmonton a montré un dossier de 3-9-1 lors des 13 premières rencontres, ce qui a conduit au congédiement de l’entraîneur Jay Woodcroft et à l’embauche de Kris Knoblauch le 12 novembre. Depuis, McDavid cumule 115 points (27 buts, 88 mentions d’aide) en 59 parties. Il totalise 125 points (29 buts, 96 passes) en 70 matchs cette saison et il pourrait devenir le premier joueur à inscrire 100 mentions d’aide en une saison depuis Wayne Gretzky (122) avec les Kings de Los Angeles en 1990-91.

Les Oilers (45-23-4) ont remporté leurs trois derniers matchs et ils ont quatre points de retard sur les Canucks de Vancouver et le premier rang de la section Pacifique avec un match en main. Ils ont quatre points d’avance sur les Golden Knights de Vegas et le troisième échelon, en plus d’avoir joué deux rencontres de moins.

« Ne comptez jamais Connor comme vaincu », a martelé Knoblauch, qui a aussi dirigé McDavid dans les rangs juniors avec les Otters d’Erie dans la Ligue de hockey de l’Ontario (2012 à 2015). « Il s’est rendu la tâche difficile pour se rendre là où il est dans la course au meilleur pointeur actuellement, mais je n’ai pas assez de mots et de temps pour vous parler de ce que Connor peut accomplir.

« J’y pensais aujourd’hui derrière le banc : j’étais subjugué par ce qu’il pouvait accomplir à Erie dans les rangs juniors et je le suis encore aujourd’hui dans la Ligue nationale de hockey parce qu’il fait les mêmes choses. C’est exceptionnel. »

Comme tous les grands joueurs, McDavid trouve des façons d’élever son jeu d’un cran. La saison dernière, il l’a fait en marquant 64 buts et en remportant le Art-Ross avec 25 points d’avance sur son coéquipier Leon Draisaitl (153-128). Cette saison, c’est en visant le plateau des 100 passes. À un point de la saison, il a même dit à la blague qu’il allait arrêter de tirer et simplement faire des passes à ses coéquipiers.

Kucherov et MacKinnon sont une source de motivation supplémentaire pour McDavid, qui a pour objectif de les battre, même si la Coupe Stanley demeure le but ultime.

« Les deux connaissent une saison extraordinaire, a dit McDavid. Ils sont deux grands joueurs qui sont toujours dans la course. Je trouve qu’ils jouent vraiment bien tous les deux et ils évoluent avec des joueurs spéciaux, comme moi ici. C’est génial de voir aller ces deux-là. »

Dans la dernière ligne droite de la saison, le meneur au classement des pointeurs pourrait changer souvent. Tout pourrait se jouer le 18 avril, quand les Oilers vont rendre visite à l’Avalanche pour le dernier match de la saison régulière.

« Avant le Match des étoiles, j’ai donné une entrevue dans laquelle je disais que j’avais déjà accompli plusieurs choses au chapitre des exploits individuels, a ajouté McDavid. Je ne dis pas que ce n’est pas important, ce l’est, mais nous jouons pour plus que ça.

« Nous ne jouons pas pour les honneurs individuels. Si tu en gagnes, tant mieux, mais sinon, tu dois passer à autre chose. »

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