Canadiens celebrate goal vs. Blue Jackets

Les fossoyeurs ne perdent jamais de temps.
Ils n'hésitent pas à enterrer une équipe qui agonise ou qui peine à garder la tête hors de l'eau.
Si on les avait écoutés l'année dernière, les Sénateurs d'Ottawa, qui début février accusaient pas moins de 14 points de retard sur une place en séries éliminatoires de la Coupe Stanley, n'auraient jamais eu la chance de participer au premier tour du tournoi printanier de la LNH. Ils auraient été enterrés bien avant.

Vous me voyez venir sans doute.
Est-ce que la saison des Canadiens de Montréal est déjà terminée ?
À écouter plein de gens, la réponse est oui.
Certains suggèrent un moyen ou encore un grand ménage, d'autres un changement d'entraîneur ou les deux.
Même Youppi! ne fait plus partie des intouchables à Montréal.
Je regarde les matchs des Canadiens depuis le début des années soixante et, de mémoire, je ne me souviens pas d'avoir déjà vu l'équipe dégringoler aussi bas en si peu de temps.
La pente, les joueurs des Canadiens l'ont descendu non pas en patins, mais en motoneige !
Est-ce que les Canadiens sont capables de redresser la situation, à tout le moins de demeurer à courte distance d'une place dans les séries d'ici le retour de Carey Price ?

Sais pas.
« Le moment est venu...»
Mais pour tout vous dire, j'en ai un peu marre d'entendre les joueurs, défaite après défaite, tenir le même discours.
« Le moment est venu d'en donner un peu plus et de se serrer les coudes, car c'est tout le monde ensemble qu'on va finir par s'en sortir ...» qu'ils répètent comme s'ils avaient appris la chanson par cœur.
Je répète la question: Est-ce que la saison des Canadiens est terminée ?
À cela, je réponds ... non.
Il reste du temps, beaucoup de temps.
Moins d'un mois avant l'heure de tombée des transactions dans la LNH, rien n'est encore joué dans un circuit qui, au fil des ans, a été témoin de plusieurs rebondissements aussi imprévisibles les uns que les autres.
Les Canadiens, jusqu'à preuve du contraire, sont toujours dans le coup.
En sérieuses difficultés certes, mais pas encore à l'article de la mort.
Si cette équipe a suffisamment de cran, de caractère et de fierté, elle participera aux séries d'après saison.
Sinon, elle aura le sort qu'elle mérite: des vacances hâtives non méritées.
Rudy, version LNH
Il y a deux mois, je ne le connaissais même pas. Ou si peu.
Aujourd'hui, qui n'a pas entendu parler de John Scott, ce colosse de 6 pieds 8 pouces venu de nulle part qui a été proclamé le joueur par excellence du Match des étoiles ?
Une bien belle histoire que celle-là.
Une histoire inspirante qui m'a rappelé un peu celle de Rudy (Rudy Ruettiger), qui, malgré sa petite taille et un talent combien limité, a connu son heure de gloire quand son entraîneur Dan Devine lui a finalement donné la chance de participer au premier et seul jeu de sa carrière avec les Fighting Irish de Notre Dame, célèbre équipe de football universitaire en 1975.
Une fois le match terminé, ses coéquipiers l'avaient transporté sur leurs épaules. Jamais un joueur collégial n'a eu droit à un tel honneur depuis. Son histoire a même inspiré un film sorti en 1993.
À Nashville, dimanche, John Scott, un joueur combien obscur qui totalise seulement cinq buts en 285 matchs dans la LNH, a marqué deux fois pour aider l'équipe de la section Pacifique à remporter le mini-tournoi des étoiles.
Un beau moment
Et comme Rudy, il a été transporté par ses coéquipiers. Un bien beau moment.
Dans une classique qui, au fil des années, a été dominée par des légendes telles que Maurice Richard, Gordie Howe, Wayne Gretzky et Mario Lemieux, entre autres, un certain John Scott aura connu son heure de gloire.
La LNH a son lot de grandes vedettes.
Depuis dimanche, elle a aussi son Rudy.