FORT LAUDERDALE, Floride – Le message ne changera pas juste en raison de l’enjeu.
Comme il l’a fait avant tous les matchs que son fils A.J. a joués dans sa carrière, Wayne Greer lui enverra un petit texto, mardi, avant le sixième match de la finale face aux Oilers d’Edmonton.
« Travaille fort. Amuse-toi. »
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La Coupe Stanley sera là, dans les coulisses du Amerant Bank Arena, et les Panthers pourraient l’avoir au bout des bras à la fin de la soirée. Greer pourrait réaliser le rêve ultime. Mais l’essentiel demeure.
« Moi, je lui envoie un petit bisou », dit sa mère Josée Paquette, assise avec Wayne au bistro du complexe d’entraînement des Panthers. « Juste pour qu’il sache que je pense à lui. Il sait qu’on est toujours là. »
Les parents de Greer sont en Floride depuis le troisième match de cette finale. Ils sont venus donner un coup de main à Taylore, la femme d’A.J., et rendre visite à leur petit-fils Jackson, âgé de 16 mois. Ils permettent ainsi à leur fils de se concentrer pleinement sur la tâche à accomplir sur la glace.
Ils se retrouvent aussi à ses côtés pendant les moments les plus enivrants de sa carrière. C’est surtout pour ça que Greer souhaitait les voir en Floride, là où par ailleurs, ils se sont rencontrés, il y a 37 ans.
« Avec tous les sacrifices qu’ils ont faits, les heures qu’ils ont passées dans les arénas, tout ce qu’ils m’ont donné pour que je puisse me retrouver dans cette situation, c’était important pour moi qu’ils vivent aussi cette expérience », a expliqué le natif de Joliette, à la veille du gros match.
« Ce ne sont pas des sacrifices, a corrigé Wayne. Je dis ça honnêtement. Ce sont des responsabilités, mais je n’aime pas dire que ce sont des sacrifices. On a guidé notre fils à travers le hockey. »
« Quand on s’investit dans le sport, c’est sûr qu’il faut aimer ça, a ajouté Josée. Tu t’impliques, tu donnes de ton temps. Mais ce sont tous les parents de jeunes hockeyeurs qui font ça. Pas juste nous. »
La différence chez les Greer, c’est qu’ils auront peut-être le privilège de voir fiston atteindre les plus hauts sommets et d’avoir son nom gravé sur la Coupe Stanley. Mais pas question d’en parler alors que les Panthers mènent 3-2 dans la série. Ils touchent du bois chaque fois qu’on évoque ce qui pourrait se produire, mardi.
« Je suis très superstitieuse », précise sa mère en éclatant de rire.
Elle n’aurait manqué ça pour rien au monde – à part peut-être l’appel du devoir. A.J. a dû la « supplier » de rester en Floride au lieu de retourner au travail à Joliette. Résultat : elle ne prendra pas seulement du retard dans ses dossiers, elle repoussera probablement aussi la date de sa retraite de quelques semaines.
Quand on parlait de sacrifices…
« Ma dernière journée était prévue pour le 20 juin, rigole-t-elle en évoquant la date d’un possible match ultime. Je voulais rester, mais il a fallu que je tire les ficelles pour réorganiser mes choses. Les gens du bureau me comprennent. Ils sont tous derrière nous. »