Shayne Gostisbehere

RALEIGH, Caroline du Nord – Les Hurricanes de la Caroline connaissent très bien leur identité.

Depuis sept saisons, l'entraîneur Rod Brind'Amour prône un style de jeu axé sur les détails, les subtilités de chaque présence qui sont souvent ignorées, mais qui produisent discrètement des résultats. Cette approche est préconisée, en partie, à des fins pratiques.

« On n’a pas beaucoup de joueurs sexy », a affirmé Brind'Amour samedi.

Joueurs d’impact ou non, les Hurricanes ont quand même atteint la finale de l'Association de l'Est pour une troisième fois en sept saisons. Ils affronteront les gagnants du match no 7 de la série de deuxième ronde opposant les Panthers de la Floride aux Maple Leafs de Toronto, qui aura lieu dimanche (19 h 30 HE; TVAS, SN, CBC, TNT, truTV, Max).

L'attention aux détails se manifeste dans la manière dont les Hurricanes ont remporté leurs deux premières séries. Ils ont vaincu les Devils du New Jersey et les Capitals de Washington en cinq matchs, devenant ainsi la première équipe à remporter deux séries quatre de sept consécutives en cinq matchs ou moins depuis 2020, quand le Lightning de Tampa Bay avait éliminé les Blue Jackets de Columbus et les Bruins de Boston en cinq parties.

« Il s'agit de nombreux détails que l’amateur moyen ne voit pas, a expliqué le défenseur Shayne Gostisbehere. Roddy parle toujours des pouces. Partout sur la glace, il s'agit de ce petit effort supplémentaire. On a une devise ici : "Tu te reposes sur le banc, pas sur la glace". Tu bouges toujours, tu donnes toujours cet effort supplémentaire, et puis tu te reposeras plus tard. Ça vaut toujours la peine. »

La victoire de la Caroline contre Washington a démontré que les Hurricanes sont au sommet de leur art. Les Capitals, qui avaient occupé le deuxième rang dans la LNH en saison régulière en marquant 3,49 buts par rencontre, ont été dominés par un pointage total de 15-7 dans la série. Le résultat a forcé l'entraîneur des Capitals Spencer Carbery à s'émerveiller des façons dont la Caroline a limité ses ouailles.

« Ils appliquent une pression incessante et ils avortent constamment des jeux avec leur bâton », a remarqué Carbery après la fin de la série. « Il n'y a aucune équipe dans la Ligue comme eux. Le calme et l’expérience de ce groupe étaient palpables à plusieurs moments dans cette série. »

L’apport offensif est venu d’un peu partout chez les Hurricanes lors des deux premiers tours. Dix-huit joueurs ont récolté au moins un point jusqu’à maintenant. Sebastian Aho est le meneur du groupe avec 10 points (trois buts, sept aides). Les recrues Jackson Blake et Logan Stankoven ont quant à eux chacun récolté cinq points, un sommet chez les joueurs de première année à égalité avec Lane Hutson.

CAR@WSH, #1: Stankoven nivelle la marque en 3e période

« Parfois, les détails et l’éthique de travail sont négligés. C’est difficile d’être à son meilleur à cet égard soir après soir. Mais ici, tout le monde se sent redevable l’un de l’autre et Rod s’assure qu’on soit prêts pour chaque match », a soutenu Stankoven.

L’importance des détails et du positionnement ne viennent pas d’émaner du cerveau de Brind’Amour, dont l’équipe a franchi le premier tour lors des sept dernières saisons, à peu près toujours en suivant le même plan de match.

« Les gars doivent acheter le plan, et heureusement, ils l’achètent depuis des années. Ça se voit, a affirmé l’instructeur. Mais maintenant, il faut trouver des moyens de gagner des matchs à ce temps-ci de l’année. »

Les Hurricanes ont trouvé des moyens de remporter des matchs lors du deuxième tour, du moins. Ils ont acquis des victoires de 2-1, 4-0, 5-2 et 3-1 contre les Capitals de Washington. Dans la cinquième et ultime rencontre, il aura fallu attendre la 59e minute de jeu avant de voir Andrei Svechnikov inscrire le but envoyant la Caroline en finale d’association.

« Il y a des matchs qui se décident par quelques jeux ici et là. Pour presque chacun de nos duels depuis le début des séries, on peut cibler un jeu en particulier qui a fait la différence entre la victoire et la défaite », a indiqué Brind’Amour.

D’où l’importance des détails.

« C’est probablement l’élément qui teinte le plus ce qu’on fait, a poursuivi l’entraîneur. On n’en parle pas beaucoup, et c’est correct, mais les détails se voient dans chaque jeu sur la patinoire, même les plus simples.

« Je crois qu’on fait du très bon travail à cet égard. Lorsqu’on porte attention aux détails, on est une équipe difficile à affronter. C’est la clé. »

C’est une chose de porter attention aux détails, mais ç’en est une autre de le faire avec la même rigueur match après match. Brind’Amour s’assure de le rappeler à ses joueurs.

« Rod nous dit souvent qu’un tir bloqué te donne ‘’une bonne douleur’’, a conclu Gostisbehere. C’est lorsque je me suis retrouvé sur le divan, une bière à la main et une participation au carré d’as en poche, tout récemment, que j’ai compris ce qu’il voulait dire par ‘’bonne douleur’’. »

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